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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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défensive vis-à-vis de l’Autriche sur laquelle elle a l’avantage du terrain, les distances seraient égalisées entre la Russie et la France, et celle-ci pourrait par conséquent faire marcher autant de troupes que la Russie et, secondée des troupes prussiennes, repousser les armées russes et agir offensivement.

76. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 4 septembre 1805

On assure que le Bien-Aimé passera par Dorpat pour ménager les chevaux des contrées par où le Grand Duc Constantin et les gros de l’armée ont passé. Est-il bien vrai? O Providence me ménages-tu de nouveaux instants de bonheur? – Mon Alexandre! Venez par Dorpat. La plus pure, la plus tendre amitié Vous attend. Je sens qu’il est insensé de Vous faire cette prière, qui ne peut influer sur Votre résolution. Mais j’avais besoin de la faire, de Vous dire combien je me trouverais heureux pendant les instants que je pourrais Vous voir. Que ne puis-je Vous le dire comme je le sens!

Soyez heureux.

Votre Parrot

77. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 14 décembre 1805

Mon Bien-Aimé est de retour! O Alexandre! Que ne puis-je Vous dire ce que j’ai senti en apprenant cette nouvelle. Je suis heureux. – Non, je ne le serai que quand je Vous aurai vu, quand mon cœur aura palpité sur le Vôtre, quand je Vous aurai dit je Vous aime, avec cet accent du sentiment que rien ne peut remplacer. Il faut que je Vous voie. Je serais déjà en route si pour cela je n’avais besoin d’un mot de Votre part. Écrivez-moi ce mot, bientôt, d’abord. Combien j’ai souffert de n’être pas à Vos côtés sur le champ de bataille! – Avez-Vous quelquefois pensé à Votre Parrot? O que je serais content si Vous aviez songé à lui dans deux seuls instants, en marchant au combat et à Weimar chez Votre sœur chérie1. Aimez-Vous toujours

Votre Parrot.

78. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, au début du janvier 1806]

Sire!

Me voici à Pétersbourg, le cœur plein de Vous, et du désir de voir mon Alexandre. Je n’ai point d’affaires. Je ne Vous parlerai ni de l’Université ni des écoles. Je viens uniquement pour Vous voir, pour Vous presser contre mon cœur, pour partager l’état de Votre âme, pour Vous dire que je Vous aime avec ce sentiment ineffable que rien ne peut exprimer. Je ne puis disposer que de bien peu de jours, Vous de bien peu d’instants. Faites un sacrifice à l’amitié, à

Votre Parrot

79. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, au début du janvier 1806]

Je suis tout aussi impatient de Vous revoir et je m’en fais un vrai plaisir; j’avais voulu Vous indiquer un moment pour venir à Pétersbourg où je me trouverai moins surchargé d’affaires, mais puisque Vous m’avez prévenu, soyez le bienvenu. Le premier instant de libre que j’aurai Vous sera destiné.

Tout à vous.

[Paraphe]

80. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, au début du janvier 1806]

Enfin j’ai un moment, ou du moins l’espoir d’en avoir un, sauf quelque courrier; je Vous attends donc avec impatience à 7 h. du soir.

Tout à vous.

[Paraphe]

81. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, au début du janvier 1806]

Je Vous ai attendu depuis 7 heures jusqu’a 8 ¼. D’autres occupations m’empêchent de le faire plus longtemps. Je suis convaincu que quelque obstacle ou misentendu est cause de ce retard.

Tout à vous.

[Paraphe]

82. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, au début du janvier 1806]

Sire!

J’ai à Vous demander pardon, non seulement du retard d’hier, mais aussi de la lettre que je Vous écrivis de chez Gessler1. Mon âme était dans un état affreux. Vous m’aviez attendu. J’avais tant de choses importantes à Vous dire. Je me suis instruit pendant ces cinq jours. Je Vous présenterai des résultats au tableau dont Vous pourrez faire usage. Tout ce que je crains est d’arriver trop tard. S’il est possible, ô mon Bien-Aimé! suspendez quelque autre travail pour me voir. Mon cœur seul m’a amené à Pétersbourg. Je ne voulais que voir mon Alexandre entier dans ses sentiments, partager sa douleur et verser dans son âme le baume de la tendre amitié. Je sens à présent un devoir plus pressant que tout. Si Vos soirées sont prises, faites-moi venir le matin, avant le jour. C’est la plus belle heure de la journée pour méditer sur le sort de Votre Empire et de l’Europe.

Mon Bien-Aimé! Mon amour pour Vous fait de moi un Caméléon. Je puis tout devenir pour Vous servir. Mourir pour Vous serait pour moi le bonheur suprême.

83. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 10 janvier 1806]1

Je suis prêt à Vous recevoir demain après-dîner, à 6 h. et ½.

Tout à vous.

[Paraphe]

84. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 12 janvier 1806

J’ai beaucoup rêvé à mon Bien-Aimé cette nuit, comme toujours quand j’ai eu le bonheur de le voir. Quand est-ce que je ne pense pas à Vous? Vous m’avez beaucoup plu hier, c’est à dire à ma tête (le cœur comme toujours). Vous êtes comme je désire que Vous soyez. Mais ce n’est pas ce que je voulais Vous dire. D’abord j’ai oublié hier de Vous prier d’ignorer que je Vous ai présenté le projet d’article pour la gazette. Le Prince Adam1 ne doit pas le savoir. Puis mes petits intérêts. Je Vous ai prié de me procurer l’honneur de voir l’Impératrice. Le soir n’est peut-être pas son heure. Veuillez Lui demander celle qui Lui conviendra le mieux. Ne Vous étonnez pas de ce désir que j’ai de La voir. Tout ce qui Vous touche de près m’intéresse tant! Et puis ce reste d’esprit de chevalerie qui me possédait à 18 ans. En vérité, je ne sais ce que je Lui dirai en l’abordant. Si l’esprit ne me vient pas à l’instant je ferai

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