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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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prière, que Vous me l’accordiez du moyen2.

74. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 10 juillet 1805

Sire,

Je suis toujours occupé de Vous. Mon cœur et ma tête rapportent à mon Bien-Aimé tout ce que je sens, tout ce que je fais. Vous songez aussi à moi, à nos entretiens. Mon cœur me le dit. Mais Vous ne m’en dites rien. Je n’ai pas encore un mot de Vous. Vous me laissez dans l’incertitude sur ce que Vous faites; et comme je ne puis me désister (il faudrait que je cessasse de Vous aimer et d’aimer la vertu) je me vois forcé de Vous rappeler des choses que sans doute Vous Vous rappelez Vous-même. Mon Alexandre! Conservez tout le mérite de nos relations. Votre cœur en est la première source.

Je connais, il est vrai, Vos nombreuses occupations. Mais Vous Vous devez à Vous-même, à Votre place, des moments de recueillement, où, détachée de tout ce qui Vous environne, Votre âme plane au-dessus de Votre Empire, s’éloigne des objets pour en saisir mieux l’ensemble. Ce sont quelques-uns de ces moments que je réclame pour moi. Vouez en quelques-uns à l’amitié. Vous savez combien ils me sont sacrés. L’idée d’en abuser me ferait horreur. O mon Alexandre! quand on aime, toutes les passions se taisent.

Où en est le Comité des requêtes1? Si je n’aimais que Vous au monde, je Vous tourmenterais pour l’établir. Si je n’aimais que l’humanité, je Vous tourmenterais encore davantage. Jugez par là de ma conviction, de l’impatience que je dois éprouver des retards. Peut-être avez-Vous été arrêté par la mort subite de Roth, sur lequel nous avions compté. J’ai été profondément touché de ce malheur, et à présent même le destin de cet infortuné m’affecte singulièrement. Une cabale affreuse avait proscrit le père et flétri sa mémoire. À peine sorti de l’adolescence le jeune homme se confine dans l’intérieur de la Russie pour gagner de quoi sustenter son malheureux père. Sans liaison et sans protection il vient à Pétersbourg faire le métier d’avocat. Son talent lui procure ensuite la place de secrétaire du Gouv. G. Nagel. Celui-ci étant disgracié on lui donne la place de premier censeur à Riga après le vil Tumanskoy. À Votre avènement au Trône il demande une réforme de cette censure, dont la constitution inouïe le mettait sans cesse en contradiction avec ses principes. Ne pouvant l’obtenir il quitte sa place, et va à Pétersbourg reprendre son ancien état. Là je l’ai vu défendre les droits de l’opprimé et secourir de sa bourse le malheureux pendant des années entières – et ne faire que des ingrats. Le Ministre de la justice Dershawin s’adresse à lui pour faire le plan d’une nouvelle charge, celle des avocats de l’Empire. Une cabale le frustre d’une de ces places qu’il méritait à tant d’égards. Il a travaillé ensuite à l’acte de fondation de notre Université, comme interprète et traducteur. Enfin je me suis servi de lui pour les détails du plan du Comité des requêtes. C’est lui qui m’a instruit des formes existantes, qui a rédigé en partie et traduit tout le plan. – Au moment d’être placé d’une manière analogue à ses sentiments et à ses connaissances, au moment d’obtenir le prix d’une vie si agitée la mort l’enlève. Pardonnez-moi cette esquisse de la vie d’un homme malheureux, qui, après avoir travaillé si longtemps dans une carrière où tous ses confrères s’enrichissent, laisse à sa mort une veuve et 4 enfants dans le besoin, sans appui et menacée d’être dévalisée pas ceux-mêmes à qui son mari a été si utile. Je me devais ce témoignage sur sa vie, puisque je Vous avais fait connaître ses bonnes qualités que des hommes puissants, intéressés à le calomnier, ont tâché de noircir.

La place destinée à Roth dans le comité serait très bien remplie par le Comte Louis Plater, que je Vous eusse déjà proposé alors, si j’avais prévu qu’il se fixerait à Pétersbourg. Avant son arrivée je croyais qu’il restera en Pologne pour y prendre la direction des forêts. Mais comme Vous lui avez déjà conféré deux places, il ne pourra pas suffire à celle-ci. Néanmoins il serait très à désirer qu’un jeune homme de tout d’intégrité et de lumières fût employé à ce comité; pour cet effet je Vous prierai d’ajouter aux places désignées dans le § 2 une place de procureur, c’est à dire de surveillant. Je ne connais personne de plus propre à être ici Votre lieutenant. Je le connais depuis environ 7 ans. Il a combattu sous Kosciusko et sera à présent patriote russe. Il aime profondément les hommes et possède un sens exquis de justice et d’équité. Vous pourriez lui confier les premiers arrangements, conjointement avec le prince Galizin. La place destinée à Roth pourrait être remplie par un jeune Compte George Sivers âgé d’environ 27 ans, l’ami intime de Plater, orné de beaucoup de connaissances et plus mûri que son âge ne semble comporter. Il a été en quelque sorte mon élève pendant 2 ans à Dorpat, ayant déjà le rang de conseiller de collège. Il était autrefois Votre page, puis officier aux gardes; à présent il est en Allemagne d’où il reviendra cet automne après avoir amassé de nouveaux trésors de connaissances. Si Vous l’agréez, je hâterai son retour. En attendant sa place pourra rester vacante. Veuillez m’instruire bientôt de Votre volonté là-dessus.

Il y a bientôt 6 semaines que j’ai quitté Pétersbourg et l’affaire des écoles paroissiales n’est pas avancée d’un seul pas. Les dernières nouvelles de Riga m’apprennent que le Gouv.Gen. n’a pas encore communiqué le plan à la noblesse. Vous voyez que la chose traînera en longueur et c’est ce qu’on désire. J’aurais pu dans le temps me permettre bien des réflexions sur cette mesure qu’on Vous avait proposée2. Mais comme Vous l’aviez déjà acceptée lorsque je l’appris, je préférai compter sur Votre persévérance et laisser aux événements le soin de Vous instruire là-dessus. Au reste j’ai déjà pris des mesures pour diminuer en

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