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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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semble être menacé. Mais la Suède et la Danemark, puissances subordonnées, n’auront pas envie d’accéder à cette ligne à laquelle il faudrait les forcer, et la Prusse alliée de Bonaparte contre soi-même cède à l’appas de l’Hanovre et des accessoires tels que Hamburg et Lubeck et la Poméranie suédoise. (La crainte se joint encore à ce motif. Car si la Prusse ne se déclare pas pour la France, Bonaparte fait sa paix avec l’Autriche, lui promet la Silésie et la Lusace, et le Cabinet de Vienne fera marcher contre la Prusse, malgré sa prétendue chaude amitié pour la Russie. Nous avons vu des événements plus impudents que celui-là.) L’Empire d’Allemagne ne peut que fournir du terrain et des vivres aux armées des deux partis. On ne peut donc compter proprement que sur la Russie et l’Autriche.

Arrêtons-nous un moment encore à considérer la Prusse de plus près. À la vérité ses vrais intérêts bien entendus devraient lui faire préférer l’alliance du Nord, tant pour s’assurer son existence politique qui devient précaire à la mort de Bonaparte, que pour se tirer de l’état de minorité où la France la retient. Mais le cabinet de Berlin ne connait plus les grands principes de politique depuis la mort de Frédéric II. Il voudra louvoyer, et se trouvera bientôt forcé de se déclarer pour son tuteur. Son avidité lui fait désirer l’Hanovre et ses environs. Elle vise à posséder tout le Nord de l’Allemagne, pour devenir en effet une puissance du premier rang, ce qu’elle n’a jamais été que par les circonstances. La Russie pourrait sans compromettre sa propre sûreté pour la suite souffrir cet agrandissement et devrait même y contribuer. Elle restait toujours prépondérante et l’arbitre entre l’Autriche et la Prusse. Pour le moment elle eût retiré du profit de cet agrandissement de son voisin. D’un côté il est au moins indifférent que ne soit la Prusse ou la France qui possède l’Hanovre et les environs pendant la guerre. D’un autre côté la Prusse ayant obtenu son but cesserait d’être l’allié forcé de la France, et eût été plus disposée et plus à même de se soutenir contre cette puissance qu’à se sacrifier pour ses desseins ambitieux. Mais la garantie – dit-on. Il ne fallait point de garantie; en général tous les traités qui visent à une guerre éventuelle sont une faute morale et politique; morale parce qu’un gouvernement ne doit pas disposer des forces de la nation pour défendre les sottises qu’un voisin peut faire; politique parce qu’on se lie les mains pour des relations futures qu’on ne connait pas encore. On devrait déjà être revenu de l’idée que les États sont entre eux en relation d’individus. Deux amis peuvent se lier à vie et à mort. En cela ils ne disposent que d’eux-mêmes et ne sont responsables qu’à eux-mêmes des événements. Mais un gouvernement a l’intérêt de la nation à soutenir; c’est son premier devoir, devant lequel toute autre relation doit cesser, et par conséquent aussi les soi-disants relations de voisinage et d’amitié. La seule loi qu’il ait à observer est de ne pas envahir, et si tel autre enfreint cette loi contre un voisin, alors on est toujours maître d’être généreux en secourant le plus faible, on ne l’est même qu’alors et alors seulement on agit avec toutes ses forces parce qu’on n’est pas lié. Dès qu’on s’est lié de façon ou d’autre il n’a plus de choix, par conséquent de générosité, et souvent plus de pouvoir, parce que l’on se trouve ordinairement dans un cas qui n’a été calculé que par l’agresseur. Si on voulait consulter l’histoire, on trouverait que presque toutes les guerres de notre politique ont été causées directement ou indirectement par des traités. Les seuls États continentaux, sur toute la surface de la terre, qui ont de tout temps conservé leur intégrité sont ceux qui ne connaissent point les traités, la Chine et le Japon, et ceux qui ne les tiennent pas, les puissances barbaresques.

Revenons au cas présent, et puisque la guerre paraît inévitable, voyons ce qu’elle peut devenir toujours dans la supposition que la Prusse se déclare tôt ou tard contre nous. Les puissances principales peuvent sans s’épuiser faire marcher1

Voilà à peu près la proportion des forces actuelles applicables à l’état actuel. On peut faire de plus grands efforts de toute part, mais la même proportion reste. Pour en prévoir le résultat il faut se mettre à la place de l’ennemi, et calculer dans ses principes et avec ses forces et ses vues et le plan de campagne.

Bonaparte veut se soutenir et s’agrandir. Son principe de morale politique est celui du plus fort. Il dispose des États voisins selon son intérêt et ses forces. Il se soutiendra à l’intérieur tant qu’il aura une guerre à l’extérieur pourvu qu’elle ne soit pas absolument malheureuse et qu’il ait l’adresse de persuader à sa nation qu’il est la partie attaquée, non l’agresseur. Alors le point d’honneur et en quelque sorte l’intérêt national succèdera à l’enthousiasme de la liberté; les armées françaises si aguerries feront leur devoir. Bonaparte les fera commander par ses généraux et s’il veut paraître, il ne le fera que dans des occasions signalées, pour conserver l’éclat de gloire militaire qui l’environne. Ses relations avec la Grande Bretagne lui sont favorables. Sa flottille de Boulogne tient toutes les forces de terre de cette puissance en échec2. Ses escadres font promener les flottes anglaises sur toutes les mers et les empêchent de faire quelque expédition importante. L’armée russe embarquée ne le gênera guère, parce qu’on ne se stationne pas sur mer comme sur terre, et qu’il faut renoncer au projet d’une descente sur les côtes de la mer du Nord, la France y étant trop en forces. La vraie utilité de l’armée embarquée se prouvera contre la Prusse lorsque celle-ci se déclarera.

L’ennemi principal de Bonaparte est la Russie, la seule puissance qui lui ait parlé vertement, qui ait particulièrement blessé son orgueil. C’est

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