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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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un code de lois4. Supposant qu’il réussisse, les hommes Vous manqueront encore pour l’exécution, dans toute l’étendue de Votre Empire. Ce remède il est vrai ne tarira pas la forme du mal qui ne cessera que dans les générations futures, mais il réparera bien des maux individuels, forcera les autorités à plus de vigilance, et en prononçant Votre amour pour la justice d’une manière plus décidée, intéressera fortement toute la nation à son chef.

En outre, le Comité des requêtes ne diminuera pas seulement d’une manière directe Vos travaux personnels sans faire tort à l’individu, mais aussi d’une manière indirecte, en Vous mettant dans la possibilité de Vous décharger sur le ministère de mille détails qui doivent Vous offusquer, sûr que les fautes commises parviendront sans détour à Votre connaissance. Ainsi ce comité augmentera Votre confiance en Vos Ministres, confiance qui Vous est nécessaire et que Vous leur devez tant qu’ils sont en place, sans pour cela Vous interdire Vos autres moyens. Quand il sera établi, fréquentez quelquefois ses séances pour tenir ces travailleurs en haleine, pour voir des subalternes ouvertement, d’une manière qu’on ne puisse pas Vous reprocher comme on Vous reproche Votre amitié pour moi.

Visitez les tribunaux. Vous Vous l’êtes <me l’avez> promis. Vous en sentez le besoin pressant. Visitez les instituts publics, les hôpitaux, les casernes, les prisons. Que presque chacune de Vos promenades ait un but de ce genre. Vous prendrez plaisir à ces récréations royales, et je Vous promets que Vous trouverez par-ci par-là des hommes dont l’activité et l’honnêteté Vous dédommageront des dégoûts que le grand nombre pourra Vous causer. Sans être prodigue de marques de Votre bienveillance Vous aurez souvent occasion d’honorer d’un mot obligeant le mérite obscur et Vous joindrez à la satisfaction de cet acte d’équité la satisfaction non moins grande d’exciter le zèle. La race humaine n’est nulle part assez perverse pour résister à ces moyens que Vous pourrez changer en sévérité partout où Vous en sentiez le besoin.

Enfin, Sire, comme l’art de régner ne peut pas se faire sans ménagement, quelque vigueur qu’on mette <dans l’application des principes>, permettez-moi de Vous proposer un voyage quelconque dans des provinces russes. Je le fais avec un double but. D’abord Vous Vous montrerez à Votre nation. En second lieu si Vous prenez à Votre retour Votre route par Moscou, Vous Vous montrerez à Votre ancienne Capitale, où réside le noyau de la haute noblesse. Paraissez y avec appareil; Vous affaiblirez par là l’esprit de contradiction qui y a établi son foyer principal, et forcerez Vos grands à un hommage extérieur que leur faste est irrité de ne pas pouvoir Vous rendre, et qui deviendra la plus forte, peut-être la seule chaîne dont Vous puissiez les attacher à Votre personne. Quelques distinctions accordées à ceux qui ont le plus de tête embrouilleront les relations de ces messieurs entre eux, parce que par là l’on recommencera à croire que Votre faveur mène à la grandeur. Mais pour cela il est indispensable de commencer par accorder de pareilles distinctions très marquées à Vos amis, pour qu’ils ne paraissent pas être maltraités aux yeux du parti malveillant.

* * *

Dieu tout-puissant! Protecteur des hommes! J’ai parlé à un Monarque ami des hommes. J’ai franchi toutes les barrières que l’ordre des choses avait mises entre Lui et moi; je l’ai fait parce que je L’aime. Tu m’as soutenu dans la carrière courte mais difficile que tu m’avais tracée à mon insu. Je l’ai parcourue selon mon cœur. Arrivé à sa fin je suis prêt à comparaître devant toi pour rendre compte de chacune de mes actions; ce sentiment sublime me dédommage d’une vie entière vouée aux épines de la vertu. Je ne te demande rien pour moi. Mais je t’implore pour mon Alexandre. Tu sais ce qu’il lui faut. Accorde-le lui pour qu’il justifie les décrets de ta providence et tes vues sur l’humanité!

lu à la dernière entrevue, le 27 mai au soir.

71. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, 28 mai 1805]1

Sire!

Je ne puis oublier notre dernier entretien. D’un côté il m’offre de Votre cœur le tableau le plus grand, le plus beau que l’histoire n’ait jamais offert. Vous voulez Vous dépouiller du pouvoir absolu que Vous avez hérité pour donner à Votre Nation une constitution représentative. Mais d’un autre côté je ne vois dans Votre idée que le projet d’une belle âme, qui Vous rendra malheureux, Vous et Votre Peuple. Je Vous ai déjà dit mes raisons; mais craignant qu’elles ne s’effacent, je m’empresse de Vous les détailler encore une fois avec plus de sang froid et de réflexion que je n’ai pu le faire de bouche.

D’abord je dois Vous rappeler la révolution française. Vous croyez, il est vrai, que si Vous donnez la constitution à Vos Russes, ils l’accepteront avec reconnaissance et n’exigeront pas davantage. Mais quel garant en avez Vous? La première constitution française était certainement à bien des égards excellente; mais le Français n’est pas susceptible de la constance que l’Anglais a témoignée pour la sienne. En France on passa de la constitution à la République par le meurtre du bon Louis XVI. Napoléon, qui vient de se mettre la couronne sur la tête2, gouvernera à la vérité en toute sûreté. Mais il a pour lui l’éclat de cent victoires, la manie des français pour la gloire, un caractère froid qui ne sait que calculer.

Ouvrez l’histoire moderne et voyez dans quel pays et sous quelles circonstances on vit naître la liberté. C’est dans les faits qu’il faut chercher la sagesse politique. – La Suisse s’est rendue indépendante au commencement du 14e siècle; mais elle avait les vertus du moyen-âge: la pauvreté, l’horreur du luxe et l’esprit de chevalerie. La Hollande a secoué le joug de Philippe II vers la fin du seizième siècle. Elle était déjà riche, à la vérité, mais elle avait la vertu du solide marchand, la simplicité de mœurs, qu’elle n’a pas encore tout à

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