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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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je suis chargé; je serai la première victime de la vengeance des grands, et je veux Vous prouver constamment mon désintéressement en ne faisant rien de ce qui pourrait m’y soustraire. Que ne puis-je en cet instant Vous presser contre mon cœur! – Permettez-moi de Vous voir le plus tôt possible, pour Vous donner des détails sur la matière que je viens de traiter si rapidement. —

66. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, 19 mai 1805]1

Sire!

La journée d’hier m’a rendu mon repos. Le Directoire est entré dans les vues du plan des écoles paroissiales, a goûté ce plan sans opposition, et, qui plus est, a fait encore quelques remarques qu’il soumettra à Votre décision, preuve qu’il n’a pas simplement obéi, mais qu’il l’a fait avec attachement au bien public et à Votre personne. Jouissez de ce double triomphe, et puisse le ciel Vous faire savourer bien longtemps les doux fruits de Votre persévérance, de Votre amour invincible pour les hommes! Moi, je suis heureux, par le bien direct que Vous faites, et par l’espérance de Vous voir heureux de la seule manière dont Vous puissiez l’être, par le sentiment de Votre vertu, de Votre force, de Vos travaux. O je voudrais être en cet instant le représentant de l’humanité entière pour donner à mes actions de grâces tout le poids que Votre cœur mérite qu’elles aient. Recevez-les, au moins comme celles d’un cœur fidèle aux hommes et à son héros. Je consacrerai ma vie à la carrière sublime que Vous m’avez ouverte; je la parcourrai avec prudence et fermeté. Je Vous le promets.

J’ignore ce qui s’est passé concernant les autres objets dont Vous avez chargé le Ministre; j’en augure bien. Mais je prévois que dans la supposition que le Ministre les présente tous demain à Votre sanction, l’expédition exigera encore quelques jours. Or Klinger veut partir dimanche le matin à VI heures, et Vous savez que je dois précéder au moins d’un ou deux jours son arrivée à Dorpat. Daignez, Sire, l’engager à retarder son départ jusqu’à mercredi. Il n’y a que Vous qui le puissiez, et daignez le faire encore aujourd’hui pour qu’il ne fasse pas inutilement ses apprêts. Au reste, Sire, ce retard est le dernier possible si je ne veux pas manquer l’élection du Recteur qui d’après les Statuts doit se faire sur la fin de ce mois.

J’ai encore une prière, que je ne hasarde qu’avec répugnance et une espèce de confusion; mais la nécessité m’y force. Depuis 2 mois l’Université m’a laissé sans argent, non seulement parce qu’en général il est difficile de trouver dans les fonds annuels de l’Université les frais d’un voyage si long, mais surtout parce que le Kameralhof de Riga a retardé les derniers paiements qu’il devait nous faire. Or, Sire, comme Vous avec eu la bonté de me promettre de me remettre la somme de 6000 Rbl. pour les bains, daignez le faire à présent, pour me mettre à portée de faire face à mes affaires d’argent et m’éviter les embarras de ce genre au moment de mon départ. À mon arrivée à Dorpat je tâcherai de trouver les moyens de compléter cette somme. Sire! Il n’y a que Vous qui m’inspiriez cette confiance sans bornes.

Enfin, Sire! j’attends avec l’impatience du plus tendre attachement le moment heureux où je pourrai Vous voir et Vous dire avec effusion tout ce que mon cœur m’inspirera. Vous rendez heureux

Votre Parrot.

67. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 23 mai 1805

Sire!

Pardonnez-moi ce peu de lignes. Je vois par les événements que Vous pensez à mes affaires et à moi avec une bonté pour laquelle je n’ai plus d’expression. Mais j’ai encore un besoin de cœur que Vous connaissez, un besoin pressant, celui de Vous voir avant mon départ, avant ce départ qu’une nécessité impérieuse, que Vous connaissez également, me force de hâter. Daignez, je Vous en supplie, daignez me faire savoir (s’il est possible encore ce matin) quand j’aurai le bonheur d’être reçu par mon bienfaiteur. Pour cette fois j’ose Vous promettre de Vous apporter des actions de grâces dignes de Vous et des Bienfaits dont Vous me comblez. J’ai bien employé mes besoins, en ne songeant presque qu’à Vous. Je Vous en offrirai les fruits, avec ce dévouement que Vous seul au monde avez su m’inspirer.

Parrot

68. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 25 mai 1805]1

J’avais espéré Vous donner un de ces après-dîner mais l’arrivée de courriers et finalement celle de Novosiltzof m’en a ôté tout moyen; enfin demain je puis Vous recevoir et Vous attends à 5 h et ½ après-dîner.

[Paraphe]

69. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 26 mai 1805]

Des affaires qui me surviennent inopinément causées par le départ de Novosiltzof1 m’obligent de différer notre entretien jusqu’à demain après-dîner à la même heure.

Tout à vous.

[Paraphe]

70. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 27 mai 1805

Sire!

Dans une de mes lettres précédantes je Vous ai dit que la lutte que Vous avez entreprise contre la corruption et la malveillance n’a pas encore tourné à Votre avantage. Permettez-moi quelques détails à cet égard; car je hais l’étalage de principes généraux qui, sans leur application immédiate, ne sont que des formules passagères, inutiles, souvent nuisibles, à celui qui veut les employer.

La situation géographique de Votre capitale Vous a placé à une extrémité de l’Empire. Votre situation morale et politique Vous éloigne encore davantage de son intérieur. Pendant les 5 mois que je suis ici j’ai travaillé à entrer dans cet intérieur en observateur arrivé d’une seule passion de son amour pour Vous. Ce sentiment seul pouvait me faire la loi de sortir sans éclat de ma sphère pour Vous faire lire quelques pages d’un livre hiéroglyphique qui contient le sort de Votre Empire, d’un livre dont les fragments ne se trouvent que sur la physionomie morale de l’empire et

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