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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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<et Vous ne m’avez pas dit qu’il avait circulé>), j’ignore si Vous le lui avez donné, ce vrai plan, celui que Vous avez corrigé Vous-même, et si Vous l’avez signé préalablement pour prévenir les obstacles1. – Il y a deux ans je vouai 5 mois de mon existence uniquement à cet objet, cette année trois mois. Dans l’intervalle je ne l’ai pas perdu un instant de vue. Grand Dieu! Si le bien, que mon Alexandre veut faire, coûte chaque fois tant d’efforts. – Je t’ai juré de réussir, ou d’en devenir la victime; je tiendrai parole. – Mais Vous, Sire! N’oubliez pas que tous vos serviteurs n’ont pas fait ce serment. Si nous nous revoyons, m’avez-Vous dit en partant. Et si nous ne nous revoyons pas? Si Votre bravoure Vous emporte au-delà de Vos devoirs? Je ne pense pas à moi. Mais je voudrais pouvoir employer les derniers instants qui me resteront alors à Vous faire connaître à la postérité. Le reste est dans les mains de la Providence.

J’ignore ce qui s’est passé depuis le moment que je Vous ai quitté. Mais je sais ce qui en cet instant doit avoir lieu, si la chose doit se faire, si Vous voulez prouver que les circonstances les plus critiques ne peuvent pas Vous détourner un instant de Vous principes. Envoyez le vrai plan au Ministre, déjà signé de Votre main, avec ordre de le publier sans délai. Envoyez-lui le rescript de ma mission, signé de Votre main, avec ordre de me le mettre sur le champ. La feuille ci-jointe en contient les 3 points. C’est quinze jours de perte, je le sens; mais je terminerai pourtant avant le semestre prochain et dans Votre sens. J’y employerai des efforts plus qu’humains; je réussirai, et le mois de septembre verra naître les séminaires.

Je joins le petit mémoire de Klinger. Je crois qu’il Vous plaira. (L’ensemble Vous plaira par sa précision et sa clarté, supposé qu’aucune partie de ses vues ne soit nouvelle pour Vous.) Témoignez-le-lui, pour l’aménager à se rapprocher de Vous. Sa modestie, non son cœur qui Vous est entièrement dévoué, lui tient éloigné.

Adieu, mon Bien-Aimé. Le ciel Vous protège et avec Vous la cause de l’humanité!

124. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 14 avril 1807

Nous sommes au milieu d’avril, et rien ne s’est fait pour les écoles paroissiales; rien n’est venu de Pétersbourg. Je commence à regretter d’avoir préféré mon devoir pour ce travail aux délices de Vous suivre à l’armée. Mon Bien-Aimé! Je rougis de cet aveu; mais jugez par là combien il doit Vous être important de soutenir avec vigueur le bien que Vous commencez. L’honnête homme, quelque décidé que soit son caractère, n’est pas à l’abri de ces moments de découragement si intimement liés à la nature humaine. – Je tiens à mon devoir; j’y tiendrai jusqu’au dernier soupir; et depuis Votre départ j’ai agi en conséquence. J’ai travaillé d’ici dans le sens du règlement pour les écoles paroissiales, avec tous les ménagements possibles, il est vrai, mais cependant ce règlement n’est pas publié; le rescript qui m’autorise n’est pas encore rendu, il est à craindre que les autres autorités, qui dans d’autres cas se permettent d’agir ouvertement contre Votre volonté, ne témoignent dans celui-ci une activité funeste. Vous savez que tout doit être terminé pour la fin de juillet, si Vous ne voulez pas donner encore une année aux machinations. Et puis, Vous savez combien je désire que cette grande question sur l’instruction publique de la classe la plus nombreuse de l’humanité soit décidée précisément dans ce moment de crise, et que Vous prouviez par là à Votre nation et à la postérité que rien n’a pu Vous ébranler dans Vos principes. Vous avez témoigné cette fermeté de caractère, mais à moi seul. Pourquoi voulez-Vous Vous ôter l’avantage de Vous montrer tel que Vous êtes et frustrer Votre nation et l’Europe de Vous aimer, de Vous admirer davantage? – Je suis sûr que Vous me comprenez et que Vous ne regardez pas ce langage comme tendant à Vous inspirer de la vanité. Tous les degrés d’estime que Vous méritez ne sont pas Votre propriété seule. Ils sont aussi la propriété de Votre nation et de tous ceux qui espèrent en Vous. L’objet dont Vous Vous occupez à présent est, il est vrai, le plus important. Mais la fermeté que Vous y déployez Vous est commandée par les événements, et Vous appartient par là en quelque sorte au moins. Vous êtes forcé de faire exception à la règle des monarques de nos jours. Mais tout ce que Vous faites pour l’instruction publique Vous appartient, n’appartient qu’à Vous seul. Aucun motif de danger ni de crainte n’y peut avoir d’influence, bien au contraire!

J’ai compté jusqu’ici les jours et les heures qui s’écoulaient sans fruit. À présent je calcule les jours qui restent pour agir. Ce que j’ai fait abrège de quelque chose le temps nécessaire. Il est encore possible de terminer pour la fin de juillet. Mais les délais doivent cesser. Si le rescript que Vous vouliez rendre pour cet objet ne croise pas cette lettre, faites-le partir, je Vous en supplie, sans délai. Si c’est le Ministre qui doit me le remettre, qu’il sache qu’il doit le faire sur le champ, sans oser le retarder.

La chambre des finances de Riga a reçu du ministre <des finances> l’ordre de donner la terre de Colberg dans la paroisse de Salisburg, en arrende à celui qui a le plus offert et de faire le contrat. Si Votre ordre ne survient pas inopinément pour conserver cette terre au surintendant général de Livonie, il en est frustré, et dans ce moment il n’y a aucune autre terre vacante. Sonntag est obligé d’abdiquer sa place de pasteur qui le nourrissait jusqu’à présent, parce qu’il est impossible qu’il suffise aux deux places. Il commence déjà la réforme de son économie qui jusqu’ici n’était pas même analogue à sa place de surintendant; il veut tout ce qui passe le plus

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