Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев
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Sire! ne méprisez pas cet avis. La politique, il est vrai, n’est pas mon métier. Mais l’expérience Vous a prouvé que mes simples calculs sont fondés. Je voulais Vous écrire plus tôt; mais l’indignation que la prise de Danzig m’a inspirée eût mis de la violence dans ma lettre, et je sais que Vous n’aimez pas le style passionné.
Permettez-moi de passer de ces objets extérieurs à l’intérieur. L’Ukase pour les écoles paroissiales n’a pas encore paru. Et tout le bien qu’il fera et que Vous désirez Vous-même autant que moi risque d’être remis, peut-être anéanti. J’ai fait de mon côté tout ce que j’ai pu pour gagner du temps. Fondé sur ce que Vous dites à Votre départ en me montrant cet Ukase complètement terminé, j’ai tout préparé pour établir les séminaires au mois de Septembre, L’Université fait déjà des accords pour le local et engage des maîtres <pour ces séminaires>. Si l’Ukase ne paraît pas sous peu, je me trouverai dans le plus grand embarras, de même que l’Université qui prend ces arrangements préliminaires sur la parole que je lui ai donnée que le plan des écoles paroissiales a déjà été sanctionné par Vous et qu’il paraîtra incessamment. Veuillez, je Vous en supplie, me sacrifier 5 minutes pour me tirer de peine.
Votre armée a vaincu à Guttstadt et à Heilsberg8. Y étiez-Vous? et ai-je lieu de craindre pour Votre personne si sacrée à toute l’humanité?
Votre Parrot
Quand aurai-je le bonheur de Vous revoir?
126. G. F. Parrot à Alexandre IER
Wolmar, 2 juillet 1807 1
Vous êtes de retour, o mon Bien-Aimé! Votre Parrot est heureux de le savoir, et de pouvoir présumer que Vous êtes satisfait, puisque Vous avez pris un parti décisif2. J’accours de Pernau ici (je suis en voyage pour visiter les écoles de la Livonie) pour <dans l’espérance de> Vous voir au moins. Et comme je ne puis espérer avoir le bonheur de Vous entretenir de bouche, je vais le faire par écrit. Il se trouvera un prétexte quelconque de Vous remettre ce papier si Vous n’êtes pas un moment seul.
Lors de Votre départ je me permis de Vous donner un conseil touchant Votre manière d’être à l’armée. Permettez-moi de Vous en donner un à Votre retour. Votre Parrot Vous parle franchement, avec ce cœur ouvert qui est tout à son Alexandre. Une tendre amitié Vous suit partout et Vous suivra toujours jusqu’au dernier instant de ma vie. Ne la méconnaissez pas sous quelque forme qu’elle se présente.
La paix faite Vous avez des généraux, des officiers de tout grade à récompenser pour le mérite qu’ils se sont acquis. Vous serez en outre obsédé de solliciteurs comme à la fin de la 1e campagne. Votre Parrot, qui Vous aime sans réserve, Vous supplie d’être cette fois moins facile envers des personnes qui n’avaient peut-être d’autre droit à Vos grâces que leur importunité. Persuadez-Vous bien qu’en ceci rien n’est plus pernicieux que d’agir par motif de convenance. Le mérite doit être récompensé, noblement, autant que possible. Mais la médiocrité, dans quelque haut rang qu’elle se trouve, doit rester obscure. Faire le contraire, c’est diminuer le prix de la récompense, amortir le zèle, enhardir l’avidité. Il est un moyen bien simple pour éviter les soi-disants droits de convenance: déclarez d’abord à Votre arrivée publiquement que Vous n’accorderez de récompenses que pour les actions marquées, connues du public ou de l’armée, que ces actions seront spécialement mentionnées dans le rescript ou diplôme, et que le contenu de ce rescript sera publié par la Gazette de Pétersbourg pour instruire toute la nation des hommes distingués qu’elle produit et l’informer de leurs actions. Cet expédient Vous délivrera des recommandations, importunités etc. Vous êtes prêt à récompenser, mais qu’on spécifie le mérite, et le journal de Benningsen sera Votre source historique.
Vous avez autour de Vous des hommes de l’incapacité desquels Vous êtes persuadé. Mettez sans façon à leur place les hommes de tête et de cœur tels que les Ostermann Tolstoi, les Barclai de Tolly etc. Tout le public applaudira à ce changement, quelques cabaleurs en gémiront, Vos alentours en imposeront et Vous-même, Vous Vous sentirez plus grand dans le cercle d’hommes de mérites généralement reconnu. Ne soyez