Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев
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La traduction du plan est finie; je vais la collationner avec Sivers pour être sûr que le traducteur a saisi partout le vrai sens, et ensuite je la ferai copier pour Vous la présenter. Grâces à la Providence et à Votre fermeté nous touchons au terme. Vous allez accorder un bienfait signalé à une nombreuse classe d’hommes dont le bonheur est confié à Votre cœur et qui n’a d’autres intérêts que les Vôtres, et quand j’aurai terminé ce travail je pourrai mourrir content, sûr de n’avoir pas vécu inutilement pour l’humanité et pour Vous. Ne craignez pas ma vivacité dans l’exécution. L’expérience et ma maladie ont modéré ce tempérament de feu que j’ai peut-être quelquefois trop fait éclater. D’ailleurs l’homme fort n’est jamais violent si d’ailleurs il est bon. Plus Vous me revêtirez de pouvoir, plus je serai doux, conciliatif, indulgent, mais sans faiblesse.
Permettez-moi de Vous dire un mot sur ce que Vous me dites an sujet des bulletins de l’armée. Vous aviez envie d’envoyer quelqu’un à l’armée pour y faire les bulletins pour le public. Ne permettez-Vous de Vous proposer quelqu’un, le conseiller d’État Beck, qui est aux affaires étrangères? Outre qu’il fera ces bulletins avec toute la sagacité possible, il Vous sera encore d’une grande utilité; il pourra de là épier facilement les intentions de la cour de Memel2, qui ne me paraissent pas être de la plus grande noblesse, et tirer des informations indirectes sur celle de Vienne qui est plus qu’équivoque. Si en outre Vos armées passent l’Oder, qui plus que Beck pourra être utile à Benningsen? Car alors il faudra que le général ait égard dans ses démarches aux circonstances politiques et locales.
Je prends la liberté de Vous appeler encore l’arrende pour Sonntag. Serait-il étonnant que Vos occupations Vous l’eussent fait encore oublier?
Bonjour, mon Bien-Aimé. Je suis content et heureux.
117. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg], 4 mars 1807
Sire,
Mr. de Drouginin, s’étant fait informer à la Héroldie et chez le Ministre des affaires étrangères pour les patentes des professeurs de Dorpat1, a reçu pour réponse qu’on ne savait rien d’elles, et m’a dit qu’il ne dépendait que de notre Ministre de les y faire porter si en effet le Sénat avait déjà donné le décret à cet égard. Que faut-il penser de ce que le Comte Savadofsky m’a dit que les patentes sont déjà sorties du Sénat et que leur expédition ne dépendait que de Votre signature? Lorsque je fis part de cela au curateur il me dit qu’il y a trois ans qu’il sollicite le Ministre officiellement et en particulier, par écrit et de bouche, sans rien obtenir, et qu’il n’y a qu’un ordre précis de Votre part au Comte Savadofsky qui pourra terminer. Veuillez, Sire, donner cet ordre. Je compte partir sur la fin de cette semaine. Vous savez que je le dois. D’un autre côté je désirerais beaucoup pouvoir apporter ces patentes aux professeurs; je leur ai écrit que je les apporterais sûrement, et c’est le seul avantage que l’Université comme telle aura de mon voyage, tout le reste de ma mission concerne les écoles.
Pardonnez-moi cette prière. Vous sentirez sûrement que dans ma position elle est bien naturelle.
La copie du plan des écoles paroissiales sera demain. Pourrai-je avoir le bonheur de Vous la présenter Mardi? Vous serez alors délivré de mes importunités, dont je sens le poids autant et plus que Vous-même. Je me mets souvent à Votre place. Que ne puis-je faire le bien sans Vous tourmenter! Que n’ai-je rien que des choses agréables à Vous offrir quand j’ai le bonheur de Vous voir! – Mais non. Si l’art de régner était facile Vous ne seriez pas mon Héros.
118. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg], 7 mars 1807
Sire!
Nous avons déjà le 7 Mars. Permettez-moi de me rappeler dans Votre souvenir. Il m’en coûte beaucoup de le faire persuadé comme je le suis que Vous faites Votre possible. Mais d’un autre côté le temps s’écoule, et peut-être croyez-Vous qu’une semaine de plus ou de moins est de peu d’importance. Voyez, je Vous supplie, le calcul du temps qui m’est donné.
En supposant que Samedi, le 9, Vous fassiez contresigner le plan par le Ministre, je serai obligé d’en attendre la copie officielle au moins 3 jours. Ce sera le 12. Il me faudra ensuite 3 jours pour mon retour à Dorpat, parce que je ne puis pas encore voyager la nuit. J’y arriverai donc au plus tôt le 15. Là il faut que je mette ordre à mes affaires concernant l’Université, les écoles, mes leçons et le cabinet de Physique. Je ne pourrai donc partir pour les 4 gouvernements que sur la fin du mois. Or comme chaque gouvernement me prendra au moins 1 mois de temps je ne pourrai avoir terminé cette mission au plus tôt qu’à la fin de juillet. Je ne parle pas de la perte de mes vacances, ni de mon devoir de me préparer à mes leçons pour le semestre prochain après les avoir négligées si longtemps, je m’en tirerai comme je pourrai. Mais au moins il faut que le 1 Août je sois là pour commencer les leçons avec le semestre, sans quoi ce semestre est perdu du nouveau. Mon devoir de Professeur est mon premier devoir, le seul que je puis remplir sans chagrins.
Veuillez, je Vous en supplie, m’accorder demain