Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев
Шрифт:
Интервал:
Закладка:
Bon jour, mon Alexandre chéri! Qui peut Vous souhaiter une heureuse journée plus que
Votre Parrot.
113. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg], 20 février 1807
Sire,
Permettez-moi de mettre à profit le temps que Vous me laissez avant le moment qui terminera l’affaire des écoles paroissiales. Vous savez que le plan que le Directoire a envoyé aux provinces est très défectueux; en outre il y a des § à restituer qui se trouvaient dans le premier plan que le Directoire n’a pas voulu accorder, mais que Vous accordez. Enfin la bonne volonté que les paysans ont témoigné au-delà de mes espérances et d’autres circonstances exigent quelques modifications dans le plan. Ce sera en tout peu de chose, mais je ne puis faire ces changements sans Votre approbation. Si Vous me l’accordez je ferai faire alors sur le champ une traduction complète du plan que je soumettrai à Votre sanction soit après la discussion préliminaire du Directoire, soit sans elle si Vous la jugez inutile. Ces modifications sont:
1) L’inspection générale de l’Université sur toutes les écoles de campagne, au § 2.
2) Supprimer l’énoncé du nombre de paroisses parce que j’ai lieu de croire qu’alors ce nombre n’avait pas été donné à l’Université avec toute l’exactitude possible, au § 3.
3) Dans les écoles paroissiales où le nombre des écoliers ne sera pas considérable on peut se passer de l’adjoint, au § 6 (pour épargner les frais aux communes pauvres).
4) Les maîtres d’école sont comptés comme recrues aux terres qui les livrent, et sont par leur personne exempts du service militaire, au § 7 (on a tenté plusieurs fois d’enlever des maîtres d’école pour le service militaire).
5) Les communes qui pourront se passer de leurs enfants en été pourront les envoyer aussi dans cette saison à l’école, § 18 (plusieurs communes l’ont désiré).
6) Le § 46 doit être supprimé, il contient la manière de former à la suite des maîtres d’école. J’en ai depuis trouvé une beaucoup meilleure et moins dispendieuse, au moyen de quelques épargnes qu’il sera possible de faire sur les fonds de séminaires.
Je Vous supplie, Sire, de me faire savoir par simple oui ou non si Vous approuvez ces changements. Je Vous en conjure par l’intérêt de la chose publique et par la bienveillance, j’ose dire même par l’amitié que Vous m’avez vouée.
Votre Parrot.
114. Alexandre IER à G. F. Parrot
[Saint-Pétersbourg, 20 ou 21 février 1807]1
Vouz avez raison de m’en vouloir, mais j’avais espéré Vous voir moi-même tous ces jours-ci, et j’en ai été constament empêché par des affaires qui me survenaient et que je ne pouvais remettre. Vendredi je Vous prie de venir chez moi à 6 heures et ½.
Tout à vous.
[Paraphe]
115. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg], 25 février 1807
Me voici de nouveau devant Vous, mon Bien-Aimé! C’est où je me trouve le mieux, où je me trouve parfaitement heureux. Je veux Vous parler des principes de la censure. Vous me parûtes Vendredi soir encore peu persuadé de ce que je Vous avais écrit sur cet objet important. Je veux Vous persuader. Je Vous l’avoue tout simplement; je ne puis supporter l’idée qu’on puisse reprocher à Votre règne le défaut de constance dans les principes reconnus pour vrais. Ces principes que le règlement contient, ceux que je professe aujourd’hui sont ceux que je professais il y a 5 ans dans le mémoire que Vous demandâtes à l’Université sur l’ouvrage de Mr. Zimmermann concernant l’établissement des Universités en Russie; ce sont en partie ces principes qui m’ont obtenu les premiers rayons de Votre Bienveillance, qui ont posé les premiers fondements de la confiance que Vous m’accordez, qui m’ont frayé le chemin jusqu’à Votre cœur. Je n’ai pas changé <de principes>; je suis le même aujourd’hui qu’alors. Vous n’avez pas changé non plus. La noblesse de Votre cœur, la libéralité de Vos idées sont les mêmes. D’où vient donc que les effets sont si différents pour cet objet, peut-être pour cet objet seul? Tâchez de Vous résoudre à Vous-même cette question. Recherchez-en avec soin la cause. Vous ferez pour Vous-même une découverte importante: Vous trouverez par là comment il est possible de s’écarter de la bonne route sans le vouloir, et Vous verrez combien de ramifications fertiles au mal sortent de cette souche. En pliant sur les principes de la censure Vous pliez sur tout le système de l’instruction publique et des lumières nationales, Vous Vous relâchez sur l’éducation que Vous voulez donner à Votre peuple, sur cette éducation que Vous regardez avec raison comme le seul moyen de le relever. L’instruction de la jeunesse n’est pas la seule partie de l’éducation nationale. La lecture, qui agit immédiatement et avec avantage sur l’esprit des hommes faits, en est une partie essentielle, sans laquelle l’autre ne peut agir avec vigueur et succès. C’est sous ce point de vue que j’envisage, et que Vous avez sûrement Vous-même envisagé, la réunion que Vous avez faite de la censure à l’instruction publique. <Vous avez senti mieux qu’aucun autre Monarque que ce que l’État veut offrir à l’entendement de ses membres doit lui être offert par les gens de lettres, qui par la nature de leurs occupations sont les seuls qui peuvent mettre à cet ouvrage tout l’intérêt nécessaire pour le tenir en vigueur.>
Conservez cette réunion, non seulement dans Vos règlements, mais aussi dans l’exécution. Jusqu’à présent cette exécution a été en contradiction manifeste avec les principes. Le public se fie au règlement, à Votre loi; les auteurs écrivent, eux ou les libraires font les frais de l’impression sur la foi de la permission de la censure; une autre autorité, qui dans sa sphère n’a ni plus ni moins de pouvoir que l’Université dans la sienne, vient prohiber et saisir les ouvrages approuvés, anéantir la confiance du public en Votre Université et en Vous-même, frapper toute