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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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et l’université. On a employé toutes les ruses et avaries possibles pour arrêter la régénération de ce gymnase et éluder le rescript particulier que Vous avez donné à ce sujet. L’offre que fait la noblesse d’augmenter les fonds de cette école tend uniquement à rétablir l’ancien désordre pour parvenir enfin à obtenir par là le droit de ne pas faire étudier les Courlandais à Dorpat. Si ces messieurs sont vraiment patriotes, qu’ils employent la somme annuelle qu’ils Vous offrent à améliorer le sort des maîtres en leur donnant les logements que la Couronne ne peut pas leur donner, ou l’équivalent en argent. Par là ils seront sûrs de toujours avoir les meilleurs maîtres qui soient dans tout l’Empire et peut-être en Europe. La seule chose qu’ils puissent réclamer, c’est que leur ancienne constitution ne soit abolie que par un ordre immédiat et formel énoncé de Vous, et non pas seulement par un décret du Directoire4. Si Vous voulez entrer dans les détails de cette affaire, je suis à même de Vous les fournir. Ils me sont encore très présents. Klinger pourra de même Vous les donner.

Permettez-moi de Vous rappeler l’affaire de Sonntag et des patentes des professeurs comme choses de moins d’importance que les grandes affaires font aisément oublier.

Bon jour, mon Bien-Aimé! Je suis bien plus heureux depuis la dernière soirée que Vous m’avez accordée.

Votre Parrot

108. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 27 janvier 1807

Sire!

Lorsque Vous me parlâtes de la gazette estonienne qui s’imprimait à Dorpat1, je ne pus Vous répondre que des intentions du rédacteur, ni moi ni les professeurs de l’Université ne pouvant alors juger pour nous-mêmes de son contenu parce que nous ne savons pas l’Estonien; nous en avions confié la censure au premier pasteur de Dorpat2 qui à d’autres égards doit savoir le mieux ce qui convient de dire au paysan des environs de Dorpat. À présent j’ai reçu une traduction officielle de tous les articles qu’on appelle politiques de cette gazette, et après l’avoir lue j’ai été indigné de la vile manœuvre de Mr. de Pistohlkors, de la facilité avec laquelle le Comte Kotschubeÿ, sans examiner mûrement la chose, soupçonne l’Université de mauvaise volonté dans son avis à notre Ministre, et de la tranquillité avec laquelle notre Ministre a supporté cela sans demander une déclaration de la part de l’Université. Cette gazette contient principalement quantité de préceptes utiles pour l’économie et la morale du paysan, des exemples de patriotisme et de bonnes actions en général et en outre à chaque feuille un petit article d’événements politiques. Il n’est parlé que dans le 1er No. de la bataille d’Austerlitz, et comment? Les propres termes sont: «L’année passée vers Noël il y a eu une grande bataille entre les russes et les français près d’Austerlitz, ville d’Allemagne». Et puis, sans parler des suites, sans dire qui l’a perdue ou gagnée, on raconte deux traits de bravoure russe, l’un d’un enseigne qui s’est enveloppé de son drapeau, l’autre du jeune fils de Buxhöwden qui doit avoir accompagné son père dans les endroits les plus dangereux. Le seul passage où d’ailleurs il soit parlé de la Russie comme puissance belligérante est celui où on raconte les succès des russes en Perse, la trahison <turque> qui a coûté la vie à Zizianof3. Les autres articles de guerre concernant les autres puissances sont tous choisis à l’avantage de nos alliés. Pas une syllabe à l’honneur des français. Les anglais battent toujours les français sur mer, et les français sont toujours des pirates qui enlèvent ou détruisent de pauvres vaisseaux marchands sans défense.

Sire, si le gouvernement avait soldé un gazetier pour instruire le paysan conformément aux intérêts de la Russie, pour préparer les écrits et les sermons que les pasteurs doivent publier par Votre ordre parmi les paysans, il eût été impossible de s’en acquitter mieux. On dit que le paysan ne doit pas être instruit de ce qui se passe hors de sa sphère d’activité. En admettant même ce principe il ne fallait pas prohiber la gazette purement et simplement, mais seulement les articles politiques. Mais ce principe est-il admissible? Je Vous ai dit, et je m’engage à le prouver de toute manière, que le paysan est instruit des événements politiques, par les domestiques des seigneurs, c.à.d. par la partie la plus corrompue des paysans. Cela même serait déjà un motif pressant de le mieux instruire pour détruire les fausses idées. En outre il se trouve des moments de crise où l’on a besoin du gros de la nation. Instruit à faux comme il l’est, dénué de toute source pure pour raisonner ou déraisonner sur ce qu’on lui demande, la proclamation qui arrive subitement ne peut pas faire l’effet désiré; on n’a point de confiance à un tableau que le gouvernement offre, et qui contraste avec les fausses idées qu’on avait.

Permettez-moi de passer de ces considérations particulières à des idées générales sur la censure. Votre Parrot ne peut pas Vous induire à erreur. Votre cœur et l’expérience Vous en assurent.

Vous avez donné le règlement de censure le plus beau, le plus humain, le plus raisonnable qui ait été jamais donné4. Vous avez déclaré dans ce règlement que la censure doit non arrêter mais protéger les progrès de la littérature et la vraie liberté des idées, que les passages d’un livre sujets à double sens doivent être interprétés en faveur de l’auteur, que l’on peut écrire et censurer les actes du gouvernement pourvu que cela se fasse avec modestie et dans l’intention du bien public. Les principes qu’on suit dans l’exécution sont diamétralement opposés à Vos principes, à ceux que Vous avez annoncés à la Russie et à l’Europe. Le journal de Heideke à Moscou a été anéanti et l’auteur persécuté5, sous prétexte de quelques fredaines que je désapprouve moi-même mais qu’il suffisait d’interdire, si le vrai but n’eût pas été de faire taire un journal qui découvrait avec véracité, et sur la

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Сергей
Сергей 24.01.2024 - 17:40
Интересно было, если вчитаться