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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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l’état actuel de cette importante affaire. J’ai examiné de nouveau le tout avec le plus grand soin; les mesures que je Vous propose sont énergiques, mais prudentes, mais fondées sur la connaissance la plus intime de la chose. Il faut agir ici avec fermeté. La condescendance que Vous avez eue dans l’affaire des paysans de Livonie a nui et Vous a coûté bien des désagréments. Ici je voudrais Vous les épargner. Je me charge volontiers de la haine des ennemis du bien; je l’ai déjà depuis longtemps. <Pour gouverner les hommes il suffit de le vouloir bien décidément.> Tout le bien que Vous tâchez de faire à Votre nation, à l’Université est en quelque sorte précaire; il dépend en partie des événements futurs. Les écoles paroissiales, qui sous le point de vue sous lequel je les traite, sont nationales, ne dépendent pas des événements. Une fois établies, aucune puissance humaine ne peut le déteindre; elles n’ont besoin que de la première impulsion. Mais il faut saisir l’occasion, qui, comme l’histoire Vous le prouve, ne montre qu’une fois le côté chevelu, le côté par lequel on peut le saisir. Frappez Votre coup. La postérité Vous en bénira et saura à quoi s’en tenir sur la volonté décidée de Votre cœur généreux. Le moment présent doit Vous prouver combien la servitude affaiblit un État d’ailleurs si puissant. Les écoles paroissiales peuvent seules annoncer la liberté sans révolution et sans massacres. Saisissez l’occasion par le côté chevelu.

Je Vous aimerai toujours, fassiez-Vous injuste à mon égard. Voilà ce qui me donne la force d’être sans réserve à Vous. Mes forces physiques et intellectuelles ne reviennent pas. Tirez parti de ce qui m’en reste. Je ne veux que cela.

Je Vous salue de toute mon âme, mon Bien-Aimé.

Votre Parrot

104. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 19 janvier 1807]1

Il m’a été de toute impossibilité de vous recevoir tous ces jours-ci, ayant été accablé de besogne. C’est demain après-dîner que je puis Vous recevoir, tous mes moments pour aujourd’hui se trouvent pris.

Tout à vous. – Tranquillisez-vous, du reste je n’ai nulle envie de Vous tuer.

[Paraphe]

105. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 20 janvier 1807]1

Il m’est survenu une quantité de papiers énorme, je travaille tout l’après-dîner et suis bien loin encore d’avoir achevé. Il m’est donc de toute impossibilité de Vous recevoir, mais je Vous prie de passer chez moi demain après-dîner.

Tout à vous.

[Paraphe]

106. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 21 janvier 1807

Votre billet d’hier, mon Alexandre, m’a fait un plaisir que je ne puis Vous exprimer. J’avais passé près de 2 heures dans la chambre de Gessler, seul, par bonheur uniquement occupé de Vous1. Votre billet arrive et m’apprend que mon Bien-Aimé s’occupe avec ardeur bien de ses sujets, remplit ses devoirs sublimes avec intérêt, avec zèle, avec cet amour de l’humanité que son cœur seul sait lui inspirer. – Vous êtes heureux, Alexandre! O sentez, savourez Votre bonheur. Le sentiment que Vous avez eu en Vous couchant, après avoir rempli Votre tâche est la plus belle jouissance que Votre trône puisse Vous offrir. Votre ami l’a partagé, et a senti plus que jamais le bonheur de Vous appartenir. Continuez d’aimer

Votre Parrot.

107. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 25 janvier 1807

Sire!

Comme c’est demain que le Comte Sawadofsky Vous présente les affaires de son département, permettez-moi de Vous communiquer une réflexion sur le dessein que Vous avez de terminer l’affaire des écoles paroissiales sans discussion au Directoire1. Je sens le prix de cette bonté de Votre part. Je vois dans cette résolution la fermeté avec laquelle Vous voulez agir et la délicatesse avec laquelle Vous voulez me ménager personnellement. Mon cœur en est touché. Mais d’un côté je crois que la chose au moins ne perdra pas à été discutée, et au contraire que j’amènerai ces messieurs à Vous fournir d’eux-mêmes l’occasion de rendre le seul décret qui peut terminer promptement. La seule raison qu’ils pourront alléguer, c’est qu’ils n’ont de rapports que de la Livonie, et ce sera précisément un motif pour Vous de prendre une mesure extraordinaire pour obtenir ce que la négligence des régences des 3 autres gouvernements2 n’a pas encore livré, et que sans cette mesure elle ne livrera de longtemps. Quand à ma personne, ne craignez pas des désagréments, mon Bien-Aimé. Sûr de la fermeté de Vos intentions je n’aurai nul sujet de me fâcher et pour m’assurer encore plus de moi-même je lirai là un mémoire à peu près comme celui que je Vous ai présenté, mais dont j’éloignerai toutes les vérités qui pourraient aigrir (sang froid!), de même que la proposition principale concernant le mode d’exécution. Je suis ferré à glace. Cette séance passée, si Vous en demandez d’abord le résultat au Ministre, de même que mon mémoire et mon plan que Vous envoyâtes il y a bientôt 2 ans au Directoire, Vous serez en possession de tout ce qu’il faut pour porter un décret définitif sans avoir en aucune manière dérogé à la forme.

Vous ne voulez pas me causer de désagrément, permettez-moi de ne pas vouloir Vous aliéner davantage des personnes dont Vous avez besoin. Klinger m’a dit hier au soir qu’il a eu une scène bien désagréable au sujet des représentations que l’on Vous a faites sur le Gymnase de Mitau. La plupart de ces messieurs ne savent pas tenir aux principes, et cèdent aux sollicitations de tout le monde3. Il en a coûté trois ans de guerre ouverte avec ce gymnase et la noblesse de Courlande pour mettre enfin cet institut sur un pied qui réponde au but. C’était autrefois un institut hermaphrodite qui, gouverné dans le sens philanthropique, contenait toutes les espèces d’études, où dans trois ans on voulait faire des jeunes gens ce que nous pouvons à peine en faire par des études de 9 années dans les écoles de district, les gymnases

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