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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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seul asile des sciences et de la vraie humanité; retenez ceux qui les servent avec zèle. Hâtez-Vous, je Vous supplie, avant que Sonntag s’engage ailleurs; c’est le Ministre de la justice qui a cette affaire.

Nos gymnases et écoles de district sont complètement organisés. Mais les écoles inférieures, ces écoles élémentaires qui doivent recevoir dans leur sein la masse de la jeunesse du peuple pour en former une partie pour les écoles de district, n’existent pas encore. Nous avons réitéré la demande pour leur érection; elles sont de première nécessité, pour les filles comme pour les garçons; nous avons demandé que celles-là soient séparées de celles-ci, parce que la moralité l’exige, parce que la mélange des sexes dans les écoles primaires détruit dans le principe ce germe d’innocence dont la nature a fait le plus bel apanage de la femme. Les frais sont les mêmes, et sont déjà assignés sur notre part des revenus des collèges des secours publics. Le seul argument qu’on opposait autrefois est qu’il est ridicule que l’Empereur de Russie fasse élever des filles. – J’avoue que je n’ai rien à répliquer à des raisons de cette force.

Je ne Vous rappelle pas les écoles de paroisse pour les campagnes. Je compte sur Vous – je ne puis compter que sur Vous seul. – Mais permettez-moi un mot sur un sujet tout différent. Vous avez ordonné des levées considérables de recrues. J’en sens la nécessité; je sens ce qu’il Vous en a coûté d’enlever au labourage tant d’hommes qui lui sont nécessaires. Mais les accessoires de cette ordonnance sont plus nuisibles encore que l’ordonnance elle-même. On exige avec rigueur, avec vexations son exécution ponctuelle. D’un côté la mesure est trop grande pour le grand nombre de recrues à livrer. L’Estonie, où la race d’hommes est petite, ne pourra pas les fournir, et les clameurs de la noblesse à ce sujet sont sans fin. J’en ai été témoin pendant un petit voyage que j’ai fait dans le gouvernement de Reval. J’ai vu une terre de 25 Haken, qui doit fournir deux recrues. Elle n’en possède qu’un seul de la taille prescrite, et ce seul homme est père de famille et le meilleur chef de métairie de toute terre. D’un autre côté on crie beaucoup contre celui qui est chargé de recevoir les recrues; il abuse des expressions de l’ordonnance; une cicatrice, une verrue, des yeux louches etc. lui servent de prétexte pour renvoyer les recrues qu’on veut livrer et l’on assure que les profits ordinaires ne lui suffisent pas. Ne serait-il pas possible de diminuer la taille requise et de faire cesser les vexations? – Vous me pardonnerez sûrement de Vous parler de choses que je n’entends pas. Puis-je voir de sang froid qu’on fasse des reproches à mon Bien-Aimé? La tendre amitié dont tout mon être est pénétré pour Vous ne me fait-elle pas un devoir sacré de Vous dire tout ce que je vois, au risque même d’avoir tort? O mon Héros! Mon ami souverain! – Ne cessez jamais d’entendre la voix de

Votre Parrot.

96. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 16 novembre 1806

Vous êtes devenu Père1, mon Bien-Aimé; j’ai partagé les délices que Vous avez éprouvées; j’ai remercié la Providence pour les moments de bonheur que Vous avez eus, pour ces moments à présent surtout si nécessaires à Votre cœur.

J’ai à Vous remercier pour les deux Ukases que Vous avez donnés concernant les recrues et les étudiants bourgeois. Elles sont dignes de Votre cœur, et me prouvent, malgré Votre silence, que Vous ne m’avez pas oublié, que Vous m’aimez toujours2. – Mon Alexandre! Cette persuasion m’est plus nécessaire que jamais, à présent que ma santé foncièrement délabrée me prouve que le temps de mon activité est bientôt écoulé. J’ai été obligé, il y a un mois, de cesser tout travail; depuis 8 jours j’avais recommencé, mais aujourd’hui je suis de nouveau forcé de borner mon existence aux soins pour mon physique. Je Vous écris avec peine. Mais il faut que je Vous écrire. Outre le besoin de m’entretenir avec le Bien-Aimé en mon cœur je cède à un devoir pressant. Les écoles paroissiales ne sont pas encore établies, et j’ai lieu de craindre qu’àprès moi personne n’y veuille mettre le même zèle, personne n’y puisse travailler aussi efficacement. Votre confiance me donne des moyens dont aucun autre ne peut disposer. Mettez-moi en état d’employer les restes de mon existence à cet ouvrage qui seul peut consolider tout le bien que Vous voulez faire à la classe du cultivateur, et annoncer paisiblement l’époque où on pourra rendre à l’humanité ses droits naturels. Vous devez être persuadé par tant d’expériences journalières que le moment favorable ne vient qu’une fois, que le succès dépend toujours du soin qu’on a pris à saisir l’occasion et à profiter des circonstances. Depuis que Vous avez consenti à ce que le plan des écoles paroissiales soit présenté aux provinces je n’ai cessé d’agir pour écarter les obstacles que cette mesure devait amener. J’y ai réussi au-delà de mes espérances, au moins en Livonie, et comme cette province sert ordinairement d’exemple et d’échelle pour les autres, ce succès partiel est le garant d’un succès général. Une des plus grandes difficultés à lever se trouve dans la résistance des consistoires qui s’opposent à ce que les pasteurs soient, relativement aux écoles des campagnes, subordonnés à l’Université. J’ai prévu depuis longtemps cette résistance, j’ai obtenu, il y déjà 2½ ans, un adoucissement à l’Ukase qui contient les préliminaires de l’instruction publique, où cet objet avait été traité avec une rigueur qui révoltait tous les esprits. Depuis j’ai employé toute l’influence que j’ai sur le consistoire de Livonie à ménager des rapprochements, et je suis de même à cet égard sûr du succès. – Mais il faut absolument profiter du moment. J’irai en tout cas à Pétersbourg vers le nouvel an; mais outre que ces voyages, quand je les fais à mes frais, me ruinent, celui-ci serait infructueux, si je le faisais en simple

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