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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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particulier. Vous Vous souvenez sûrement de la défense que le Directoire a donnée aux Universités d’envoyer des députés sans son ordre3. Ainsi je ne puis aucunement paraître avec un caractère officiel, et par conséquent travailler officiellement, si Vous ne donnez l’ordre au Directoire de me mander pour terminer l’affaire des écoles. Je Vous prie donc instamment de donner cet ordre au plus tôt <au commencement du décembre> pour que je puisse pendant la 1e moitié de décembre rassembler tous les autres nécessaires, et partir à Noël. Arrivé à Pétersbourg je Vous présenterai, d’abord à Vous, l’état de la chose en détail, et Vous proposerai les moyens de tout terminer, par rapport aux gentilshommes et par rapport aux consistoires, sans exciter du mécontentement ou des réclamations. Mon plan est calculé sur la connaissance des hommes, et ne peut échouer. J’y ai attaché mon existence, Vous le savez, et la nature qui s’est hâtée de me former, paraît vouloir terminer bientôt. Employez donc le reste du temps qu’elle me laisse. Peut-être le succès me ranimera, et si je succombe après avoir achevé cet ouvrage, j’aurai vécu pour l’humanité et pour Vous; ma vie aura eu assez de durée. Ne parlez à personne de ma santé. Tant qu’on croira que je me porte bien, on songera moins à gagner du temps.

<Les affaires extérieures empirent de jour à jour4.> Depuis que nous n’avons plus de gazettes je ne suis plus au courant des affaires extérieurs. – Je ne puis que partager le chagrin qu’elles doivent Vous causer. – O combien de questions j’aurais à faire si j’étais à Pétersbourg! – Serait-il donc impossible de donner à Pahlen le commandement général? C’est certainement la meilleure tête que nous ayons, et quand à sa fidélité il ne serait pas difficile de s’en assurer, si Vous lui promettiez pour la première bataille décisivement gagnée un million de Roubles et le bâton de Maréchal. Je sais bien que toute la cour sera contre cette idée. Mais si Vos armées sont battues, la cour ne trouvera-t-elle pas toujours que Vous n’avez pas pris les bonnes mesures?

97. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 20 novembre 1806]1

Je profite du premier moment de libre que j’ai pour Vous écrire ces lignes. Ce que Vous me marquez dans Votre avant-dernière sur Votre santé, m’a beaucoup affligé. Vous connaissez tout l’intérêt que je Vous porte; mais j’espère que Votre mal est susceptible de soulagement, et qu’avec quelques soins Vous pourrez Vous remettre. Le ministre a reçu l’ordre de Vous autoriser de venir ici, je désire beaucoup que Votre santé n’y mette aucun obstacle, et cela sera avec bien du plaisir que je Vous reverrais.

Tout à vous.

98. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, 25 décembre 1806]1

Me voilà à Pétersbourg, l’âme pleine de mon Bien-Aimé! Que ne puis-je Vous peindre mes sentiments! O mon Alexandre! Le principal, le dominant est que je me sens meilleur à Votre approche. Mon cœur s’épure. Tout ce qui n’est pas digne de Vous disparaît pour faire place aux sentiments nobles qui Vous animent continuellement, qui sont si intimement liés à Votre Être. Je verrai Votre chère enfant, au moins je l’espère, je la presserai sur mon cœur. – Mais <ce n’est pas le plus pressant> j’ai à Vous parler sur nos provinces relativement aux milices2. – Il n’y a pas un jour à perdre. Je viens de faire une tournée en Estonie, et je Vous dois la vérité que Vous ne connaissez pas encore; sans cela Vous serez trompé par les apparences, et Vous en souffrirez cruellement. S’il est possible, accordez-moi encore aujourd’hui une heure pour cet objet. Il n’y a pas un moment à perdre.

99. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 26 décembre 1806]1

Je n’attendais nullement, que ce que Vous aviez à me dire pût regarder mes armées. Vous pouvez bien penser l’étonnement, dans lequel je dois me trouver, de ce que Vous avez l’air d’être instruit d’événements qui s’y sont passés. Je Vous invite à m’instruire par écrit de ce que Vous savez. Il n’y a rien, qui ne puisse se dire sur papier, surtout par une voie aussi sûre que celle que nous employons, et demain après-dîner je Vous verrais moi-même2. Faites-moi le plaisir de le faire sans perdre un moment.

Tout à vous.

[Paraphe]

100. G. F. Parrot à Alexandre IER

Saint-Pétersbourg, 27 décembre 1806

Sire!

J’ai appris combien Vous êtes obéré d’affaires majeures, et je conçois que c’était une indiscrétion <de ma part> que de Vous demander une heure avec tant d’empressement; j’eusse dû faire d’abord ce que je vais faire, Vous dire par écrit ce que je voulais Vous dire de bouche. Vous fâcherez-Vous si je Vous avoue que les délices que je me promettais de notre entrevue m’ont peut-être aveuglé? Où l’égoïsme allait-il se nicher1?

Je voulais Vous parler des milices, surtout par rapport à mes provinces frontières.

Malgré tout ce que l’on entend dire contre la levée des milices en général, j’en trouve l’idée bonne, heureuse même, et Novossiltzoff a rendu un service important à Vous et à l’État pour cette idée. Elle met le patriotisme de Votre nation en activités et Vous fournira des recrues exercées dans un cas de besoin qui ne manquera pas d’avoir lieu. Car l’avantage réel que nous avons obtenu par la victoire de Benningsen n’est pas grand du côté militaire2, mais d’autant plus du côté de l’opinion, et Vous devez Vous attendre à un revers, peut-être considérable, causé par la dissension des chefs de l’armée. Mais aussi pourquoi donner un commandement important à un homme aussi méprisable que Buxhöwden?

La levée des milices ne doit donc être considérée que sous le double point de vue indiqué, du patriotisme et du recrutement des régiments; c’est donc sous ce point de vue qu’il faut considérer cette mesure relativement aux provinces de l’Estonie, Livonie et Courlande. Il n’existe point de patriotisme chez les

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