Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев
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La noblesse de Livonie s’est déclaré à l’égard des écoles paroissiales. J’ai cette déclaration sous les yeux. Elle contient que le plan est impraticable faute de maîtres d’écoles, les pasteurs et les marguilliers ne pouvant se charger de cet emploi; on appuie sur le sentiment du consistoire, que l’Université ne peut pas avoir l’inspection de ces écoles, mais qu’elles doivent rester au consistoire; que la noblesse est trop pauvre pour fournir les frais; que l’on ne peut pas imposer le paysan; que tout doit être remis au patriotisme des particuliers; et pour preuve de ce patriotisme on cite l’école de la paroisse de Canapäh.
Voici en peu de mots ma réponse: Les marguilliers ont jusqu’à présent fait les doubles fonctions et Vous fournissez les frais pour les former à cet emploi. Je me suis arrangé depuis avec le surintendant général pour éviter les collisions d’autorité. Le consistoire et les pasteurs ne pourront pas mettre les écoles paroissiales en vigueur, parce qu’ils sont trop dépendants de la noblesse, dont le patriotisme a toujours contrarié l’instruction au paysan. Le plan n’exige de la noblesse que des maisons pour y établir les écoles et des hommes pour en faire des précepteurs. Or j’ai les ordonnances anciennes, du temps de l’Impératrice Catherine, et elles sont plus rigoureuses que le plan, il suffit de les mettre en vigueur3. Dans les cercles de Riga, Wenden et Wolmar, le paysan s’est offert volontairement à l’entretien des écoles paroissiales. L’école de la paroisse de Canapäh a été établie il y a 2 ans conformément à mon plan par le pasteur Roth, à l’insu de la noblesse et est entretenue par les paysans seuls.
Sire! Voilà des faits incontestables; je n’appuie que sur eux. Le Directoire triomphe, ces protestations à la main; c’est ce qu’il désirait et il a parfaitement bien calculé. Je me suis tu alors, parce que Vous aviez déjà accordé cette consultation des provinces qu’on Vous avait demandée à mon insu4. J’ai attendu tranquillement l’effet de ces consultations. À présent qu’il s’agit de la décision, je Vous conjure, Sire, de ne pas laisser agir le Directoire à l’insu de l’Université (qu’on n’a pas même instruite de cette démarche importante) et d’ordonner que j’aille à Pétersbourg pour rendre compte du plan et me justifier de son contenu. Je suis trop instruit de tout ce qui y a rapport pour craindre les discussions, et je n’ai d’intérêt que celui de la chose. Si les écoles paroissiales n’existent pas, j’aurai sûrement moitié moins de travail et de chagrins; mais aussi j’aurai un dégoût profond pour ma vocation. Je hais l’aristocratie des lumières <littéraire> encore davantage que l’aristocratie politique <civile>. Le droit de former son entendement et sa morale en raison de la carrière où l’individu se trouve est le droit le plus sacré de l’humanité. L’emploi de ne former que des gens de lettres est si petit, comparé à celui de former des hommes! – Mais pourquoi Vous dire ces choses-là? Votre propre cœur Vous les dit cent fois le jour. Mon Héros! Le Ciel Vous donne la patience de m’écouter et les moyens d’empêcher le mal!
Votre Parrot Vous aime de toute son âme.
95. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 23 septembre 1806
Sire!
Votre éternel suppliant reparaît. On Vous avait demandé la terre de Colberg pour le surintendant de Livonie. Vous hésitâtes parce qu’elle était destinée à l’Université. Lorsque je Vous fis la même prière en Vous alléguant qu’il était indifférent que l’Université eût cette terre ou une autre, Vous me promîtes de la donner. Des affaires majeures Vous ont apparemment fait oublier celle-là. À présent le moment est venu d’effectuer. La veuve du lieutenant-colonel Schröder, qui avait cette terre en arrende viagère, vient de mourir, et la terre est par là disponible. Les raisons que je Vous ai alléguées gagnent de jour en jour plus de force. La cherté à Riga est énorme et passe toute idée. Il est impossible que le surintendant y vive de ses appointements je ne dis pas avec dignité et aisance, mais qu’il satisfasse aux besoins de nécessité. Sonntag, qui remplit sa place avec tant de zèle et de succès, s’endette, et est forcé de chercher à l’étranger une place qui le nourrisse. Je ne sais personne qui puisse le remplacer; sa perte serait irréparable et la réputation qu’il a, à l’étranger encore plus qu’ici, deviendrait un reproche à la Russie, si on le laissait quitter comme on a laissé quitter autrefois le célèbre Herder1. La Russie est devenue presque le