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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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les autres, et en effet jusqu’à présent on a admis aux places de théologie et de jurisprudence des personnes qui n’avaient fait leurs études que là, quoique pour chacune de ces parties il n’y ait jamais eu à ce gymnase plus d’un professeur.

Le but du Duc de Courlande était évidemment de détourner ses sujets des universités étrangères et comme il n’était pas assez riche pour fonder une université, il a établi ce gymnase qui, composé de 9 professeurs et de quelques maîtres subalternes, devait tenir lieu de nos écoles de district (selon le plan d’instruction on apprend encore à écrire dans cet institut), de nos gymnases et de nos universités, et cela avec 6 leçons par semaine pour chaque professeur. L’absurdité de ce plan saute aux yeux; et on a pu, Sire, Vous porter à le confirmer!! Mais en supposant qu’on peut excuser ce plan en tout ou en partie par la situation du Duc de Courlande, comment l’Université peut-elle exercer une direction sur cet institut?

Si les fonds annuels de 8720 Écus d’Albert, fournis par la Couronne seule, sont sous la seule inspection du conseil du gymnase, comment l’Université pourra-t-elle en rendre les comptes et répondre de leur justesse? Si la personne et les devoirs de professeurs dépendent uniquement du conseil du gymnase, comment l’Université pourra-t-elle s’assurer que ces devoirs sont remplis? Le directeur du gouvernement est, comme toute autre autorité, exclus des conférences, destitué de tout pouvoir; où prendra-t-il les rapports qu’il doit nous envoyer6? Lorsqu’un professeur de l’Université voudra faire la visite annuelle de ce gymnase, supposé qu’on ne lui en défendre pas l’entrée, pourra-t-il réformer des abus, reprendre les maîtres en faute? L’Université elle-même ne le peut pas, la constitution de cet institut excluant toute autre autorité.

En quoi donc consistera l’inspection de l’Université, si les fonds, la discipline et l’instruction de cet institut sont soustraits à cette inspection? Voulez-Vous avilir l’Université au point d’en faire tout simplement le canal par où passent les rapports du recteur de Mitau, sans pouvoir juger de l’authenticité de ces rapports, sans pouvoir réformer le moindre abus d’exécution? Et si pour trouver un milieu à tout cela on accorde quelque autorité à l’Université contre le sens marqué de la constitution que Vous avez confirmée, les contradictions, les dissensions, les plaintes de part et d’autres ne finiront jamais.

Si Vous avez eu réellement intention de faire pour le Gymnase de Mitau une exception à tous les points de Votre système de l’instruction publique, si Vous avez réellement voulu qu’il existe un institut d’instruction indépendant de ce système, déclarez formellement cette indépendance, et ne forcez pas l’Université à une direction illusoire qui ne peut avoir d’autre effet que de nous causer des querelles éternelles qui enfin lui inspireront du dégoût pour la partie de ses devoirs qui Vous est le plus à cœur.

Sire! La noblesse de Courlande désire voir rétablir le Gymnase dans son ancienne forme par haine contre l’Université, pour ne point envoyer sa jeunesse étudier à Dorpat. Lorsqu’il fut question d’établir l’Université à Mitau, elle voulait anéantir le gymnase et son ancienne constitution, à présent elle revendique cette constitution. Les maîtres de ce gymnase désirent cette constitution parce que par elle ils n’ont que 4 à 6 leçons à donner par semaine, et par le nouvel ordre de choses 10 à 11, et surtout parce que suivant la nouvelle constitution ils sont surveillés et forcés à donner réellement leurs leçons avec régularité ce qu’ils n’ont jamais fait (dans les autres gymnases les maîtres donnent 18 à 19 leçons par semaine et ne songent pas à murmurer).

Un hasard, Sire, a empêché l’exécution prompte de Votre dernier ordre. La chancellerie du ministre avait commis une faute dans la lettre du ministre au curateur. On l’a redemandée. Vous avez par là l’occasion de faire ce que Vous voudrez sans compromettre Votre parole7. Je Vous supplie de Vous décider ou à soustraire le Gymnase de Mitau à l’autorité de l’Université ou à confirmer le nouveau plan, par lequel on a accordé à cet institut tout le lustre possible, à raison de ses fonds; je puis Vous donner ma parole la plus sacrée que l’Université a fait pour ces ingrats, dans le fort de leur plus grande animosité, tout ce qu’elle eût fait pour elle-même. J’en atteste en outre le curateur qui gémit du tort que Votre ordre porte à l’instruction publique. Mais devons-nous sacrifier nos devoirs à la paresse de 8 maîtres de gymnase?

Parrot

112. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 11 février 1807

Nous voici déjà au 11 février, mon Bien-Aimé; Votre départ approche, et Vous gardez un silence absolu avec moi. Auriez-Vous du chagrin, de l’inquiétude? Versez l’un et l’autre dans le sein de Votre ami, qui Vous chérit plus que soi-même. Les tracasseries que l’on cause à Benningsen auraient-elles amené des revers? Avez-Vous été averti à temps des cabales à l’armée1? J’en ai été instruit au commencement de la semaine passée. Mais je n’y croyais pas; j’étais devenu incrédule pour avoir été une fois trop crédule. À présent que je vois que la chose est fondée, que tout le public en est instruit et en murmure aux clubs et à la bourse, je me reproche de ne Vous en avoir rien dit. Prenez des mesures vigoureuses, si Vous ne l’avez pas encore fait; rappelez sous ménagement Tolstoi et Knorring, et Kameskoi qui, à ce que l’on dit, est retourné à l’armée pour y servir comme volontaire. Je croirais le fait impossible s’il n’avait osé sous Catherine II faire pis encore; il voulait prendre de but en blanc le commandement de l’armée dont l’Impératrice l’avait chassé2. Pourquoi est-il resté à Grodno? Je ne crois pas à sa folie. Si j’ai tort de Vous parler de ces choses-là, pardonnez-moi, et ramenez-moi à ce qui me regarde, à mon métier de maître d’école. Je crains que mes pauvres écoles paroissiales ne soient ruinées par les retards qu’elles essuient. Vous serez trop accablé d’affaires

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