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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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la littérature d’un coup qui sème la défiance, la crainte et le mépris du système que Vous avez établi, et prouver qu’il suffit d’avoir quelques moyens d’exécution et de l’audace pour agir directement contre Vos vues. L’Université a été attaquée et maltraitée depuis 4 ans pour son existence et pour l’établissement des écoles. Elle n’a jamais obtenu de satisfaction contre les coupables. Vous l’avez soutenue et cela lui a suffi pour réussir à la fin à force de persévérance. Mais le mauvais exemple d’impunité que le public a eu par là a enhardi à tout oser dans les affaires de censure. Naturellement quand on ne risque rien à toutes ces attaques que de forcer l’Université à se justifier éternellement, on ne les cesse pas et on a en outre l’espérance que l’Université enfin se lassera de tenir à Vos principes. Sans cette impunité, sans cette espérance, Pistohlkors eût-il osé Vous faire parvenir des articles controuvés de la gazette estonienne? (Car si on Vous en eût donné une traduction fidèle, Vous en eussiez eu une toute autre idée). La régence de Riga eût-elle osé annuler un décret de l’Université en prohibant et saisissant l’ouvrage sur les livoniens et les estoniens, et s’appuyer pour cela de Votre autorité dans un temps où Vous ne connaissiez pas encore cet ouvrage1?

Sire! Le bien public et la gloire de Votre règne exigent la fin de cette anarchie. Rétablissez la vraie liberté de la presse en tenant fermement à Votre règlement de censure. Rendez au public l’ouvrage en question, permettez la gazette estonienne à l’exception des articles politiques, et donnez un rescript formel qui défende à toute autre autorité que le Directoire de l’instruction publique de prohiber des ouvrages approuvés par la censure. Je Vous le demande par intérêt pour Vous-même, par ce sentiment profond pour Vous que rien ne pourra affaiblir et qui me donnerait la force de combattre Vos propres idées comme celles des autres si elles étaient en contradiction avec le bien public. Ce n’est point l’intérêt pour l’Université ni pour moi-même qui me fait parler. Qu’ai-je à craindre pour l’Université ou pour moi? Jusqu’ici nous avons agi selon Vos lois; je l’ai prouvé chaque fois. Tant que Vous serez juste pouvons-nous Vous craindre? Et si enfin lassé de cette lutte perpétuelle l’Université finit par tout prohiber elle deviendra la favorite du parti puissant qui à présent la persécute.

«Mais il faut user de ménagement». – Sire! que diriez-Vous de Benningsen si pour user de ménagements avec l’ennemi, il reculait et lui livrait deux ou trois de Vos provinces? Le traître Kameskoi a agi ainsi. – Croyez-Vous la comparaison fausse? Sentez que chaque acte de faiblesse de notre part est avantage pour l’ennemi et ranime son courage, et qu’il faut livrer plus de combats pour regagner le terrain perdu que pour le conserver. Et puis la coutume, ce tyran de la race humaine, ne se tournera-t-elle pas contre nous et surtout contre Vous? Dominez la coutume et Vous dominerez les hommes. – Mais les circonstances présentes. – Sire! Les hommes modifient les circonstances, et Vous êtes l’homme le plus fort de Votre Empire. Connaissez le levier puissant que la providence a mis en Vos mains, faites le agir. Est-ce la noblesse livonienne ou estonienne qui est à craindre? Elle, qui, menacée journellement par les paysans, n’a d’autre refuge que le trône et les régiments russes? Voyez l’état de la Prusse. La noblesse commandait ses armées. – Il existe, il est vrai, des ménagements. Mais ils sont tous réunis dans une seule chose, la justice. Quand on l’a exercée en temps de paix, on en retire les fruits dans les temps de crise, et la postérité juge la grandeur des rois sur leur persévérance dans les principes, sur leur vraie conséquence dans les mouvements difficiles (Pierre Ier). Les événements, les résultats sont ses guides dans ce jugement sans appel, parce que l’histoire a appris à toutes les générations que les États ne tombent que par faiblesse, c’est à dire par l’inconséquence et la variabilité dans les principes du gouvernement.

Votre ancien Parrot

Je Vous supplie de ne pas oublier pour Sonntag la terre de Colberg, dans la paroisse de Salisburg, cercle de Wolmar, sous arrende. On n’en a offert que 2025 Roubles à l’encan qui a eu lieu.

116. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, 1 mars 1807]1

Sire!

J’ai de nouvelles à Vous donner de la séance d’hier au Directoire. À mon arrivée on me boudait un peu; il me semblait qu’on attendait des choses très fortes de ma part! Lorsque j’eus commencé à lire mon mémoire, lorsqu’on vit que je parlais très simplement, que je ne discutais pas avec violence, que je produisais sans affectation les actes qui parlaient le plus fortement pour mon opinion, on est revenu des premières idées, la discussion a eu lieu, avec beaucoup de décence et sans la moindre aigreur; Klinger m’a soutenu vigourieusement et à sa prière on m’a même permis, cette discussion finie, de rester pour la discussion sur le gymnase de Mitau qui a été de même terminée, en accordant à Klinger toutes les demandes qu’il faisait dans des remarques par écrit sur le projet de la nouvelle constitution de ce gymnase. Quant aux écoles paroissiales on est convenu de procéder à leur exécution, sans objecter le défaut de réponse officielle de la part des 3 gouvernements qui ne l’ont pas encore donnée, avec la modification cependant qu’il serait dit dans le Doclad que les seigneurs ne doivent pas être forcés à établir les écoles paroissiales, mais qu’on Vous ferait rapport de ceux qui s’opposeraient. Sire! Je conviens qu’il ne faut pas employer la violence sans de fortes raisons; mais dire officiellement à ceux qui doivent exécuter une loi qu’on ne les forcera pas, c’est les inviter à ne pas s’y conformer, et comme dans chaque paroisse il y a plusieurs terres, un seul propriétaire se trouvera par là à même de s’opposer à la bonne volonté des autres,

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