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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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avez pris des mesures pour punir les coupables. Mais Vous ne réussirez pas. Vous avez oublié le point le plus important, de punir les grands coupables sans examen. Ne Vous effarouchez pas à ces mots. Votre Parrot ne Vous conseille pas une injustice. Souvenez-Vous de ce que Vous m’avez dit Vous-même lorsque je Vous parlai un jour sur le point de la sévérité: «J’ai voulu être sévère; j’ai appris indirectement bien des choses qui exigeaient des punitions. Mais personne ne veut être accusateur et quand je livre les coupables aux tribunaux ils en sortent blancs comme la neige». – Pourquoi cela? Croyez-Vous que la simple vénalité des juges puisse opérer des effets si constants? Non; la vraie raison est que lorsqu’un petit brigand est pris sur le fait, un grand brigand paraît à découvert, et tout craint les grands brigands. – Pour les punir il faut recourir à d’autres moyens, parce que les moyens ordinaires sont dans leurs mains, non dans les Vôtres. Le fait est clair que Votre armée a manqué de tout. Il est tout aussi clair qu’il est de loi dans l’Empire russe que les chefs sont personnellement responsables du mal qui se fait dans leur administration. Ils sont au moins coupables de négligence ou d’ineptie, et quand il s’agit du salut de l’Empire le pouvoir du Monarque doit frapper la négligence et l’ineptie comme la fraude. Et quelle injustice y a-t-il à mettre les grands coupables hors de la loi? Ils s’y sont mis eux-mêmes pendant tout le temps de leur administration. Suivre la marche lente, les sentiers tortueux et sombres de l’examen en détail c’est attaquer une batterie formidable avec des fusils à vent.

On assure que Vous avez donné le commandement général à Buxhöwden, et qu’il est chef des tribunaux qui doivent examiner la malversation des employés dans les vivres. J’ai été sur le point de taxer de mensonge celui qui me l’a dit; mais je me suis ressouvenu que Vous l’avez rappelé au service, et je n’ai pas eu le courage de contredire. <Sire! La bataille de Friedland est un grand malheur; mais le rappel de Buxhöwden en est un plus grand.> L’armée connait son incapacité, le public sa sordide avarice, Vous les mauvais services qu’il a rendus à Austerlitz et à Pultusk, les trois gouvernements qu’il a eus retentissent de son despotisme et de sa gaucherie. Son seul mérite est dans la surveillance des détails dans laquelle il met de la sévérité sans tact. <Si Vous n’aviez pour le moment personne à mettre à cette place, qui sût la remplir, encore eût-il mieux valu y mettre un russe maternel.> Ne tenez plus à la soi disante loi de l’ancienneté. Songez que Catherine IIe a gouverné l’Empire au moins avec sûreté par des parvenus, et que Bonaparte a vaincu l’Europe par des hommes de rien dont l’existence est attachée à la sienne. Jetez un coup d’œil autour de Vous. Découvrez-Vous un seul homme puissant dont l’intérêt soit lié au Vôtre, dont l’existence dépende de Vous? Faites-Vous donc de pareils hommes. La dernière campagne Vous en a indiqué assez pour le militaire.

Je plains Benningsen. Je Vous plains, Vous et l’Empire de sa perte3. Je sais qu’il a commis de grandes fautes. Mais il est cependant le vainqueur de Pultusk et d’Eylau, mais sous les circonstances où il se trouvait une troisième victoire était impossible; mais il Vous était attaché, par son propre intérêt. Vous l’avez traité avec sévérité et Buxhöwden s’élève sur ses débris. Si jamais la condescendance était à sa place c’était dans ce cas-ci. Après la bataille de Friedland la paix était nécessaire; mais il fallait faire Benningsen feldmaréchal et lui donner Ostermann Tolstoi pour aide. Si Vous l’aviez conservé et soutenu, le parti contraire eût appelé cela de l’entêtement; mais Rome au faîte de sa plus belle période en agissait ainsi; mais le parti contraire n’a pas un seul homme à Vous offrir. – Que je Vous dise tout ce que je pense. Je voudrais que le public Vous taxât d’entêtement. Vous seriez craint, et Vous devez l’être.

La paix était nécessaire et elle est aussi honorable qu’elle pouvait l’être sous ces circonstances. Ayant à couvrir Vos frontières Vous deviez abandonner la Prusse qui s’était abandonné elle-même. Mais cette paix a deux grands inconvénients. Le premier est l’arrivée d’un ambassadeur français à Pétersbourg. Attendez-Vous à des menées sourdes, à de grandes corruptions. Mettez le plus grand secret dans les opérations (il n’existait pas de secret à l’armée, je le tiens de très bonne part). Craignez les déserteurs français qui se répandent à présent partout. Chassez ces espions sous le prétexte de les livrer à Napoléon et redemandez ensuite les déserteurs russes comme équivalent. Craignez les maîtresses des hommes en place, faites les surveiller avec la plus grande exactitude. La réconciliation de Napoléon n’a pas réconcilié Bonaparte. Son système n’a pas changé, et voici le second point.

L’état actuel de l’Europe doit être considéré par rapport à la Russie sur les deux frontières principales, sur celles de la Turquie et sur celles de la Pologne. Vous m’avez dit que Napoléon a des vues sur la Turquie. Je le savais il y a deux ans. Il écrasera son fidèle allié qui l’a si bien servi pendant cette campagne en occupant 60 000 russes, et qui eût fait davantage si la paix ne fût survenue subitement. Quelles raisons allègue-t-il pour masquer son ingratitude? Sa vraie raison est qu’il veut devenir Votre voisin de deux côtés, surtout du côté faible de la Russie, et envelopper l’Autriche. Il demandera à cette jadis-puissance sa portion de la Pologne pour agrandir les États de Jérôme4. Il entretiendra des troupes françaises dans ce nouveau royaume, il militarisera les polonais, et aura par là une armée respectable sur cette frontière de la Russie, prête à frapper dès que ses projets de partage de la Turquie Vous déplairont; et tout projet de partage où il aura une part considérable sur le continent est dangereux à la Russie.

Il est difficile de

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Сергей
Сергей 24.01.2024 - 17:40
Интересно было, если вчитаться