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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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hésité de me répondre parce que les postes ne sont pas sûres. Je sens que Vos lettres ne doivent pas être profanées. Mais en le remettant à Gessler elles me parviendront sûrement par le canal de Klinger. Veuillez, je Vous supplie, me tirer de peine.

Sivers, notre pauvre Sivers se morfond à Pétersbourg à attendre la décision sur l’affaire des paysans. Il se ruine en attendant, ou plutôt il est ruiné par les dépenses énormes pour sa fortune, que ces voyages lui ont causées. Cette année de disette qui le met hors d’état de payer les rentes de ses dettes le culbute entièrement, et sa terre va être saisie par la caisse de crédit pour laquelle il a tout fait1. Vous aviez ordonné autrefois qu’il recevrait une arrende, qui l’eût sauvé. Il ne l’a pas reçue; Vous ne l’aviez pas cru lorsque je Vous en avertis il y a un an. À présent sa ruine en est la preuve.

Sivers a témoigné de tout temps le plus grand désintéressement. Tous les voyages et séjours qu’il a fait à Pétersbourg sont à ses frais. Autrefois il a eu la générosité de refuser les remboursements quand il travaillait à l’avantage de la noblesse qui a toujours eu tant de demandes à faire sous tous les règnes. À présent qu’il travaille pour le paysan on se garde de lui offrir des remboursements tandis que les ennemis <de paysan, les Buddenbrock, les Pistohlkors> sont entretenus magnifiquement à Pétersbourg par la noblesse qui traîne l’affaire au longueur, sûre que la fortune de Sivers appauvri ne tiendra pas longtemps. Sire! Si Sivers tombe et de cette manière, dites-Vous à Vous-même que la Vertu est tombée et ne comptez plus sur la patriotisme d’aucun gentilhomme. C’en est fait de la cause publique. – Pauvre Livonie! – Vous avez des terres de reste dans cette province. Donnez dix Haken à Sivers en arrende, pour le mettre en état de faire feu à ses affaires, et soyez sûr que jamais don n’a été mieux placé. Que n’ai-je de la fortune! Sivers ne serait pas dans l’embarras.

Adieu, mon Alexandre! Je ne puis renoncer à Vous nommer ainsi. Mon sentiment pour Vous est trop profond.

Votre Parrot

132. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 23 octobre 1807

Sire!

Le Directoire de l’instruction publique a décrété malgré les protestations de Klinger de Vous présenter un plan pour le gymnase de Mitau qui change ce gymnase en une Académie qui sera en même temps Gymnase et Université avec les prérogatives des universités1. Votre plan général d’instruction publique, qui a été universellement applaudi par toute l’Europe savante, va recevoir par là une atteinte, la plus sensible qui puisse lui être portée.

Fatigué des sollicitations qu’on faisait pour ce gymnase Vous avez enfin permis cet hiver qu’on lui accorde quelques-uns des privilèges du gymnase ci-devant. À présent on lui accorde non seulement tout, mais même davantage puisqu’on veut lui donner même l’inspection de toutes les écoles du gouvernement afin que ces demi-professeurs sous la tutelle de la noblesse contrarient l’Université dans l’établissement des écoles paroissiales.

Vous avez les plus fortes raisons de ne pas signer un plan pareil; je Vous les ai alléguées autrefois au long; Vous les avez trouvées justes. Permettez-moi de Vous en offrir l’extrait.

1) Ces instituts hermaphrodites qui doivent servir de gymnase et d’université ne peuvent par leur nature remplir ni l’un ni l’autre but. On propose dans ce plan 15 professeurs qui doivent enseigner les sciences préliminaires et les hautes sciences. Dans les gymnases il y en a 6 pour les sciences préliminaires et dans notre Université 28 pour les sciences supérieures. Par conséquent la jeunesse ne pourra y recevoir pas la moitié de l’instruction nécessaire pour des études en règle.

2) Cet institut dépourvu des collections et appareils nécessaires pour les hautes sciences ne pourra que raconter, non faire voir ce qui constitue ces sciences, ou il faudra lui procurer ces appareils, lui bâtir les bâtiments nécessaires etc. – Notre Université a pour au moins 100 000 Roubles d’appareils sans compter les bâtiments.

3) Les sujets qui doivent y recevoir leur instruction étant en même temps écoliers et étudiants ne seront bien ni l’un ni l’autre. Les écoliers perdront l’esprit de leur état, voudront être traités en étudiants et ne se soumettront pas à la discipline des gymnases. Les étudiants n’auront ni la maturité de l’âge ni les connaissances nécessaires à leur état, et ne pourront faire les progrès nécessaires.

4) Cette espèce d’instituts est un produit monstrueux du système philantropique qui a ruiné l’éducation en Allemagne, en ne produisant que des têtes légères qui avec une teinture de tout croyent tout savoir. Les étudiants qui nous viennent de Mitau nous en sont la preuve. L’Allemagne s’est repenti trop tard pour son existence politique de ce système et l’a déjà rejeté. En Russie, où cette superficialité est un défaut principal de l’esprit public, de pareils instituts seraient encore bien plus nuisibles. La vraie tendance de l’esprit de l’éducation publique en Russie doit être surtout de terrasser à la fin cette superficialité qui fait que l’État dans le besoin se trouve si pauvre en sujets vraiment capables.

5) Un institut académique comme on veut en avoir un à Mitau, dont les étudiants auront les mêmes droits que ceux des universités, enlèvera aux universités tous les Courlandais, puisque les études y seront plus superficielles, par conséquent plus aisées, de moins de durée, et mèneront cependant à tous les emplois. Ainsi l’Université de Dorpat perdra une des 4 provinces que Vous lui avez assignées.

6) La noblesse d’Estonie a à Reval un institut tout semblable qu’elle a fondé et qu’elle entretient totalement à ses frais. Elle a bien plus de droits à faire une demande pareille que celle de Courlande, et dès que les Courlandais auront réussi, elle ne manquera pas de la faire, se trouvant également choquée que leur gymnase soit sous la direction de l’Université. Vous n’aurez aucune raison valable de refuser à la noblesse de Reval ce que Vous avez accordé à celle

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