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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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me quittera dans aucune situation de la vie. Si dans ma lettre du 24 janvier, n’espérant plus rien après 5 tentatives infructueuses, j’ai osé rappeler à V. M. l’offre qu’Elle me fit en 1812 de me donner un témoignage de son contentement relativement aux télégraphes et Lui demander à cet égard les moyens de faire un voyage à l’étranger, ce n’était sûrement pas l’appas de l’argent qui m’y portait, mais le désir de rétablir ma santé ruinée, souffrante de plus en plus par chaque jour que je séjournais ici, et pour étendre la sphère de mon activité littéraire, par conséquent pour être à la suite plus utile et plus longtemps utile.

Je suis forcé de quitter la plume pour prendre de la médecine qui me donne les forces pour continuer. Je n’omets pas cette remarque, parce qu’il est utile que le vainqueur de Napoléon sache combien son silence seul peut faire de mal à un honnête homme.

Sire! ne jetez pas un œil de dédain sur un homme qui avoue souffrir de Vous perdre <après Vous avoir tant aimé>, sur un père de famille qui enlève aux siens leur subsistance pour savoir seulement si Vous voulez qu’il Vous soit encore attaché comme autrefois.

Le sort est jeté. V. M. veut que je ne voie plus en Elle que le Souverain de la Russie. Elle en a sûrement Ses raisons qui Lui paraîtront justes. Je n’en appelle point à l’avenir qui me justifiera; je n’en appelle point au passé qui me justifie déjà. Mais j’en appelle au noble sentiment de V. M. pour la manière dont il Lui a plu d’opérer la séparation qu’Elle juge nécessaire. Je L’avais priée de la faire dans le caractère de loyauté qui nous avait réunis. Elle me l’a refusé et m’en déclare par là indigne. Voilà ce qui double ma peine, et si un sujet osait dire à un Souverain qu’il a tort, je dirais à V. M. qu’Elle a tort en ce point. Quel crime ai-je commis? Depuis 13 ans, Sire, je n’ai vécu que pour Vous1; mes fonctions, mes devoirs, mes travaux littéraires même, je rapportais tout à Vous. Je voulais être et paraître digne de la confiance que V. M. m’accordait contre l’ordre ordinaire des choses. Je Vous ai aimé, Vous le savez, avec une énergie qui quelquefois Vous a étonné. Je n’ai jamais pratiqué la maxime si usitée qu’il vaut mieux plaire au ministre qu’au Souverain. – Que dis-je? Je n’ai jamais voulu Vous plaire; je n’ai voulu que Vous aimer et Vous servir. Bien plus, Sire, Vous n’étiez pas ingrat de sentiment à mon égard, et si le mien a surpassé de beaucoup, peut-être, le Vôtre, je savais que ce surplus, dont Votre âme est si riche, était voué aux millions de Vos sujets dont Vous vouliez être le père, – et je m’en applaudissais. Mais c’est précisément ce sentiment de V. M. qui contraste avec la manière dont il Lui a plu de se séparer de moi.

Je l’ai déjà dit à V. M., je ne ferai point de secret de ce que les sots appellent une chute (on ne tombe pas quand on n’est pas monté dans leur sens). Je me dévouerai à leurs insultes, à leurs persécutions qu’ils me doivent amplement dans leurs principes (V. M. sait pourquoi) et qui ont déjà commencé. <Je m’envelopperai dans le manteau de ma conscience et du sentiment honnête qui me fait dédaigner l’apparence (que j’aurais pu conserver) d’une confiance que je ne possède plus.> Je m’y dévouerai, persuadé que V. M. même ne peut pas m’y soustraire, en eût-Elle l’envie, et je trouverai le dédommagement que je chercherai dans le témoignage de ma conscience et dans l’amitié tendre d’hommes respectables qui me resteront.

Sire! Si jamais le hasard offrait à V. M. une seconde fois un être sensible qui, attiré par la noblesse de Votre âme, voulût se donner entièrement à Vous, au nom de la Divinité que Vous révérez comme moi, repoussez-le dès les premiers abords. Qu’une victime du sentiment Vous suffise!

Tels sont les derniers accords d’une voix qui pendant onze ans a retenti dans l’âme de V. M. J’aurais dû peut-être leur donner un autre ton et cacher mon chagrin. Mais je veux rester fidèle à moi-même; je n’apprendrai jamais à feindre.

J’ai l’honneur d’être avec la plus profonde soumission

De V. M. I

le très humble, très obéissant et très soumis serviteur

Parrot.

203. G. F. Parrot à Alexandre IER

Dorpat, 27 mars 1821

Sire!

Le plus ancien professeur de Dorpat ose s’approcher humblement du trône de Votre Majesté Impériale, un mémoire à la main. Les lois de l’Empire le permettent à tout sujet, et des circonstances extraordinaires exigent des mesures hors de la règle.

Je crois remplir en ce moment un devoir sacré en fixant l’attention de Votre Majesté Impériale sur un ver intestin qui ronge l’Université de Dorpat dont Vous êtes le Fondateur auguste et chéri. Si cependant ce mémoire avait le malheur de déplaire à Votre Majesté Impériale, si mon amour pour le bien, si mon zèle m’avait séduit, daignez, Sire, croire que l’auteur seul est coupable; l’Université ignore cette démarche, mais applaudira à son succès.

Le Comte Liewen n’a pas lu ce mémoire. Mais j’ose prier Votre Majesté Impériale de vouloir bien s’en ouvrir à lui et à lui seul, par des raisons faciles à sentir.

Je prie le Ciel avec toute la ferveur dont je suis capable de Vous ramener sain et sauf dans la Patrie1 et de Vous y offrir le plus de sujets de satisfaction et de bonheur possibles. C’est le vœu sincère et profondément senti de celui qui se dit avec vérité, pureté et le plus absolu dévouement,

Sire,

De Votre Majesté Impériale

le très humble et très obéissant serviteur et sujet

Parrot.

Annexe

[Mémoire sur l’administration de l’Université et des écoles de l’arrondissement de Dorpat]

L’Université de Dorpat a été, dès sa naissance et

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