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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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négative, daignez lire la copie suivante de Votre dernier billet écrit en mars 18121:

«Je Vous remercie beaucoup pour le papier inclus dans Votre lettre; je l’ai lue avec émotion et sensibilité. Croyez moi pour toujours. Tout à Vous.

J’avais parlé au Ministre de la guerre sur un témoignage à Vous donner de mon contentement pour les télégraphes et je l’avais chargé de sonder ce que pourrait Vous être le plus agréable. J’aime tout autant le faire directement par ces lignes et je vous prie de me le dire franchement».

Je Vous répondis, Sire, que le commencement d’une guerre qui devait décider de Votre couronne et de Votre existence n’était pas le moment de Vous rien demander pour moi-même, mais que lorsque Vous aurez terminé glorieusement la campagne si Vous voulez Vous souvenir de moi, alors je Vous prierais de me donner les moyens de faire un voyage de 18 mois à l’étranger. Les raisons que j’avais alors étaient la débilité de ma santé (qui dans ces dernières six semaines a fait des progrès funestes), le désir si naturel de revoir mon pays natal et sa belle nature, le besoin de revoir après 19 ans d’absence l’Europe savante et de renouer par là mes relations littéraires interrompues par les troubles politiques <enfin l’espoir de trouver dans les nouveautés en fait d’instruction publique quelque chose applicable à la Russie>.

Aujourd’hui je dois ajouter à ces motifs celui de me soustraire pour quelque temps à l’attention des Grands <qui me regardent> et diminuer par là l’envie qu’ils ont de m’opprimer et qui en s’est que trop manifestée pendant Votre absence. Vous doutez, peut-être, Sire, de cette persécution qui va s’établir contre moi, à raison de ce que Votre disgrâce peut rester inconnue; <car je suis observé bien scrupuleusement, et> mais quand elle le pourrait, Sire, je ne le voudrais pas. Vous avez été le premier à manifester nos relations et je n’en ai avoué que ce que Vous-même en aviez fait paraître. À présent c’est à moi à dire ouvertement que nos relations n’existent plus <Vous ne pouvant Vous nier sans détour>, car je crois au-dessous de moi de jouir de la fausse réputation de Votre confiance. Vous voyez, Sire, que précisément à raison de ce dernier point je ne puis me passer d’une réponse. Daignez me l’accorder sur cette sixième lettre; je l’attends chez Gessler ou même dans Votre antichambre, si tout est que Votre valet de chambre m’en permette l’accès. – Tel est <le sort> la situation où je me trouve aujourd’hui, d’attendre de la complaisance d’un valet la possibilité de percer jusqu’à Vous. <Ni Vous ni moi, Sire, ne nous imaginions cela il y a dix ans.> Sire! Suis-je donc si différent de l’homme à qui il y a 13 ans Vous accordiez Votre estime, Votre confiance, Votre amitié? Il y a 4 ans que je possédais encore tous ces trésors. Qui m’en a frustré?

Vous voyez, il est vrai, que mon cœur souffre <et depuis longtemps>. Mais néanmoins il n’a pas cessé un instant de Vous appartenir comme tout

Votre Parrot.

201. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 31 janvier 1816

Sire!

Vous avez terminé la série des fêtes qui font la satisfaction de Votre auguste famille. Daignez à présent m’accorder une fête; car mon sentiment me dit que si Vous m’avez laissé attendre si longtemps, ce n’était pas pour m’éloigner de Vous.

Vous connaissez par ma dernière lettre le double embarras où je me trouve. Le 4 de février je dois être à Dorpat où mon devoir m’appelle. Un ordre seul de Votre part peut m’en dispenser. Mon cœur se resserre à la seule idée de la possibilité que je partisse sans avoir eu le bonheur de Vous voir ou même sans réponse.

Votre Parrot

202. G. F. Parrot à Alexandre IER

Saint-Pétersbourg, 5 février 1816

Sire!

Lorsque V. M. I. recevra ces lignes je serai déjà en route pour Dorpat. Permettez-moi d’employer les dernières heures de mon malheureux séjour à Pétersbourg à présenter à V. M. le tableau vrai de ma situation pendant ce séjour, afin qu’Elle juge si je pouvais agir autrement que je n’ai fait.

La manière dont V. M. m’avait fait savoir en Août 1814, qu’Elle ne pouvait me recevoir, m’avait fait pressentir que Son opinion de moi était changée et que je hasardais tout en comptant encore sur Ses anciens sentiments. Pénétré de ce pressentiment douloureux j’écrivis à V. M. quelque temps après Son retour de l’étranger pour Lui demander avec loyauté si Elle jugeait à propos de se détacher de moi ou si je pouvais encore compter sur la confiance dont Elle m’avait honoré pendant onze ans. Je voulais dans la supposition du premier cas Lui épargner le regret de me savoir à Pétersbourg inutilement et à moi les désagréments de ce voyage.

Le silence de V. M. me laissa dans l’incertitude et j’obéis à la voix de mon cœur qui me prescrivait de faire les dernières tentatives pour m’assurer des intentions de V. M. Je partis le 12 décembre et je Lui annonçai d’abord mon arrivée. Depuis 6 lettres m’ont rappelées au souvenir de V. M., les dernières Lui disant positivement que mon devoir et l’épuisement de mes moyens me forçaient à retourner. Tout ce que j’ai pu apprendre pendant ces 8 semaines, c’est que V. M. m’a fait dire par Ses valets de chambre qu’Elle me répondrait. Une maladie grave, accompagnée de crachements de sang, est survenue et a retardé mon départ déjà fixé en me faisant sentir dans un autre sens combien funeste m’était mon séjour ici.

Sire! Je ne fatiguerai pas V. M. par le récit inutile <des pertes> des frais et autres <sacrifices> dommages considérables que ce voyage m’a causés; mais j’ose appuyer ouvertement sur le sentiment qui me les a fait supporter avec satisfaction tant que j’avais de l’espérance. Ce sentiment était désintéressé, pur, comme celui qui m’a animé dans toutes mes relations vis-à-vis de V. M. et qui ne

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