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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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de 30 ans et plus. L’Empereur a senti qu’il était injuste, inhumain, ridicule même d’exercer après 30 ans la responsabilité sur un homme vraisemblablement mort, et qui, s’il vit encore, est hors d’état de donner les renseignements qu’on peut lui demander, et par conséquent de se justifier. L’idée était parfaitement juste; mais l’exécution l’a rendue illusoire, parce qu’on a pris les affaires où elles en étaient et commencé le travail par les vieux comptes; on en est au point où l’on en était auparavant. Pour que ce département devient réellement utile il faut commencer par déclarer justes tous les comptes passés <avant l’année de l’établissement du contrôle>, les éliminer comme des choses, sur lesquelles aucun examen ne doit plus avoir lieu, et faire commencer le travail par l’année courante, en adoptant comme vrais les saldos de l’année précédente. Alors le Contrôle général pourra faire face aux affaires courantes, réviser les comptes de chaque année pendant le cours de l’année suivante et exercer la responsabilité à temps, prendre en quelque sorte le fripon sur le fait et décharger l’honnête homme. L’Université de Dorpat a témoigné plus d’une fois le vœu de faire examiner ses comptes et d’être déchargée, mais en vain. Ceux de ses membres principalement qui ont été Recteurs voient avec inquiétude leurs familles chargées d’une responsabilité à laquelle personne ne pourra faire face, quelques remarques que le Contrôle général trouve bon de faire soit pour la matière soit pour la forme. Ce même malheur menace tous les honnêtes employés de l’État, tandis que les coquins, à qui ces délais ont laissé le temps de s’enrichir dans leurs places, laissent à leurs familles les moyens pécuniaires de prouver leur innocence.

Le Gouvernement peut-il se passer de confiance? Sûrement pas. Le Monarque ne peut pas tout faire, s’il le voulait il ne ferait proprement rien et, se défiant de ses agents, il perd le noble charme de régner qu’il ne peut sentir qu’en tant qu’il pénètre l’administration et s’assure par là qu’il fait le bonheur de ses sujets. Lui rendre la confiance c’est lui rendre son propre bonheur et celui de son peuple. Mais, dit-on, il faut au moins limiter autant que possible le nombre des hommes de confiance pour être plus sûr de n’être pas trompé. – Peut-être; mais alors il ne faut pas multiplier les travaux beaucoup au-dessus des forces de ces hommes de confiance, sans quoi ceux-ci en chercheront d’autres sur lesquels ils se déchargeront de ces travaux, et voilà la Bureaucratie établie – et régnante! N’est-il pas plus simple, plus naturel et plus sûr d’accorder de la confiance aux collèges qui sont les vrais travailleurs dans la machine de l’État, qui opèrent dans le vrai sens de la chose qu’ils ont journellement sous les yeux? Ce mode au reste n’exclut nullement la surveillance des Supérieurs, qui s’exercera d’autant plus facilement que le nombre des papiers et des employés sera moins grand et l’administration plus simple. L’Université de Dorpat, avec son Curateur et ses écoles, forme un ensemble où toutes les parties ont intérêt au bien de la chose. Ses membres ont de quoi vivre sans chercher des profits illicites; l’amour des sciences en outre les élève au-dessus des idées viles de la friponnerie; et si l’on peut citer un exemple contraire, la promotion de deux sujets indignes6, c’était dans le temps où les appointements ne suffisaient pas à l’entretien des familles et c’étaient des jurisconsultes qui, avant d’être professeurs, s’étaient déjà corrompus d’avance dans les affaires, et leur prévarication a eu lieu dans le temps des vacances, où le seul homme qui eût pu l’empêcher, le Recteur, était le chef de ces fourbes. Les mesures sont prises pour qu’un cas pareil ne puisse plus se renouveler. Bref, il existe à Dorpat un esprit de corps qui veut le bien, qui veut l’honneur de l’Université, qui surveille chaque individu et force par les sentiments de l’honneur celui que le zèle et la Religion ne retiendraient pas dans l’esprit du devoir. Mais cet esprit ne peut exister ni sous le pédantisme vexateur des formes ni sous le despotisme d’un Directeur; il fera place à la crainte; l’on finira par concentrer tous ses soins à se mettre <par l’observation de ses formes> à l’abri de la responsabilité et l’Université deviendra un automate de papier.

Enfin l’on se demande: Quel est le but de cet entassement de formes, de cet amas de papiers dont les Supérieurs eux-mêmes sont écrasés? Ce but est double, de s’assurer si les professeurs font leur devoir et si les finances de l’Université et des écoles sont bien administrées. <Le devoir des professeurs est de donner leurs leçons avec zèle et assiduité, de contribuer de toutes leurs forces à former l’esprit et le cœur des étudiants, d’étudier eux-mêmes sans cesse pour marcher de pair avec les progrès des sciences, et en outre de travailler aux affaires. Les papiers et les formes n’atteignent pas ce but.> Ces devoirs sont de la nature de ceux que le zèle seul sait remplir avec solidité et dignité. On peut poser en thèse que tel professeur peut faire sa tâche avec indifférence et ne faire presque aucun bien, sans que la vigilance du Curateur ou du Ministre et moins encore celle d’un Directeur puissent le lui prouver. <Mais l’Université a dans son sein un contrôle puissant, qui perce dans l’intérieur, le Recteur, qui est à même de tout savoir si on ne l’écrase pas de travaux inutiles, et le tact toujours juste des étudiants lorsqu’il s’agit d’apprécier le zèle et la capacité des professeurs. Et s’il se trouve un professeur capable de braver les remontrances du Recteur et la voix publique, alors il est mûr et ne peut plus se soutenir; il tombe infailliblement par l’autorité du Curateur et de l’Université, et il ne faut pour cela que des formes très simples. L’Université de Dorpat en a fourni plus d’une preuve. – Le même raisonnement s’applique aux écoles.>

Le second but, celui des finances, est si petit qu’un homme, qui n’est pas né dans

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