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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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les formes, ne conçoit pas l’immense appareil qu’on étale pour empêcher à Dorpat la dilapidation. La somme annuelle, que l’Empereur a assignée à l’Université de Dorpat, se monte à 337 710 Roubles papier. Si l’on en déduit les sommes à payer en appointements, gages, pensions, stipendium, prix, voyages pour la révision des écoles et ceux des nouveaux professeurs et autres sommes fixes qui ne peuvent être un objet de déprédations, il ne reste qu’environ 90 000 Rbl. sur lesquels la mauvaise foi pourrait faire quelques petits profits; mais cette somme contient encore 46 100 Rbl. que coûte l’entretien des instituts scientifiques confiés à la direction et la bonne foi de 16 professeurs (qui au reste ne manient point l’argent destiné à ces instituts, mais assignent les comptes à payer) et il reste de l’état total de l’Université à peine 44 000 Rbl. sur lesquels il soit possible de faire quelques petites friponneries. Et pour empêcher ces minutieuses déprédations l’Université a bien assez d’une chambre des finances composée du Recteur et de quatre doyens qui changent d’année en année et sont soumis eux-mêmes au bout de chaque année à une révision générale faite au nom du Conseil de l’Université par trois de ses membres. Les finances des écoles du district de Dorpat offrent un aspect semblable. Leur état se monte à 214 550 Rbl. papier et les sommes fixes à payer en appointements, loyers etc. à 161 350 Rbl., en sorte qu’il ne reste qu’environ 53 000 Rbl. sur lesquels on puisse faire quelques profits illicites. Or il est bien prouvé par l’expérience que, même sous les formes les plus sévères, ces petites friponneries des subalternes ne peuvent être absolument réprimées si ces subalternes veulent être de mauvaise foi. Supposant donc que ces déprédations de détail pussent se monter pour l’Université à 1000 Rbl. par an et dans les écoles à pareille somme, cela vaut-il la peine d’occuper à l’excès et de molester tant de professeurs et de directeurs et inspecteurs des écoles qui ont tout autre chose à faire, et d’affaiblir leurs forces et leur zèle pour leurs devoirs? Plût au Ciel que dans toutes branches d’administration qui coûte 550 000 Rbl. annuellement, on fût sûr de réduire les déprédations à 2000 Rbl., c.à.d. à 1/276 ou à moins de 2/5 de copec par rouble! Dans l’idée impossible d’empêcher cette perte et de mener les affaires dans les formes prescrites, l’Université est obligée, comme il a été dit plus haut, de solder quatre copistes de plus que les statuts n’ordonnent, c.à.d. faire une dépense annuelle de 3200 Rbl., et de tourmenter ses membres et les écoles!

* * *

Toutes ces considérations réunies inspirent à l’auteur de ce mémoire la hardiesse de supplier l’Empereur de permettre à l’Université de soumettre à Sa Majesté Impériale par voie officielle un plan d’administration simple et sûre et adaptée aux besoins de l’Université de Dorpat.

On pourrait, à la vérité, objecter contre tout plan de ce genre, différent de celui qui paraît avoir été adopté pour les autres branches d’administration, que ce plan ne cadrera pas. – Mais pourquoi doit-il cadrer? Le Ministère des finances paie, le Contrôle général fait annuellement la révision des comptes. Qu’importe à ces deux départements de quelle manière et de quel droit les dépenses ont été faites? Cet examen est de la compétence du Ministère de l’instruction publique, qui s’y entend, à qui les comptes sont remis immédiatement et qui, après sa propre révision concernant le mode et la légalité, les remet au Contrôle général qui décide de l’exactitude du calcul. – L’État, dit-on, est un corps organique où tout doit cadrer. Interrogeons donc la nature sur les moyens qu’elle emploie pour former l’organisme le plus parfait, celui de l’homme. A-t-elle les mêmes vaisseaux et les mêmes modes d’action pour la circulation, la digestion, la respiration, les sécrétions, les assimilations? Point du tout; elle a pour chacun de ces fonctions non seulement des organes à part, mais aussi des modes d’action partout différentes l’une de l’autre. Vouloir former un corps organique en jetant tout dans un seul et même moule, c’est vouloir être plus sage, plus intelligent, que la Divinité même. Cette uniformité malheureuse qu’on veut introduire de force dans l’administration est ce qui rend aujourd’hui l’art de gouverner si difficile, parce que, au lieu de faire régner la simplicité, elle donne naissance à mille exceptions indispensables qui se renouvellent chaque jour et par conséquent à autant de détails qui d’ailleurs n’existeraient pas. Elle finit par faire naître le mépris de ces lois qui se trouvent partout ou nuisibles ou insuffisantes; et l’homme le plus malheureux de l’État est le Monarque, qui doit tout signer et sanctionner tous les abus enfantés par ces lois uniformes, tirées à la règle et au compas au travers de tous les départements, d’un bout de l’Empire à l’autre. L’art de gouverner n’est pas un exercice de géométrie, mais le plus grand problème de la morale et de la logique, et ce problème accuse hautement le pédantisme des formes.

204. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 15 mars 1822

Sire!

Vous avez rendu la tranquillité et la vie à la veuve Roth. Daignez recevoir ses actions de grâces et ses bénédictions; daignez recevoir celles de Votre Parrot qu’il Vous donne avec toute l’effusion de son âme. Vous avez rétabli le bonheur d’une famille délaissée. O! Sire! Les larmes d’attendrissement, les prières ferventes de tant d’êtres consolés par Vos bienfaits forment un nuage sublime sur lequel Votre âme s’élèvera un jour vers l’Eternel. Pardonnez-moi de Vous rappeler cette douce idée qui doit être chère à Votre noble cœur.

Me voilà retombé dans mon ancien style. Mais puis-je autrement, Sire, lorsque Vous faites un acte de bienfaisance qui me touche de près? Mais me pardonnerez-Vous si j’ajoute quelques lignes concernant un bienfait que Vous pouvez rendre à tout Votre Empire. On parle d’un changement dans le Ministère de culte et de l’instruction publique. Si cela est, Sire, veuillez donner à cet important département un chef protestant qui connaisse et aime la religion qu’il doit protéger

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