Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев
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J’ai travaillé <toute la semaine> presque jour et nuit, malgré la faiblesse de ma santé, à ceux que le Duc de Würtemberg m’a proposés à résoudre et je lui en remettrai demain la solution.
Ne suis-je pas encore digne de deux lignes de Votre main chérie qui m’instruisent si Vous voulez me voir ou non? Mon départ ne dépend à présent que de ces lignes. Ne soyez pas cruel envers
Votre Parrot.
217. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg], 22 février 1825
Sire!
Le sort est donc jeté. Je ne Vous verrai plus de ma vie. Je pars aujourd’hui.
Je ne Vous importunerai pas de mes regrets. Je dois croire que la Providence l’a voulu ainsi et me soumettre à ses décrets. Soyez donc heureux, plus heureux, s’il est possible, que si Vous m’aviez vu encore!
Mais en recevant ces adieux d’un homme qui Vous fut si fidèle, permettez-lui de Vous offrir encore un tribut de son attachement, que je désirais Vous offrir de vive voix, pour <lever Vos doutes mieux> Vous parler plus clairement que les caractères morts ne le peuvent. Le mémoire ci-joint a été écrit il y a plus de deux ans. Daignez le lire avant de continuer cette lettre. Il contient des faits incroyables.
* * *
Vous avez dans ce mémoire lu les noms du prince Golitzin et de Mr. Magnitzky. Depuis j’ai eu occasion de me persuader que le plus grand tort du premier a été de prêter trop l’oreille aux insinuations du second, qui à présent est devenu la terreur de l’instruction publique.
Je me suis demandé cent fois depuis, quel levier cet homme féroce fait agir pour obtenir une influence si pernicieuse afin de devenir ministre d’un département qu’il écrase, et j’ai dû me dire, fondé sur les faits, que c’est en entourant l’âme noble et chevaleresque de Votre Majesté, cette âme sans peur et sans reproche, d’un nuage de craintes et de soupçons, à travers lequel on la voit toujours luire, tantôt plus, tantôt moins obscurcie, et souvent déchirant ce nuage perfide pour briller dans toute sa clarté.
Vous sentez-Vous, Sire, heureux dans ce brouillard de défiance qui gêne à tout moment Vos mouvements naturels, qui Vous force de marcher à tâtons pour sonder à chaque pas le terrain, qui arme contre Vos sujets les plus fidèles cette main qui voudrait ne répandre que des bienfaits, qui Vous peint la jeunesse sous les traits les plus noirs, cette jeunesse que Vous aimez pourtant malgré l’aversion et la crainte qu’on veut Vous inspirer pour elle. – La crainte! Quoi? Alexandre Ier a pu donner des Ukases qui disent à la jeunesse des universités et des écoles qu’il la craint! – Sire! au nom de Dieu qui voit ce que je Vous écris, ne Vous offensez pas de ces expressions. Oui, le dernier Ukase qui dit qu’à l’occasion des excès politiques commis en Pologne il est défendu à cette jeunesse de sortir de la ville sans avoir, un à un, la permission du Recteur et cent d’autres entraves à ses mouvements les plus naturels, cet Ukase dit hautement que le Gouvernement craint la jeunesse1. Et Vous êtes à la veille de signer un nouvel Ustav pour toute l’instruction publique qui le dira encore plus fortement. Avez-Vous calculé, Sire, les effets de cette déclaration? Sentez, je Vous supplie, que c’est provoquer les excès politiques, les machinations, les petites révoltes. Mais c’est ce que l’on veut pour se rendre nécessaire. Il faut des épines toujours nouvelles à enfoncer dans Votre nom.
Mais l’étranger, dites-Vous, fourmille d’exemples de pareils excès. Soit, quoiqu’il y ait tant à retrancher de ce que les feuilles publiques, dirigées par les fauteurs du système, nous transmettent. Mais c’est le gouvernement prussien qui lui-même les a excités, en faisant retentir ses gazettes d’un excès d’écoliers et de la terrible peine qui l’a suivi, au lieu de se contenter de donner la verge à ces petits polissons et de se taire. Dès ce moment les écoliers de toute l’Allemagne se sont crus des personnages importants et ont voulu le faire voir2.
Jetez, Sire, un coup d’œil sur Votre Russie. On se plaint, il est vrai, à quelques égards; mais Vous êtes aimé, adoré. Endormez-Vous sur quelque route, dans quelque rue que Vous veuillez, les passants s’arrêteront et feront sentinelle auprès de Vous jusqu’à Votre réveil, non pour Vous couvrir contre une attaque, mais pour Vous préserver d’un accident. Il n’est qu’un moyen de Vous priver de cet amour universel – c’est de flétrir la jeunesse. Un homme pardonne une injustice, même une cruauté commise contre lui-même; mais un père ne pardonne jamais le mal fait à son fils. – Croyez en là-dessus à un vieux maître d’école qui observe la jeunesse et toutes ses relations depuis 40 ans.
Mais le vertige des constitutions, la haine contre la légitimité? – Je Vous nommerai encore les principes du protestantisme que l’on a accusés d’être contraires à la Royauté. Veuillez, Sire, traiter brièvement ces trois points avec moi.
Ce vertige des constitutions existe-t-il? L’insouciant Napolitain n’a ni su ni voulu se battre lorsqu’il s’agissait de sa constitution. Il n’eût été pas plus poltron qu’un autre, si la chose lui eût été chère. Et à présent il en a assez de cette première expérience. Le Français laisse détruire petit à petit la charte que Vous lui avez donnée, sans dire mot3. On discute dans les chambres et tout va, et