Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев
Шрифт:
Интервал:
Закладка:
8) Lorsqu’une écluse doit non seulement barrer un fleuve, mais aussi causer une crue d’eau de 10 à 12 pieds, ce qui sera le cas dans tous les plans où l’on voudra rejeter le fleuve hors de Pétersbourg pendant le temps d’un ouragan afin d’empêcher l’inondation, ces écluses, quoique doubles, exigent une force énorme non pour les ouvrir, mais pour les fermer. Le Professeur Parrot a imaginé une machine, au moyen de laquelle 4 hommes fermeront et ouvriront une de ces écluses, qui exigerait au moyen du cabestan au moins 200 hommes qu’on ne saurait d’ailleurs placer sur le petit espace d’un pilier. Le temps ne lui a pas permis de décrire cette machine.
<9) La circonstance que l’on peut gonfler les eaux de 10 à 12 pieds dans les parties supérieures du fleuve, donne un moyen sûr pour curer les canaux de la ville, au moyen d’un petit canal à écluse qu’on fera emboucher tantôt dans l’un, tantôt dans l’autre.>
9) Souvent pendant les orages un vaisseau se trouve surpris aux environs du golfe de Pétersbourg. Où ira-t-il, Pétersbourg étant barré de tout côté? L’humanité exige qu’on lui offre un asile et c’est une chose à laquelle il faut absolument songer à l’occasion des travaux qui mettent Pétersbourg en sûreté. Le plan du Professeur Parrot offre à cet effet un port sûr, capable de contenir 10 à 12 vaisseaux, derrière une des deux digues qui rompent la force des vagues à l’embouchure de la grande Newa.
10) Dans tous les plans possibles les glaces de la Newa, depuis sa grande courbure jusqu’à son embouchure, sont très incommodes, parce qu’elles sont enfermées. Or les glaces enfermées ne fondent que lentement et la navigation sur la Newa serait retardée chaque printemps de plusieurs semaines. Le Professeur Parrot a fourni dans son mémoire et dans le supplément, une méthode de se défaire de ces glaces au moyen de la scie, même avant la débâcle ordinaire, en sorte que le port de Pétersbourg pourra s’ouvrir chaque printemps plusieurs semaines avant le temps de la débâcle naturelle; ce qui est un avantage très précieux pour le commerce, sur lequel il est important de fixer l’attention1.
215. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg], 11 février 1825
Sire!
Plus j’observe la marche de l’affaire des plans hydrauliques pour Pétersbourg, plus je me persuade que la mesure dont je pris la liberté de Vous parler dans ma dernière lettre, de faire examiner en Votre présence les projets qu’on jugera dignes de Vous être présentés, est utile et même nécessaire. Ne croyez pas, Sire, que je cache sous ce conseil le désir secret de Vous voir en quelque sorte contre Votre gré. Ce n’est pas ainsi, entouré de l’appareil de la Majesté, que je souhaite jouir d’une heure de Votre présence. C’est l’homme, l’homme pur et simple, c’est Votre âme noble et aimante, travaillée et tracassée par les événements, que je veux voir; c’est le tableau de Vous-même que je voudrais emporter dans ma solitude pour en jouir pendant le peu de temps qui me reste à vivre; c’est cet Être chéri qui, au moment d’entamer la campagne de 1812, me serra contre son cœur et me dit, les yeux mouillés d’attendrissement: Si je succombe dans cette lutte terrible, peignez-moi à la postérité tel que je fus. J’eusse tenu certainement parole <et je tiendrai parole, quoique Vous ayez triomphé>. Mais Vous avez triomphé et je suis resté délaissé. Soyez, s’il le faut, une énigme pour toute l’Europe, mais pas pour Votre Parrot, le seul qui Vous a connu tout entier pendant les 12 premières années de Votre règne.
Mais je voulais Vous parler de l’examen des projets et je renouvelle ma prière de le faire Vous-même. L’Europe apprendra avec applaudissement que pour un travail si important Vous avez rassemblé autour de Vous Vos experts les plus habiles pour Vous instruire Vous-même à fond et décider avec connaissance de cause. Vous aurez du plaisir à voir la Science, comme en lutte avec elle-même, faire jaillir cent traits de lumière sur un objet d’une si grande importance. Et si j’ai quelque intérêt à ce conseil, c’est celui de Vous prouver que, quoique je paraisse n’être pas du métier, je ne suis pas entré dans la lice sans posséder une masse de connaissance proportionnée au but.
Adieu, Être trop cher à mon cœur! Que Vous m’aimiez ou que Vous me haïssiez, soyez heureux!
Votre Parrot
Si Vous rejetez ma prière, instruisez m’en, afin que je ne me consume pas à attendre. Je devrais déjà être parti, si le conseil hydraulique ne m’avait pas demandé la solution de trois problèmes à laquelle je voue cette semaine, après quoi mon départ sera inévitable si Vous ne voulez pas me voir.
216. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg], 15 février 1825
Sire!
Je viens d’apprendre la désolation de la Hollande et presque d’une grande partie du littoral méridional de la mer du Nord1, et je crains que cette nouvelle ne fasse sur Vous l’effet qu’elle a fait sur plusieurs personnes d’ici, d’affaiblir la confiance aux travaux projetés pour Pétersbourg. Permettez-moi, Sire, d’observer que le désastre de la Hollande est dû à ce que la mer a dépassé la hauteur des digues de terre, phénomène qui n’a pas eu lieu depuis l’époque terrible qui forme le Zuidersée. Les digues par contre ont contenu la mer pendant tant de siècles, tant qu’elle ne s’est pas élevée au-dessus d’elles, au quel cas rien ne pourrait empêcher son action destructive que des digues maçonnées en pierres de taille.
Pour protéger Pétersbourg il s’agit donc d’apprendre par les chroniques jusqu’à quelle hauteur l’eau s’est jamais élevée et déterminer par là celle des digues. Si elles sont construites dans les principes que j’ai indiqués dans mon mémoire, alors elles résisteront.
Mais cet événement terrible prouve, Sire, combien il est important que Vous Vous entouriez de toutes les connaissances possibles pour le choix que Vous ferez parmi