Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев
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Si j’avais pu sortir jusqu’à présent pour conférer avec quelques-uns de mes collègues, je pourrais Vous envoyer le projet d’Ukase pour les examens3. Dès que je pourrai sortir ce sera mon premier soin.
160. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 28 novembre 1810
Mon Bien-Aimé!
Le rétablissement trop lent de ma santé a retardé le travail ci-joint, l’Ukase pour les examens. Permettez-moi d’y joindre quelques remarques.
D’abord j’ai été embarrassé pour la classification des branches de l’administration qui doit servir de base, parce que je ne vois pas de classification claire et déterminée dans les départements existants, surtout concernant le ministère de l’intérieur qui me paraît disloqué. J’ai choisi par cette raison une classification différente de celles des ministères existants et différente de celle que je Vous avais proposée pour les ministères, mais qui peut servir pour l’une et l’autre. Ceci m’a prouvé bien clairement combien il est difficile de livrer un travail conséquent quand les départements ne sont pas bien rangés. L’ensemble des ministères est une machine. Jugez de la marche d’une horloge ou d’une pompe à feu si on en transposait, rapetissait ou agrandissait telle ou telle partie au hasard. Pardonnez-moi cette comparaison; mais elle est si juste que je crois Vous la devoir, quoique je sente bien que Vous ne l’admettez pas, Votre idée d’un ministère de Police s’y opposant.
J’ai admis dans les branches d’administration la communication intérieure par terre et par eau, de même que le département des mines, quoique je sache bien que ces deux parties ont leurs instituts à part; il est bon qu’il y ait de la concurrence, et qu’il se présente des élèves de plusieurs écoles; d’ailleurs le nouvel institut d’hydraulique, composé de trop peu d’élèves, ne pourra que dans plusieurs années fournir des élèves formés1.
L’article 7 concernant la langue russe est nécessaire; une législation conséquente ne doit pas exiger l’impossible. Si elle le fait elle ouvre elle-même la porte aux prévarications.
L’article 8 aura j’espère Votre approbation. Il faut absolument distinguer l’homme en place du savant de métier et faire sentir cette différence aux examinateurs, qui, d’après ce que je sais par expérience, l’oublient trop facilement.
L’article 9 Vous paraîtra également à propos. Il faut mitiger légalement ce qui ne peut pas être exécuté à la vigueur, pour prévenir les abus.
L’article 11 était nécessaire, sans quoi il y avait une lacune pour tout le département de l’instruction publique.
L’article 12 est une de ces conséquences heureuses plus importantes que les prémisses. Lui seul peut mettre de l’unité dans les différents partis de l’administration et réformer les abus criants. La morale que j’y ai ajoutée saute d’elle-même aux yeux; mais il fallait le dire, cette morale, pour fixer enfin l’opinion publique que paraît n’y pas avoir songé. On a vu p.ex. sans étonnement Politkofsky passer d’un département du Sénat à l’administration de la médecine. Est-il jurisconsulte ou médecin? <On a sûrement vu que le rédacteur de l’arrêt de mort de Heineke de Moscou (à qui Vous avez fait grâce et réhabilité) serait fort bien à la tête du département qui surveille ceux qui tuent physiquement et par méthode.>
L’article 13 contient une nouvelle formation du comité examinateur. Elle était nécessaire. J’ai retranché le Recteur, à qui il est impossible de faire à chaque examen la fonction de président à raison de ses autres nombreuses occupations. Je doute que si l’Académie connaissait le rédacteur de cet article elle lui sent gré de l’honneur qu’il lui fait. Mais pourquoi lui épargner cette peine. Les professeurs des universités ont plus à faire que les académiciens.
L’article 16 Vous prouvera combien je désire que les universités se rapprochent le plus qu’il est possible, sans corrompre leur essence de corps littéraires, des idées pratiques du service. Je n’ai point de préjugé de caste.
L’article 17 est une justice que l’on doit aux facultés de médecine, d’autant plus que le membre étranger d’une Uprava de médecine que le doclad de notre ministre <d’ailleurs fort bon> a intrus, n’est, ni de règle ni de fait, assez savant pour être examinateur2.
L’article 18 fixe un honoraire pour les examinateurs. J’ai hésité à faire cet article, par la seule raison que je suis moi-même examinateur dans plusieurs parties. Rayez-le si Vous le jugez à propos. Voici les raisons pour et contre: d’un côté il y a quelque dureté à faire payer 200 Rbl. à un candidat qui en entrant au service n’aura peut-être que 500 Rbl. d’appointements. Mais d’un autre côté il n’est pas juste de surcharger les professeurs d’un nouveau travail sans rétribution légale <tandis que les examinateurs de Pétersbourg ont des appointements à part> et cela est dangereux à raison de la séduction qui les entourera sûrement.
Permettez-moi après avoir traité cet objet important de Vous en rappeler un autre qui pour l’être bien moins pour Vous l’est beaucoup pour la personne qu’il regarde. C’est le rescript au Cabinet en faveur de la pauvre veuve Roth et sa pension, dont je Vous avais prié, mais que Vous avez oublié. Veuillez déclarer par ce rescript que la pension que Vous lui avez accordée étant destinée à son entretien et l’éducation de ses enfants, Votre intention est qu’elle lui reste en entier, que l’on n’en retranche rien pour dettes de son mari et que ce qui en a été arrêté jusqu’ici lui soit rendu. Ces portions retranchées n’ont pas encore été délivrées aux créanciers mais sont encore en séquestre, les tribunaux eux-mêmes ayant senti la dureté de leur propre décision et voulant laisser à la veuve le temps de prendre ses mesures à ça contraires.
Avez-Vous décidé en faveur du digne surintendant général Sonntag? Lui accorderez-Vous la petite terre de Colberg en sus, pour qu’il puisse vivre de la place?
Il n’a encore rien paru des 9 Ukases. À présent que je suis de nouveau dans la province je vois et je sens de plus près les maux auxquels ils doivent remédier. Votre