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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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par la formule: «Après avoir ouï l’avis de notre grand Conseil d’Empire», le traducteur peut faire facilement cette petite addition. Je Vous supplie de [ne] plus Vous laisser voler Votre temps. Je Vous conjure de nouveau d’être persuadé que le temps est Votre plus précieuse propriété. Son emploi est le seul moyen d’éviter la guerre; ou si Vous voulez l’avoir il ne tient qu’à Vous – ouvrez Vos ports à l’Angleterre et Vous l’aurez. De toute façon tâchez de devenir le maître de l’avoir ou non. Publiez ces 9 Ukases ensemble sans délai et datez-les selon l’ordre des Nos chacune d’un jour plus tard que l’autre. En publiant cette masse d’ordonnances bien calculées, et calculées toutes les unes sur les autres (je suppose que la paix avec la Turquie et la Perse se fait) Vous relèverez le courage de Votre nation et en imposerez à l’étranger. Alors, au printemps, Vous pourrez permettre le commerce sous tout pavillon neutre sans ces recherches exactes et minutieuses qui l’ont ruiné dans ces derniers temps.

Avant de composer ces Ukases et en les composant j’ai jeté un nouveau coup d’œil détaillé sur l’ensemble de Votre Empire. Je n’ai oublié aucune considération. Tout est lié, tout vise et mène au grand but de remettre la Russie en possession de sa supériorité naturelle. Dans mes mémoires précédents je Vous ai déjà esquissé les principes dont je pars. Vous ne leur refuserez sûrement pas Votre aveu, et Vous savez par expérience que ma prévoyance ne Vous a jamais donné de mauvais conseils. Pour cela il ne faut que de la logique et du désintéressement. Si je me suis trompé quelquefois c’était sur des faits qui étaient restés secrets dans l’intérieur du Cabinet. Permettez-moi d’ajouter à ces principes généraux quelques remarques sur chacun des Ukases que je Vous propose.

№I. J’ai laissé à l’article 2 les nombres en blanc. Cependant j’ai pris des informations sûres relativement au prix du seigle du temps de Pierre Ier. Ce grand Prince mourut le 28 Janvier 1725, et en automne 1724 la tonne de seigle coûtait à Dorpat, d’après les archives d’ici, 1 Rouble. La tonne de Livonie est 2/3 de Tchetwert, donc le Tchetwert coûtait à Dorpat 1½ Rouble. Dans l’intérieur le prix était moindre. Il est vrai que Pierre Ier fit frapper au commencement les Roubles à 54 Stuwer. Mais il les rapetissa petit à petit, et à la fin de son règne ils étaient à 45 Stuwer, au même titre auquel Vous les faites frapper. Vous pouvez donc, sans faire tort à Votre peuple, exiger en capitation 2/3 de Tchetwert de seigle <3/4 si Vous voulez être rigide, 2/3 si Vous voulez être généreux, et de toute manière> et Vous aurez un gain considérable qui ne sera pas une charge pour le peuple par le mode facile du perception que je Vous propose.

Le § 9 contient un nouveau mode d’impôt pour le paysan qui quitte son village. En réduisant cet impôt (que Vous aviez jusqu’ici perçu par un impôt sur le passeport) à une triple capitation Vous serez béni par tous ces malheureux vexés dans tous les gouvernements par la police. Je sais des cas où l’on prenait à ces misérables jusqu’à 25 et 30 Rbl. pour viser leur passeport, à un seul endroit.

№II. Je Vous prie de faire attention à la fin du § 4. Selon les lois existantes celui qui a payé l’usure est puni comme celui qui l’a exigée. C’est le vrai moyen d’intéresser la malheureuse victime de l’usure à cacher au juge son malheur et le crime de son oppresseur. Celui que la nécessité force à prévariquer ne doit jamais être puni, mais celui qui le fait par rapacité.

№III. Dans le § 11 l’impôt sur les chevaux d’Iswoschicks est moindre que celui que j’avais d’abord proposé. Mon but était alors d’empêcher que pour éviter l’impôt on ne loue ou fasse semblant de louer des chevaux d’Iswoschick. Une clause ajoutée à ce § fait le même effet sans surcharger les teneurs de chevaux qui ne peuvent sans cela exister.

№IV. —.

№V. Le § 10 détermine la manière dont les paysans non libres peuvent devenir propriétaires de domaines. Il s’agit surtout pour les provinces proprement russes où il n’existe point de lois touchant la propriété du paysan, de lui assurer cette propriété. Le mode que je propose atteindra ce but sans attaquer les droits du seigneur. Et il est à présumer que cette loi sera en vigueur, parce que le paysan russe n’est pas si patient que le paysan livonien.

La clausule annexée au § 9 est juste: Vous la devez au paysan; Vous la devez à Vos propres principes que Vous avez si loyalement promulgués tant de fois, à ces principes qui font l’esprit de Votre règne.

Le § 12 est bien important, et j’espère que Vous songeriez volontiers à l’article b) de ce §, de même qu’au § 24 de № III. Par là Vous prouvez à Votre nation que Vous savez bien employer le fruit de la vente des domaines et celui des impôts, et à l’Europe que Vous êtes prêt à faire la guerre. – De toutes les idées que je Vous ai proposées c’est sans contredit la plus importante.

№VI. —.

№VII. Au § 7 les provinces autrefois polonaises sont exclues de cet Ukase, relativement à l’idée que je Vous ai proposée, de rétablir la Pologne en cas de guerre. Si le cas arrive il ne faut pas avoir auparavant excité le mécontentement des polonais qui ne verraient dans cette mesure que le dessein de les appauvrir. La crise une fois passée sans guerre ils peuvent rentrer sous la règle générale, qui en effet ne les appauvrira pas.

№VIII. —.

№IX. Je Vous prie de donner la plus grande attention à cet Ukase. C’est peut-être de tous celui que Vous accepterez le moins volontiers, et cependant c’est celui que je voudrais que Vous acceptassiez le plus sûrement, parce que c’est celui qui a) prouvera le mieux combien Vos intentions sont pures, b) qui

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