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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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class="p">149. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat, avril 1810]1

Sire!

Le Comte Sawadofsky Vous remettra le premier volume de mes Principes de Physique. C’est le premier ouvrage de longue haleine que j’écris depuis que je suis à Dorpat, et je n’ai pu résister au désir de Vous le dédier2. Acceptez-le du même cœur que je Vous l’offre; j’ai fait mon possible pour qu’il ne soit pas indigne de Vous être présenté. En vain j’ai voulu dans la dédicace imiter le style froid qui caractérise ces sortes d’épitres; je n’ai pu y réussir et j’espère que le sentiment qui perce à travers l’étiquette ne Vous déplaira pas. J’éprouve même une satisfaction particulière à ce que cette dédicace telle qu’elle est paraisse presque en même temps que l’édit sur les finances3. – O oui! je voudrais écrire un livre sur Alexandre Ier qui apprit à l’Europe à lever le voile que des circonstances désastreuses jettent sur ses vertus. – Je Vous plains d’avoir des financiers qui ne savent ni mieux faire ni mieux motiver ce qu’ils font. Ne croyez pas au reste que je m’imagine que le Gouvernement ait pu éviter de nouveaux impôts; mais il fallait les répartir tout autrement. <Ce Mr. Jacob qui a traduit l’anglais Smith comprend-il si peu son original? Combien je regrette de n’avoir pas été> Si j’avais été cet hiver à Pétersbourg! Je Vous aurais peut-être prévenu sur plusieurs points principaux; mais je n’ai pas pu faire cette fois le voyage. Si Vous avez intérêt à connaître les principes qui, je crois, auraient dû présider à la refonte du système des finances, écrivez-le-moi. Je Vous écrirai un mémoire. Car mes finances ne me permettent aucune dépense extraordinaire pour un voyage de Pétersbourg.

Je Vous fais de la peine peut-être; <je Vous suis une chouette de mauvaise augure4. Mais n’oubliez pas que la chouette est l’oiseau de Minerve. Surtout> Mais n’oubliez pas que c’est un sentiment inconnu à tout ce qui Vous entoure qui me dicte ce que je Vous dis. Ne méconnaissez pas le Cœur de

Votre Parrot.

150. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 10 août 1810

Je viens de lire, Sire, l’Ukase du 3 Juin qui annonce un emprunt1 et j’apprends qu’on s’occupe de nouveaux projets de finances. Dieu veuille que ces projets soient mieux calculés que l’emprunt. Quels financiers Vous avez!

Le Rouble argent blanc est à 3 Rbl. 30 cop. papier et Vous Vous engagez à rembourser à 2 Rbl. Vous voulez en outre payer les intérêts en argent, c.à.d. à 3 R. 30 cop., supposé que les assignations ne baissent pas. Ainsi le particulier qui Vous donne 1000 Rbl. recevra après 7 ans ses 1000 Rbl. avec un agio de 1 Rbl. 30 cop. sur 2 Rbl. prêtés ou de 65 p. C. de son capital. Les intérêts payés de même monteront à 10 p. C. – Quel État, Sire! a jamais ouvert un pareil emprunt? Et si Votre papier tombe encore, s’il baisse jusqu’à 4 Rbl., les prêteurs auront alors 100 p. C. de leur capital en sus, et 12 1/8 de rentes pendant les 7 ans. – Je ne conçois pas de pareils calculs. Arrêtez, je Vous en conjure, cet emprunt affreux qui Vous appauvrira de 100 millions (sans compter les intérêts) s’il se remplit et donne à l’étranger une idée sinistre de l’état de Vos finances. Cet emprunt en outre fera baisser le cours du papier. – L’idée de brûler des assignations ne donnera pas de crédit; cas ces 100 millions brûlés ne sont peut-être pas 1/8 de la somme qui circule. Et croira-t-on qu’on les brûlera en effet, le public étant instruit par un emprunt si onéreux de la détresse des finances?

Sire! Il y a deux cas possibles: Ou l’emprunt se réalisera parce que l’on compte sur Votre bonne foi et alors Vous aurez emprunté 100 millions pour en rendre 200 avec intérêts usuriers. Ou il ne se remplira qu’en partie et alors Vous perdez 100 p. C. de cette partie et ce qui bien pire l’Europe apprendra que Vous n’avez pu réaliser un emprunt, malheur qui n’est pas encore arrivé, que je sache, à la plus petite puissance.

On offre pour sûreté la vente des domaines. Mais a-t-on calculé d’avance le prix auquel cette vente pourra s’effectuer? Le terme du remboursement est fixé à 7 ans. Ainsi, Sire, on met les domaines à un encan forcé. Les acheteurs se garderont d’acheter de bonne heure; ils attendront l’approche du terme, cela s’entend de soi-même, et Votre parole engagée forcera la vente à tout prix, sans compter les fraudes qui ne manquent jamais en pareille occurrence.

Sire! Je ne suis pas financier, quoique j’aie étudié cette partie dans ma jeunesse. Cependant permettez-moi de Vous faire un mémoire sur les moyens d’améliorer les finances. Il est dans principes sûrs et simples, surtout pour la Russie (pays d’agriculteurs), indépendants de toutes les subtilités dont les Smiths et leurs commentateurs nous font regorger. Je voudrais Vous les offrir avec leur application immédiate à l’état actuel. Discutez-les ensuite avec les hommes de métier. J’y parlerai aussi de l’emprunt, mais (je Vous le promets) avec plus de ménagement qu’à présent et je parlerai dans ma seconde supposition, que l’emprunt ne se remplira pas, pour n’offrir que le côté le moins offensant de la chose.

Sire! Quand on Vous offrira des projets compliqués de finances, de ces projets surtout où l’on ne considère l’État que comme le bureau d’un banquier, ressouvenez Vous que Sully et Colbert n’avaient pas toutes ces finesses, que le premier a mis la France, ruinée par les guerres civiles, en peu d’années dans un état florissant et que le second a fourni les fonds pour les guerres éternelles de Louis XIV sans fouler la nation. Frédéric II, qui nous est plus proche, en a fait de même pour la Silésie et le Brandebourg. Il savait prendre, il est vrai, mais il rendait davantage en créant l’industrie.

Je souffre de la peine que Vous fera cette lettre. Mais devais-je

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