Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев
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[Saint-Pétersbourg], 10 janvier 1809
Me voici depuis Mardi dernier à Pétersbourg1. Je ne Vous l’ai pas annoncé plus tôt pour laisser passer les grandes fêtes que le séjour du Roi et de la Reine ont occasionnées. Si Vous pouviez bientôt m’accorder quelques instants, Vous me rendriez heureux. Mon cœur le désire vivement et les affaires que j’ai à Vous présenter sont d’une grande importance et nombreuses.
Votre Parrot
142. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg, 21 janvier 1809]
À présent que Vos Hôtes Vous ont quitté1 permettez-moi, mon Bien-Aimé, de me rappeler à Votre souvenir. Vous savez combien mon cœur désire ne pas être oublié de Vous, et le temps de mon départ approche. Des 30 jours de vacances que j’ai 20 sont déjà écoulés, et j’ai à présenter des choses que Vous jugerez Vous-même être d’une grande importance et qui pourront à peine être terminées dans ce court espace de temps. Si Vous aimez Votre Parrot, prouvez-le-lui en ne le faisant pas trop attendre; les jours et les semaines s’écoulent si vite.
143. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg], 26 janvier 1809
Sire!
J’ai presque honte après la longue soirée d’hier que Vous m’avez accordée de revenir si tôt à la charge. Mais c’est pour Vous prévenir sur le mélange d’une parcelle d’argent à la nouvelle monnaie de cuivre dont Vous m’avez parlé et que je crains de voir décrétée au Comité des Ministres.
Celui qui Vous a proposé cette idée n’a calculé ni la chose ni les hommes, sans cela il s’est trouvé que cette idée est ou impraticable ou pernicieuse. Il n’y a que deux manières possibles d’exécuter ce mélange: Ou l’on met cette parcelle d’argent dans la fonte en alliage, ou l’on ne fait qu’argenter les pièces. Pour le premier cas la Russie ne fournira pas dans 20 ans l’argent nécessaire; car en supposant que cette parcelle alliée ne soit que 1/100 du poids de la monnaie, et à cette proportion le peuple ne s’apercevra pas encore à la coûter que sa monnaie n’est pas du simple cuivre, il faudrait une masse immense d’argent; car en supposant 100 millions de Roubles en cuivre à refondre, cela fera un poids de plus de 60 000 Puds d’argent nécessaires pour cet alliage. Si la Russie avait une masse pareille d’argent à sa disposition les assignats servaient plus qu’au pair de l’argent.
Si on voulait seulement argenter le nouveau cuivre, le peuple s’en apercevrait d’abord et déclarerait cette nouvelle monnaie fausse, sans qu’on puisse après coup lui faire entendre raison là-dessus. Le gouvernement serait compromis, l’amour et l’estime du Souverain perdus.
Il vaut beaucoup mieux être vrai tout simplement; le peuple peut être éclairé, parce qu’il s’agit ici de son propre intérêt et je m’engage à faire la minute d’une proclamation à cet égard qui fera sûrement l’effet désiré.
Vous voyez, Sire, avec quelle légèreté on Vous présente des projets et je crains que le collège des Ministres, dont deux seuls entendent ou doivent entendre cette partie, ne prenne des mesures fausses. Choisissez le mode que je Vous proposais hier. Le Ministre des finances, du commerce, Würst et moi pourraient composer un comité particulier auquel Vous présideriez, où Vous entendriez les raisons de part et d’autres; c’est l’affaire de deux heures. Ensuite Vous pouvez présenter la chose au comité officiel des Ministres. Donnez-moi à travailler pour le peu de jours que j’ai encore à rester ici. Je voudrais Vous servir, mon Bien-Aimé, chaque jour, chaque heure de ma vie.
Deux Ministres ne peuvent point réputer à déshonneur de siéger avec un homme comme Würst parfaitement versé dans la chose en question et avec un Professeur de Physique qui n’est pas le dernier dans sa partie. Ne prenez pas cela pour de l’orgueil de ma part. Vous savez que je fuis le commerce des Grands comme les distinctions. Mon seul désir est que Vous agissiez avec le plus de sûreté et de célérité possible. Une bonne chose ne doit pas être remise.
144. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg, 30 janvier 1809]
Nous avons aujourd’hui le 30, mon Bien-Aimé! C’est proprement le terme où je devrais retourner à Dorpat. Ne Vous serait-il pas possible de m’accorder ce soir une heure? Outre le télégraphe j’ai encore des choses de la plus grande importance à Vous présenter sur l’instruction publique. Mr. Spéransky m’a fait dire d’aller demain chez lui pour l’Ukase que je Vous avais prié de donner1. – S’il Vous est possible, daignez me faire appeler ce soir2; demain Vous avez l’hermitage et le commencement de la semaine est rarement le temps où Vous pouvez me voir.
Pardonnez-moi mon importunité. Mais je n’ai de toute l’année que ce mois de janvier pour être ici. Ne Vous fâchez pas contre
Votre Parrot.
145. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg, 31 janvier 1809]1
Mon Bien-Aimé!
Je prends les arrangements concernant le télégraphe pour partir demain, Mr. de Spéransky m’ayant promis les patentes pour aujourd’hui. Permettez-moi de faire mon testament à mon ancienne manière, c.à.d. de Vous rappeler brièvement les objets principaux que je Vous ai présentés de bouche.
La refonte des monnaies de cuivre. L’objet est très important pour Votre peuple et pour Vous-même. Ne le perdez pas de vue. Hâtez en l’exécution. Ce que Vous reconnaissez pour bon ne doit pas être remis.
Le changement si nécessaire dans le ministère de l’instruction publique. Mon Alexandre! Si je devais mourir demain et que j’eusse à Vous donner le dernier conseil, celui que je croirais le plus salutaire, le plus digne de Votre règne, ce serait celui que je Vous ai donné hier. Vous sentez que ce n’est que l’instruction de Votre nation qui peut Vous former une meilleure génération pour Vous servir, Vous et Votre peuple, et ce beau projet que Vous avez conçu est inexécutable si Vous ne le confiez à une main ferme et sûre. Klinger est le