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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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inférieur à celui de Dorpat, c’est le ver qui minera leur grandeur future, qui réalisera les craintes pusillanimes que l’on prise dans ma prétendue ambition et dans ma prédication pour Dorpat. Vous savez, Sire, si je m’intéresse à la nation russe. Quand mes principes ne m’en feraient pas la loi, mon cœur me la ferait; c’est Votre nation. Mais laissez-moi la douce vengeance de ne pas les tirer d’erreur. Que ces idées soient utiles à la Russie et que jamais la Russie n’apprenne que j’y ai eu part.

Le Ministre présentera un autre objet au jugement de V. M., l’explication du § 16 de l’acte de fondation qui exempte de quartiers militaires les maisons habitées par des professeurs. Le Magistrat de Dorpat, qui ne manque jamais une occasion de nous persécuter, répartit sur les maisons habitées par les professeurs des impositions pour les quartiers militaires, et le Ministre prétend qu’il a raison, comme s’il était possible de faire payer une imposition en argent pour une chose qu’on ne doit pas en nature. Permettez-moi, Sire, d’ajouter à cette remarque qui fixe déjà l’explication du § 16, les motifs qui lors de l’acte de fondation me firent demander ce §. Il s’agissait de procurer des loyers moins exorbitants aux membres de l’Université; si au lieu des quartiers militaires on impose les maisons, les loyers seraient-ils à meilleur marché? Je le sais, Sire, tout privilège est en soi une injustice contre la commune. Mais l’État accorde des privilèges avec raison dès qu’il procure au même temps à la commune des avantages plus considérables. Or, Sire, la ville de Dorpat jouit par l’université d’avantages immenses; non seulement d’avantages intellectuels, mais surtout d’avantages de finance. Une circulation annuelle de 160,000 Rbl. au moins, la vivification des arts et de métiers, l’augmentation presque doublée des loyers ne balanceraient-ils pas l’exemption de 28 domiciles de professeurs? Par l’établissement de l’Université la totalité des maisons de Dorpat rapporte presque le double d’auparavant, et l’on crie de perdre quelques centaines de Roubles pour nos logements! Sire, jugez à présent s’il était injuste de demander que cette prérogative s’étendit aux autres personnes de l’Université, et permettez-moi de réitérer cette demande pour ces pauvres gens qui en ont encore plus besoin que les professeurs, et que le Magistrat de Dorpat apprenne par cet exemple que chicaner autrui c’est se faire tort à soi-même. Sans rien changer à l’acte de fondation cette extension peut avoir lieu au § 14 des Statuts que le Ministre présentera à la sanction de V. M.

Sire, si je voulais imiter ceux qui dénient à Dorpat la constitution qu’elle veut se donner, ne pourrais-je pas Vous faire souvenir qu’à toutes les autres universités de la Russie, toutes les personnes attachées à l’université sont logées gratis3. Elles le sont à Wilna et à Moscou; pour Charkov on construira des bâtiments énormes à cet usage, les fonds y suffisant. Nous seuls n’avons pas cette prérogative qui à Dorpat fait une différence de 5 à 6 cents roubles de revenus, à Dorpat où d’ailleurs tout est si cher.

Dans le langage ordinaire, j’encours, Sire, Votre disgrâce en Vous fatiguant ainsi par le tableau des choses à vue. Mais à quoi me serviraient Vos bonnes grâces si elles ne me donnaient ce droit-là? Vous taire des vérités que je Vous dois, ménager la confiance dont Vous m’honorez pour mon avantage particulier, ce serait trahir indignement l’intérêt de l’humanité auquel je suis voué par goût et par ma place. Non, Sire, je Vous le jure, Vos bontés ne me corrompront jamais.

22. G. F. Parrot à Alexandre IER

Saint-Pétersbourg, 14 juillet 1803 1

Sire!

Me voilà enfin forcé, malgré tous mes efforts pour le contraire, à en appeler à l’autorité de Votre Majesté, à mettre en lutte directe le bien public et le Comte de Savadofsky. Je n’ai rien oublié de ce qui pouvait ramener le Ministre de ses erreurs; j’ai cru y avoir réussi pour la plus grande partie. En cédant de part et d’autres, la commission générale de l’instruction publique, le Ministre et moi sommes enfin venus à bout de fixer article pour article les Statuts de l’Université de Dorpat, qui déterminent sa forme intérieure et sa marche, jusqu’à ce que l’expérience dévoile des défauts à corriger2. Tout est fait avec l’approbation apparente du Ministre et je m’applaudissais d’avoir réussi de son gré. Lui-même a corrigé de sa main la seconde moitié de cet ouvrage et à présent il se défend de le signer comme conforme à ses intentions pour être présenté à Votre sanction. Son but est de m’impatienter, de me forcer à quitter Pétersbourg sans mes Statuts, pour qu’après mon éloignement il puisse braver la saine raison et inoculer ses propres erreurs à la constitution de notre Université.

Sire, je ne viens point ici défendre sourdement une cause obscure: nos Statuts, tels que nous les avons faits, tels même qu’ils sont encore, après les corrections que mon amour pour la paix m’a engagé à céder, sont l’orgueil de notre Université. L’élite de nos professeurs en les composant n’a pas perdu un seul instant de vue le bien public, Vous et la postérité.

Qu’oppose le Ministre à mon désir de terminer enfin? Des défaites qui excuseraient à peine le moindre défaut de convenance: l’indisposition de sa femme! Voilà comment il traite la partie importante du bien public remise en ses mains. Quand on le presse il trouve toujours qu’il est temps encore, et bientôt l’instruction publique sera traitée comme la législation3. Jetez, Sire, un coup d’œil sur le département de l’instruction. Où en sont les universités russes que Vous vouliez donner à Votre patrie gémissante sous le fardeau de l’ignorance, en dépit des efforts et des sacrifices que Vous faites pour l’en délivrer?

Sire! au 1er d’Août commence notre semestre. Il doit se commencer avec ordre. L’anarchie doit cesser enfin; l’autorité personnelle du Recteur doit faire place à des lois décisives; l’Université entière, mon successeur surtout implorent cette grâce4. On la leur doit. Nous

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