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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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que l’Université doit aux grâces particulières de V. M. I., daignez m’accorder la satisfaction qu’il n’en existe aucun qui ait un prétexte fondé, ne fut-ce qu’en apparence, de l’être.

J’avais écrit à cet égard au Ministre de l’instruction publique. Mais comme je ne pouvais lui communiquer ces raisons, pardonnez moi la liberté que j’ai prise de Vous les offrir. Sire! Est-il un genre de confiance que Votre cœur, que Votre esprit, que toute Votre personne n’inspire? O Vous m’avez élevé à une grande hauteur.

Je lui écris une seconde fois, parce ce que le Général Klinger que je croyais déjà nommé au département de notre Université, m’a renvoyé ma lettre, ne pouvant la remettre officiellement, parce qu’il n’est pas encore nommé. Daignez, Sire, le faire nommer, conformément à Votre promesse. Nous aurons doublement besoin de lui, si la personne, à qui nous sommes redevables de notre première constitution et de tant d’esclavage, entre dans la commission des écoles2.

Que le ciel veille sur Vos jours! Qu’il Vous accorde un bonheur égal à celui dont Vous m’avez comblé!

Parrot

14. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat, à la veille du 30 janvier 1803]1

Sire!

Je me suis acquitté de la commission, que Vous m’avez donnée2. Puisse-je m’en être acquitté de manière à prouver à V. M. que j’ai senti tout ce qu’elle contient d’honorable pour moi! Croyez, Sire, que j’en suis touché, que jamais je n’oublierai combien Votre confiance m’élève, et que le souvenir que mon cœur en conserve me donnera la force de remplir tous mes autres devoirs. Recevez, Sire, mes actions de grâces pour ce nouveau bienfait.

Le Comité a surpassé mes espérances, et V. M. reçoit en ce moment un ouvrage aussi parfait que les circonstances le permettent. Pardonnez moi cette expression, Sire, parce que j’y ai eu la moindre part, tout le temps que j’ai pu dérober à ma santé et à mes autres devoirs me n’ayant pas permis d’y travailler autant que je l’enviais. Daignez honorer cet ouvrage de Votre approbation, mais d’une approbation qui mette le sceau au bonheur de deux petits peuples célèbres par les maux qu’ils ont soufferts et dignes par là de votre sollicitude paternelle3. Surtout veuillez Vous persuader que si sous Votre règne le bien ne se fait qu’à demi, sous un autre il ne se fera pas du tout. Les préjugés et les prétendus droits des oppresseurs ont été assez longtemps ménagés, pour que Vous puissiez, sans dureté, faire valoir Vos droits ou, si Vous voulez, Vos devoirs de Père du peuple. Jouissez du temps présent. L’avenir n’est pas en Votre main. Si le sang des martyrs pouvait servir de preuve pour une opinion, Sire, je Vous offrirais le mien pour sceller la vérité de celle que je viens de soumettre à Votre décision, et je mourrais heureux d’avoir contribué par mon sacrifice au bonheur de tant d’hommes et au Vôtre.

J’attends le retour de Sivers avec une impatience inexprimable. J’espère qu’il m’apprendra que j’ai réussi!

15. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 16 février 1803

Sire,

J’ai vu le conseiller Sivers à son passage. Il a exécuté l’ordre de V. M. I. à mon égard, et exigé que je Vous en fasse le rapport1. Ce que j’éprouvai en apprenant que j’ai causé du déplaisir à V. M. est inexprimable, et la manière indulgente dont Votre cœur magnanime me l’a fait savoir, au lieu de me consoler, m’en rend le souvenir plus amer. L’image pure que je me faisais de mes relations vis-à-vis de V. M., cette image qui devait faire les délices de ma vie, qui devait me consoler de tous les injustices que j’aurai à essuyer, elle n’est plus la même: Elle a une tache! Je suis soupçonné d’avoir voulu par ma vivacité porter V. M. à prendre des mesures peu convenables. Il m’est impossible de dire un mot pour ma justification, dusse-je réelement paraître coupable. – Coupable? Envers Votre personne! – Peut-être apprendrez Vous un jour, Sire, lorsque je ne serai plus, quels furent mes sentiments pour Vous. Non, Vous ne les connaissez pas encore. Vous jugerez alors si Votre personne m’était sacrée, et s’il était dans l’ordre des choses possibles que je deviens coupable.

Mais il est dans l’ordre des choses qu’après avoir été au faîte du bonheur le temps des sacrifices succède à ce temps de prospérité. En osant m’approcher de V. M. pour le bien de mes semblables, je n’ai pas fait de pacte avec la fortune, et si Vous avez oublié, Sire, que je Vous ai promis de sacrifier même ma réputation au bien public, mon devoir présent me le rappelle, et j’écris par le même courrier au Ministre de l’intérieur pour terminer une affaire qui, à ce que je crois, ne peut l’être pas que je paie de ma personne2. Puisse-je obtenir en ceci l’approbation de Vertu!

Sire! Vivez heureux! Ces mots renferment les vœux les plus chers de mon cœur.

16. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 16 avril 18031

Sire,

À peine quatre mois sont écoulés depuis le 12 décembre doublement cher à nos cœurs, où Votre Majesté Impériale signe l’acte de la régénération de notre Université. Après tant de soins voués de la part de V. M. I. à cette constitution, Vous aviez, Sire, assurément le droit de regarder la chose comme terminée.

La noblesse du gouvernement de Livonie se place sous un autre point de vue; prévoyant dans nos droits des dangers pour ses prétendus privilèges elle se prépare à des réclamations2. Je le sais, Sire, ces réclamations ne sont que ridicules. Nous avons Votre parole sacrée, et j’y crois, et j’y croirai aussi longtemps que je serai capable d’un sentiment honnête. Aussi ce n’est pas la crainte qui m’engage à prévenir V. M. La crainte ne fut jamais mon faible. Mais on nous attaquera personnellement, et surtout moi, comme on l’a déjà fait en pleine diète, et si avant d’être instruit de la vérité Vous

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