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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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Lui dire contre Votre opinion de hier matin. Il Vous appartient de pousser jusques là l’amour du bien dont Vous m’avez donné tant de preuves touchantes. C’est une barrière de plus que Vous dépassez à l’autel de la grande cause à laquelle Vous Vous êtes voué, et si l’estime, l’admiration d’un homme, qui n’est rien que par ses sentiments, peut Vous toucher, comptez la mienne en nombre de celles que Vous Vous êtes déjà acquises. Permettez-moi de mettre cette assurance à la place de toute formule.

Parrot

8. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, 14 novembre 1802]1

Sire,

J’ai l’honneur de présenter à la ratification de Votre Majesté la variante réglée de l’acte de fondation que notre Université tiendra bientôt de Votre bienfaisance paternelle2. Si en recevant un pareil bienfait il m’était permis de désirer encore quelque chose, ce serait la possibilité de voir terminer sous peu de jours cette importante affaire, pour pouvoir hâter mon départ. Je ne Vous parlerai pas, Sire, de circonstances désastreuses qui pressent mon retour au sein de ma famille. Tant que mon devoir me retient ici je dois voir sans murmures ma femme chérie se désoler de ne pouvoir voler au secours de sa mère mourante pour ne pas abandonner en mon absence mes enfants et sa maison. Mais Vous m’avez imposé un grand devoir et les personnes qui doivent y coopérer seront rendues à Dorpat le 1er décembre2, pour terminer cette affaire importante avant la Diète que V. M. a permise ou permettra à la noblesse de Livonie, et les travaux de ma place se sont tellement accumulés en mon absence que j’aurai besoin de 8 jours au moins à travailler presque jour et nuit, pour y mettre assez d’ordre pour pouvoir ensuite vouer quelques jours entièrement à l’exécution des vues sublimes de Votre Majesté. Veuillez, Sire, dans ce cas particulier faire une exception à la marche ordinaire pour une chose qui d’ailleurs est trop remise pour ne pas faire presque en tout une exception à la règle.

Le point qui cause encore des difficultés est celui de la juridiction. La minute ci-jointe en contient deux variantes dans dernière desquelles nous renonçons à la juridiction criminelle. Daignez, Sire, rayer celle que V. M. jugera la moins convenable. Mon vœu est pour celle du texte.

Il est vrai que l’ayant si mal défendu en présence de V. M. j’ai en quelque sorte perdu le droit de l’exprimer. Mais daignez Vous souvenir, Sire, que mon défaut de logique d’alors ne doit pas m’être importé, et que le seul moyen de rétablir l’équilibre dans la force des raisons est que Vous veuillez bien plaider Vous-même ma cause. Quelque importance que j’accorde à son succès, j’en attends la décision avec une sérénité qui me fait sentir d’une manière nouvelle le bonheur de Vous avoir voué tout mon être.

Puisse cette assurance Vous causer une partie des délices qu’elle me cause!

Parrot

9. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, vers le 20 novembre 1802]

Sire,

Jusqu’à présent j’étais le débiteur de l’Université de Dorpat pour le bonheur inexprimable d’être connu de Votre Majesté impériale. Aujourd’hui je m’acquitte envers elle; je m’expose à perdre ce dont j’espérais les plus douces jouissances pour le reste de mes jours, en osant parler encore pour quelques-uns des points, que Votre Majesté impériale veut modifier dans l’acte de fondation de l’Université de Dorpat1.

Sire, tout intéressé que je paraisse dans cette cause, aurais-je pu ne pas sentir dans les remarques de Votre Majesté le principe de justice, que Vous m’avez dévoilé, que j’honorerais dans un particulier, et qui en Vous, Monarque de la Russie, m’arrache les hommages les plus purs? Oui, je le reconnais et le sens; mais je sens en même temps, que nous souffririons, injustement, de quelques-unes des applications que Votre Majesté veut en faire.

D’abord, Sire, Vous ne voulez pas paraître être le fondateur de notre Université. J’en conçois la raison; mais c’est par cette raison même que je réitère notre prière. La gloire de Sa Majesté l’Empereur défunt est intéressée à ce que l’état présent de notre Université ne soit regardé que comme provisoire2. Ses vues étaient certainement bonnes; mais il a eu le malheur d’être méconnu à cet égard. On crut que le seul moyen d’obtenir quelque chose était de demander peu, et l’établissement entier devint mesquin à tous égards, indigne, par conséquent, d’un grand Prince. Ainsi, Sire, en déclarant que notre état présent n’était pour ainsi dire qu’un essai, en Vous déclarant notre vrai fondateur, Vous apprenez à l’Europe que Votre auguste prédécesseur ne regardait Lui-même pas son ouvrage comme achevé. Oserais-je ajouter à ces raisons l’expression de vœu ardent de chacun de nos Professeurs? Sire! nous avons déjà apporté un grand sacrifice à la délicatesse des circonstances en ne priant pas Votre Majesté de nous donner Votre nom auguste, grâce, que tout Monarque accorde d’ailleurs à l’Université qu’il fonde.

Permettez, Sire, que je joigne, sous le même point de vue, le refus de Votre Majesté d’être notre Protecteur et Chef Suprême[701] à la remarque sur le rang du recteur, quelque différents que soient ces deux objets. Ils ont cela de commun qu’ils regardent l’un et l’autre l’honneur de l’université.

Ce refus de porter le titre de notre Protecteur est sûrement un sacrifice que Votre Cœur bienfaisant apporte à Votre raison, qui ne veut pas se départir du principe de l’égalité des droits qu’ont tous Vos sujets à Votre personne sacrée. Mais ce titre ne donne pas des droits particuliers. Il n’a d’autre effet que de nous honorer, et sous ce vrai point de vue il n’est ni un privilège injuste ni un reste de coutumes barbares3. C’est une preuve simple et authentique que Votre Majesté veut qu’on respecte les lettres. Et, Sire, cette déclaration serait-elle inutile de nos jours et surtout aux yeux de Vos sujets? La littérature a-t-elle acquis le degré nécessaire de considération? —

Les souffrances de nos professeurs déposent

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