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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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faisant pas d’effet on fait tirer plus haut par 6 grenadiers de plus. Le temps coule: deux hommes tombent. La foule avance. On tire un coup de canon, plusieurs hommes tombent; la foule avance encore. On tire un second coup; la foule commence à se retirer et à se tenir coi. On renouvelle les pourparlers, mais les paysans déclarent qu’ils ne livreraient point leurs chefs, qu’ils ne se retireraient pas et qu’ils n’obéiraient pas à leurs seigneurs. Cependant ils se retirent et disparaissent entièrement. Le champ de bataille offre 4 tués et 17 blessés dont 6 meurent le lendemain (le protocole ne dit pas combien il en mourut ensuite). Les morts furent enfouis (verscharrt) sur les lieux.

Cependant l’ardent juge croit n’avoir pas assez de victimes. Il se dispose à poursuivre la foule dans les bois et n’attend pour cette nouvelle expédition qu’un renfort de dragons qu’il a déjà mandé. Les dragons arrivent dans la nuit et ne trouvent heureusement plus de paysans à massacrer.

L’après-dîner de cette journée déplorable l’écurie à vaches du seigneur est incendiée, et le juge, par la seule raison des progrès rapides de l’incendie, en rejette la faute sur les rebelles, sans pouvoir trouver le coupable. (Où l’aurait-t-il trouvé? La foule était dispersée, les troupes environnaient les bâtiments du seigneur. Et quelle prouve que celle de la rapidité de l’incendie? J’ai sur le lieu des consultations vu une écurie à vaches, longue de 85 toises réduite en cendres d’un coup de foudre dans moins d’une demie heure, malgré tous nos efforts pour la sauver, pendant une pluie que inonde les environs au point de crever une digue qui serait déchaussée).

Le 11 le tribunal termine son inquisition contre les prisonniers. Cette inquisition prouve qu’ils ne sont point coupables de séduction ou d’instigation, mais qu’ils ont été séduits. Et cependant on les punit publiquement de coups de verges en présence du militaire sur le champ de bataille. Et ces mêmes hommes promettent à genoux de rentrer dans l’ordre, d’obéir à leurs maîtres et de leur payer leurs redevances – et tiennent parole.

(Voilà la nation à qui l’on annonce les bienfaits du monarque à coups de fouet, à qui les explique à coups de canon).

Le 12e de nouvelle artillerie arrive, de même qu’un détachement de cosaques. Le tribunal se rend à une terre voisine à la prière du seigneur. Les paysans s’y rendent d’eux-mêmes et comparaissent. Ils témoignent du repenti, demandent pardon promettant obéissance, et le seigneur a la générosité de leur pardonner.

Les cosaques amènent 4 chefs de rebelles. Ils déclarent que l’ukase publié est fausse, que les juges et le militaire sont corrompus par les seigneurs et qu’ils ne veulent se soumettre qu’à l’Empereur. Ces 4 chefs sont amenés à Riga pour y être punis exemplairement, et malgré l’amnistie accordée, on inflige à 9 paysans de coups de verges en présence de toute la commune assemblée4.

Pour joindre le ridicule à la barbarie, le juge fait déclarer aux paysans révoltés et soumis qu’ils n’ont point à se plaindre de leurs maîtres et prenant l’air d’un Bonaparte il recommande très particulièrement les officiers qui se sont distingués dans cette importante expédition.

7. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, 28 octobre 1802]1

Sire,

Le Prince Czartorinsky qui a plaidé avec tant de zèle et succès la cause de notre université auprès de V. M. m’a effrayé hier matin en m’avertissant que peut-être je ne pourrais pas obtenir sitôt que je le souhaite l’acte de fondation que j’espère obtenir de V. M. I., par la raison que ce serait exciter la jalousie des autres universités, notamment celle de Moscou, que de nous accorder sitôt notre demande2.

Sire, ce serait me rendre coupable de trahison envers votre personne sacrée que Vous offrir des motifs pris dans les principes généreux de la morale. Si Vous voulez nous faire attendre, certainement Vous avez pesé dans la balance de tous Vos sentiments le pour et le contre. Mais ne sera-t-il permis d’ajouter un contrepoids en notre faveur, auquel V. M. n’avait peut-être pas songé. Vous savez, Sire, qu’on veut nous avilir quoique je me sois efforcé de Vous cacher les indignités qu’on commet à notre égard parce que j’ai cru réussir sans Vous les dévoiler. Je l’espère encore; mais enfin Vous savez qu’on veut nous avilir et qu’on n’y réussit que trop. Le seul moyen réel de nous donner la dignité dont nous avons si besoin pour accomplir notre but est un acte de fondation. Il est vrai que nous n’avons à craindre qu’un retard de quelques mois. Mais cet espace de temps est-il peu de chose? Je ne parle pas de moi. Avant-hier matin toutes mes forces appartenaient à l’Université, ma vie à Vous. Dans les moments suivants Vous m’avez élevé au-dessus de moi-même, Vous m’avez consacré en ce que la vertu a de plus sublime. Qu’Alexandre exige à présent que je vive dans l’opprobre s’il le croit nécessaire, il peut compter sur mon obéissance. Mais a-t-il les mêmes droits sur mes collègues? Tant de braves gens doivent-ils être un instant exposés à l’oppression et à l’insulte? Et pourquoi? Pour ménager le préjugé d’une autre université? Et encore si cette idée était fondée! Depuis plusieurs années on travaille à l’édifice de notre Université. L’acte de fondation que nous désirons en est la dernière pierre; et tant d’incertitudes sur le sort particulier de chacun de nous, tant de combats depuis, tant de souffrances ne nous avaient-elles pas appris le droit de voir terminer à présent notre affaire? Sire, voilà le poids que je voulais mettre dans la balance de Votre équité, laissez-lui toute sa force. Je Vous en supplie.

Parrot

Annexe

G. F. Parrot à prince A. Czartoryski

[Saint-Pétersbourg, 28 octobre 1802]

Monsieur le Prince,

Vous avez été l’avocat de notre cause sans avoir précisément d’adversaires à combattre. Veuilles à présent l’être contre Vous-même, en présentant à Sa Majesté la lettre ci-jointe qui contient tout ce qu’il m’a été possible de

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