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La nuit du carrefour - Simenon
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Il frotta un tison pour allumer sa pipe, qui s’était éteinte.
— Qu’est-ce que vous en dites, monsieur Oscar ?
Et celui-ci, renfrogné :
— Je me défendrai… Je ne dis rien… Ou plutôt je prétends que je ne suis qu’un receleur…
— Ce n’est pas vrai ! glapit son voisin, Guido Ferrari.
— Très bien !… Je t’attendais, toi, mon petit… Car c’est toi qui as tiré !… Les trois fois ! D’abord sur Goldberg… Ensuite sur sa femme… Enfin, dans l’auto, sur Carl… Mais si !… Tu as tout du tueur professionnel…
— C’est faux !…
— Doucement…
— C’est faux !… C’est faux !… Je ne veux pas…
— Tu défends ta tête, mais Carl Andersen, tout à l’heure, te reconnaîtra… Et les autres te laisseront tomber… Ils ne risquent que le bagne, eux !…
Alors Guido se redressa, fielleux, montra M. Oscar du doigt.
— C’est lui qui a commandé !…
— Parbleu !
Maigret n’avait pas eu le temps d’intervenir, que le garagiste assenait ses deux poings réunis par les menottes sur le crâne de l’Italien en hurlant :
— Crapule !… Tu me le paieras…
Ils durent perdre l’équilibre, car ils roulèrent par terre tous les deux et continuèrent à s’agiter, haineux, embarrassés dans leurs mouvements.
C’est l’instant que le chirurgien choisit pour descendre.
Il était ganté, chapeauté de gris clair.
— Pardon… On me dit que le commissaire est ici…
— C’est moi…
— C’est au sujet du blessé… Je crois qu’il est sauvé… Mais il faudrait autour de lui le calme absolu… J’avais proposé ma clinique… Il paraît que ce n’est pas possible… Dans une demi-heure au plus, il reviendra à lui et il serait désirable que…
Un hurlement. L’Italien mordait à pleines dents dans le nez du garagiste et la femme de celui-ci se précipitait vers le commissaire.
— Vite !… Regardez !…
On les sépara à coups de pied tandis que, distant, une moue de dégoût aux lèvres, le chirurgien regagnait sa voiture, mettait le moteur en marche.
Michonnet pleurait silencieusement dans son coin, évitant de regarder autour de lui.
L’inspecteur Grandjean vint annoncer :
— Le panier à salade est arrivé…
On les poussa dehors, l’un après l’autre. Ils ne ricanaient plus, ne songeaient plus à crâner. Au pied de la voiture cellulaire, il faillit y avoir une nouvelle bataille entre l’Italien et son voisin le plus proche, un des mécaniciens du garage.
— Voleurs !… Apaches !… criait l’Italien fou de peur. Je n’ai même pas touché le prix convenu !…
Else resta la dernière. Au moment où, à regret, elle allait franchir la porte vitrée s’ouvrant sur le perron ensoleillé, Maigret l’arrêta par deux mots :
— Eh bien ?…
Elle se retourna vers lui, regarda le plafond au-dessus duquel Carl était étendu.
On n’eût pu dire si elle allait s’attendrir à nouveau, ou gronder des injures.
— Qu’est-ce que vous voulez ?… C’est sa faute aussi !… articula-t-elle de sa voix la plus naturelle.
Un silence assez long. Maigret la fixait dans les yeux.
— Au fond… Non ! Je ne veux pas dire de mal de lui…
— Dites !…
— Vous le savez bien… C’est sa faute !… C’est presque un maniaque… Ça l’a troublé de savoir que mon père était un voleur, que je faisais partie d’une bande… Ce n’est que pour ça qu’il m’a aimée… Et si j’étais devenue la jeune femme sage qu’il voulait faire de moi, il n’aurait pas tardé à trouver ça monotone et à me plaquer…
Elle détourna la tête, ajouta à voix plus basse, comme honteusement :
— Je voudrais quand même qu’il ne lui arrive rien de mal… C’est… comment dire ?… c’est un chic type !… Un peu tapé !…
Et elle acheva dans un sourire :
— Je suppose que je vous reverrai…
— C’est bien Guido qui a tué, n’est-ce pas ?…
La phrase était de trop. Elle reprit son allure de fille.
— Je ne mange pas de ce pain-là !…
Maigret la suivit des yeux jusqu’au moment où elle monta dans la voiture cellulaire. Il la vit regarder la maison des Trois-Veuves, hausser les épaules, lancer une plaisanterie au gendarme qui la bousculait.
— Ce qu’on pourrait appeler l’affaire des trois fautes ! dit Maigret à Lucas planté à côté de lui.
— Lesquelles ?
— Faute d’Else d’abord, qui redresse le paysage de neige, fume au rez-de-chaussée, monte le phonographe dans sa chambre où elle est soi-disant enfermée et qui, se sentant en danger, accuse Carl en feignant de le défendre.
» Faute de l’assureur, qui me fait venir chez lui pour me montrer qu’il passera la nuit à sa fenêtre.
» Faute du mécanicien Jojo, qui, m’apercevant soudain et craignant que tout soit découvert, remet à un automobiliste une roue de rechange trop petite qui contient les diamants.
» Sans ça…
— Sans ça ?
— Eh bien ! quand une femme comme Else ment avec une perfection telle qu’elle finit par croire à ce qu’elle raconte…
— Je vous l’avais dit !
— Oui !… Elle aurait pu devenir quelque chose d’extraordinaire… S’il n’y avait pas eu ces retours de flamme… comme des rappels du bas-fond…
Carl Andersen resta près d’un mois entre la vie et la mort, et sa famille, avisée, en profita pour le faire ramener dans son pays, où on l’installa dans une maison de repos qui ressemblait fort à un asile d’aliénés. Si bien qu’il ne parut pas au banc des témoins lors du procès qui se déroula à Paris.
Contre toute attente, l’extradition d’Else fut refusée et elle eut d’abord une peine de trois ans à purger en France, à Saint-Lazare.
C’est là qu’au parloir Maigret rencontra, trois mois plus tard, Andersen qui discutait avec le directeur, exhibait son contrat de mariage et exigeait l’autorisation de voir la condamnée.
Il n’avait guère changé. Il portait toujours un monocle noir et il n’y avait que son épaule droite à être devenue un peu plus raide.
Il se troubla en reconnaissant le commissaire, détourna la tête.
— Vos parents vous ont laissé repartir ?
— Ma mère est morte… J’ai hérité.
C’était à lui la limousine, conduite par un chauffeur de grand style, qui stationnait à cinquante mètres de la prison.
— Et vous vous obstinez malgré tout ?…
— Je m’installe à Paris…
— Pour venir la voir ?
— C’est ma femme…
Et son œil unique guettait le visage de Maigret avec l’angoisse d’y lire de l’ironie, ou de la pitié.
Le commissaire se contenta de lui serrer la main.
A la maison centrale de Melun, deux femmes arrivaient ensemble à la visite, comme des amies, inséparables.
— Ce n’est pas un mauvais bougre ! disait la femme d’Oscar. Il est même trop bon, trop généreux… Il donne des vingt francs de pourboire aux garçons de café… C’est ce qui l’a perdu… Ça et les femmes !…
— M. Michonnet, avant de connaître cette créature, n’aurait pas fait tort d’un centime à un client… Mais il m’a juré la semaine dernière qu’il ne pensait même plus à elle.
A la grande surveillance, Guido Ferrari passait son temps à attendre l’arrivée de l’avocat, porteur de sa grâce. Mais, un matin, ce furent cinq hommes qui l’emmenèrent, gigotant et hurlant.
Il refusa la cigarette et le verre de rhum, cracha dans la direction de l’aumônier.
La Ferté-Alais, avril 1931.

