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Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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la Gazette de Pétersbourg dit que Vous êtes bien loin de rétablir la liberté du commerce et déclare l’opinion qu’on en a dans le public pour une manœuvre des marchands qui veulent ruiner les fabriques russes. Si cet article n’est pas une feinte, ne permettez pas qu’on débite de pareilles choses sur Votre compte. Vous savez aussi bien que moi que l’industrie du Russe ne peut pas s’élever à la hauteur de fabriques considérables aussi longtemps que la servitude n’est pas abolie, aussi longtemps qu’il n’y a point de tiers état, aussi longtemps que la population suffit à peine à l’agriculture encore si imparfaite de la Russie. En outre, quand ce principe serait aussi faux qu’il est vrai, ce n’est pas le moment d’établir des fabriques, mais le moment de conserver l’État, de relever la dignité de Votre Empire. Hâtez-Vous donc de déclarer que Vous êtes en paix avec tout le monde, d’ouvrir Vos ports à toutes les nations – et de finir la guerre inutile au Sud et Sud-Est qui dévore le peu de numéraire qui reste. Toutes les autres considérations sont petites à côté de celles-là et ne servent qu’à Vous affaiblir. Quand la querelle entre Vous et la France sera décidée, Vous pourrez faire alors ce que Vous voudrez dans l’intérieur et au Sud.

Pesez bien ces motifs, mon Bien-Aimé. Ils sont la quintessence de la politique que Vous devez avoir. Je serai inquiet tant que Vous ne Vous serez pas déclaré. Par contre Votre déclaration fera de la guerre une guerre nationale. Souvenez-Vous que avant Vos deux campagnes précédentes contre la France je déconseillais la guerre et que l’événement a justifié mon opinion. À présent je la conseille et l’événement me justifiera encore.

Votre Parrot

166. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 10 mai 1811

J’ai une prière, mon Bien-Aimé, qui me regarde particulièrement. Un de mes fils, le cadet, fait un voyage scientifique avec Mr. d’Engelhardt. Ils sont en Crimée et désirent passer au Caucase pour faire des recherches géologiques sur sa partie la plus élevée, l’Elburus, et exécuter un grand nivellement barométrique, le plus grand qui ait encore exécuté, entre la Mer Noire et la Mer Caspienne, pour fixer avec précision la hauteur de celle-ci qui n’est encore que peu ou point connue1. Ils sont munis de tout ce qu’il faut pour ces deux importantes opérations. Mais il leur faut une escorte militaire pour entrer avec sûreté dans l’intérieur du Caucase. Veuillez la leur accorder. Vous le ferez sûrement; c’est pour mon fils que je Vous prie. J’ai écrit en détail ci-dessus au ministre de la guerre, et il ne faut qu’un mot de Votre part à Barklay. Je désire surtout que le ministre se hâte, parce que mon fils ne peut interrompre ses études que jusqu’à la fin de janvier et que le temps qui lui reste suffira à peine pour résoudre les deux problèmes qui sont le but de ce voyage, et qui assureront aux deux voyageurs une réputation littéraire qui rejaillira sur l’Université de Dorpat au sein de laquelle mon fils s’est formé au point de pouvoir faire une pareille entreprise avec les connaissances qui en assurent le succès, même avant d’avoir terminé son cours d’études.

Je n’ai encore rien appris touchant le rescript en faveur de la pauvre Roth. Vous ne l’avez sûrement pas oublié, surtout après ma dernière lettre. Mais je ne conçois pas pourquoi on n’en instruit pas la veuve Roth ou moi.

Il paraît que Vous n’aurez pas la guerre de sitôt. Je puis donc mettre de côté mes livres militaires que j’avais déjà pris. Que ne puis-je bientôt combattre à Vos côtés! Alors Vous seriez en tout satisfait de

Votre Parrot.

167. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Dorpat], 6 août 1811

J’attendais avec impatience une nouvelle touchant la pension de la pauvre veuve Roth. Elle est arrivée cette nouvelle, mais désolante, affreuse! La pension est supprimée; le nom de la veuve Roth n’est plus sur la liste des pensionnés dont le Kameralhof de Riga est chargé. – Je n’ai pas cru un instant que cette suppression vient de Vous; elle a été sûrement faite à Votre insu. Car au moment où l’on Vous l’aurait proposée Vous Vous seriez ressouvenu du motif important qui Vous engagea autrefois à assurer cette pension pour toute la vie de la veuve. En outre Vous n’auriez pas oublié que du moment que la pension cesse la charge de l’entretien de cette famille retombe sur moi, dans ce période désastreux où il est si difficile de fournir à l’entretien de sa propre famille. J’ose croire à ce second motif, ne me sentant coupable de rien qui dût me faire perdre la moindre partie de Votre attachement. J’y crois fermement malgré Votre silence absolu sur tant de travaux que je Vous ai envoyés depuis le mois d’octobre dernier; j’y crois parce que mon cœur me dit d’y croire, de compter sur le Vôtre.

Je suis affligé, par bien des raisons. Supprimez celle qui dépend de Vous. Rendez à la pauvre Roth sa pension et ajoutez ce dont je Vous ai prié plusieurs fois, que cette pension est destinée uniquement à son entretien et à l’éducation de sa famille et non pas à payer les dettes de son mari; je Vous ai prouvé en octobre la justice de cette déclaration.

Recevrai-je cette fois-ci quelques mots de Votre main? J’en ai un besoin pressant. Consolez

Votre Parrot.

168. G. F. Parrot à Alexandre IER

Dorpat, 27 août 1811

Pardonnez-moi, mon Bien-Aimé, de Vous avoir donné dans ma dernière lettre une fausse nouvelle touchant la pension de ma belle-sœur Roth. J’avais été induit à erreur par la nouvelle que son nom n’était plus sur la liste envoyée à la Chambre des comptes de Riga. Je viens d’apprendre que cela a eu lieu parce que ce nom a été transposé sur la liste envoyée à la Chambre des comptes de Dorpat. Pardonnez-moi ma sollicitude; Vous avez vu par ma

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