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Том 7. О развитии революционных идей в России - Александр Герцен

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С той поры он стал обозначать словом несчастный каждого осужденного законом, стал лгать под присягою и все отрицать, когда его допрашивал человек в мундире, казавшийся ему представителем немецкого правительства. Протекшие сто пятьдесят лет, нисколько не примирив его с новым порядком вещей, еще более его отдалили.

Русский крестьянин многое перенес, многое выстрадал; он сильно страдает и сейчас, но он остался самим собою. Замкнутый в своей маленькой общине, оторванный от собратьев, рассеянных на огромных пространствах страны, он нашел в пассивном сопротивлении и в силе своего характера средства сохранить себя; он низко склонил голову, и несчастье часто проносилось над ним, не задевая его; вот почему, несмотря на вое положение, русский крестьянин обладает такой ловкостью, таким умом и красотой, что возбудил в этом отношении изумление Кюстина и Гакстгаузена.

<1850–1851>

Произведения 1851–1852 годов

Dédicace*

(A Nicolas Ogareff)

J'avais treize ans lorsque je te rencontrai. Tu étais plus jeune d'une année. Nous entrâmes ensemble dans la vie.

Nous marchions sans crainte, la tête haute, le cœur plein de feu, nous n'étions pas avares de nous-mêmes, nous répondions à chaque appel, nous nous abandonnions avec franchise et en entier à chaque entraînement. La route choisie par nous n'était pas facile, mais nous ne l'avons jamais délaissée; blessés, brisés nous marchions – et nul ne prit les devants sur nous.

Je suis arrivé, moi… non au but, mais là où commence la descente, et je cherche ta main, afin de nous en aller ensemble, comme nous sommes venus, et te souriant avec tristesse, te dire en te pressant cette main: «Ami, voilà tout!», car je n'attends rien pour moi, rien ne m'étonnera, ni me réjouira profondément. L'étonnement et le bonheur sont bridés en moi par les réminiscences du passé, par les craintes de l'avenir. J'ai acquis tant de foice d'indifférence, de résignation, de scepticisme, je veux dire, tant de vieillesse, que je survivrai à tous les coups de fatalité, quoique je n'aie ni le désir de vivre longtemps, ni celui de mourir demain. La fin viendra par hasard sans conscience, ni raison, comme le commencement. Je ne la provoque, ni la fuis – et cela parce que je suis vieux.

En veux tu encore la preuve: je ne trouve en moi ni l'énergie, ni la fraîcheur nécessaires pour entreprendre un nouveau travail et involontairement l'idée senile de rassembler tout ce que j'ai écrit dans un seul livre s'est présentée à moi.

Une partie de ce qui nous soudait si intimement s'est enfouie dans ces feuilles éparses et oubliées et tu l'y retrouveras plus jeune, plus sonore qu'en moi-même.

Je t'offre ces feuilles.

Pour toi elles auront un double sens, comme les tombes que nous rencontrons dans un cimetière et sur lesquelles nous lisons des noms que nous avons connus et aimés.

Alexandre Herzen

10 juin 1851. Paris.

Rue S. Hyacinthe.

Hôtel du Prince Régent.

Посвящение*

(Николаю Огареву)

Мне было тринадцать лет, когда я тебя встретил. Ты был моложе на год. Вместе входили мы в жизнь.

Шли мы безбоязненно, с высоко поднятой головой, с сердцем, полным огня; не скупясь расходовали мы себя, мы отвечали всякому призыву, искренне и безраздельно отдавались мы всякому увлечению. Путь, нами избранный, был не легок, но мы никогда его не покидали; раненные, сломанные, мы шли– и нас никто не обгонял.

Я дошел… не до цели, а до того места, где начинается спуск, и я ищу твоей руки, чтобы вместе выйти, как мы вместе пришли, чтобы пожать ее и сказать тебе, грустно улыбаясь: «Друг, вот и всё!», ибо для себя я больше ничего не жду, ничто не удивит меня, ничто не обрадует глубоко. Удивление и радость обузданы во мне воспоминаниями былого, страхом будущего. Я достиг такой силы безразличия, безропотности, скептицизма, иначе говоря – такой старости, что переживу все удары судьбы, хоть равно не желаю ни долго жить, ни завтра умереть. Конец придет так же случайно, бессознательно и бессмысленно, как начало. Я не тороплю его и не избегаю – и это потому, что я стар.

И если хочешь – вот тебе еще доказательство: я не нахожу в себе ни энергии, ни свежести, нужных для того, чтобы предпринять новый труд, и мне невольно пришла на ум старческая мысль собрать все написанное мною в одну книгу.

Часть того, что соединяло нас так тесно, скрыта в этих разрозненных и позабытых листках, и ты там вновь найдешь все это более юным, более звучным, чем во мне самом. Преподношу тебе эти листки.

Для тебя они будут иметь двойное значение, как те могилы, которые мы встречаем на кладбище и на которых читаем знакомые нам и некогда любимые имена.

Александр Герцен

10 июня 1851 г. Париж.

Улица Св. Гиацинта.

Отель Принца-регента.

Le peuple Russe et le socialisme*

LETTRE À MONSIEUR J. MICHELET, professeur au Collège de France

<PREFACE À LA SECONDE ÉDITION)

Cette lettre, imprimée à Nice en 1851, n'a jamais eu de circulation qu'en Piémont et en Suisse. Presque toute l'édition a été saisie à Marseille par la douane, qui a oublié de la renvoyer, sans égard aux réclamations.

Les temps ont changé; pourtant, nous pensons que cette lettre ne sera pas dénuée d'intérêt pour le public.

Le célèbre historien a publié sur cette lettre, dans l'Avènement, un article plein de sentiments de bienveillance et de sentiments d'amitié personnelle pour l'auteur[55].

Monsieur, Vous êtes trop haut placé dans l'estime générale, vos paroles sont accueillies par la démocratie européenne avec trop de confiance que votre noble plume vous a si justement conquise, pour qu'il me soit permis, dans une cause qui touche a mes convictions les plus profondes, de laisser sans réponse la caractéristique du peuple russe que vous faites dans votre beau travail sur Kosciusko[56].

Cette réponse est d'autant plus indispensable, qu'il est temps de faire voir à l'Europe qu'en parlant actuellement de la Russie, ce n'est plus d'un absent, d'un éloigné, d'un muet que l'on parle. Nous sommes présents, nous qui avons quitté la Russie avec le seul but de faire retentir en Europe le libre verbe russe. La parole devient pour nous un devoir, quand un homme, appuyé sur une grande et légitime autorité, vient de nous dire que: «il affirme, qu'il jure, qu'il prouvera que la Russie n'existe pas, que les Russes ne sont pas des hommes, qu'il leur manque le sens moral».

Voulez-vous parler de la Russie officielle, de l'empire des façades, du gouvernement byzantino-allemand? D'accord, nous acquiesçons d'avance à tout ce que vous nous direz; la défense ne nous incombe nullement; le gouvernement russe a assez d'agents littéraires dans la presse parisienne pour que les apologies les plus éloquentes lui fassent jamais défaut.

Mais ce n'est plus de la société officielle seule qu'il s'agit dans votre travail; vous avez agité la question jusque dans ses dernières profondeurs; vous avez parlé du peuple.

Le pauvre peuple russe n'a personne pour élever la voix en sa faveur; je vous le demande, Monsieur, nous serait-il, sans lâcheté, possible en pareille occasion de nous imposer le silence?

Le peuple russe, Monsieur, existe, il vit, il n'est même pas vieux, il est très jeune. On meurt quelquefois jeune, avant d'avoir vécu; cela arrive, mais cela n'est pas normal.

Le passé du peuple russe est obscur; son présent – affreux, il a néanmoins quelques droits à l'avenir; il ne croit pas à son état actuel, il a la témérité d'espérer, et il espère d'autant plus qu'il possède moins.

La période la plus difficile pour le peuple russe s'approche de sa fin. Une lutte terrible l'attend; son ennemi s'y prépare.

La grande question, le to be or not to be de la Russie, sera bientôt décidée. Mais avant le combat on n'a pas le droit de désespérer du résultat.

La question russe acquiert des proportions graves, inquiétantes- on s'en préoccupe vivement dans tous les partis; mais il me semble qu'on s'occupe trop de la Russie du tzar, de la Russie officielle, et trop peu de la Russie du peuple, de la Russie occulte.

Et même en ne considérant la Russie qu'à son point de vue gouvernemental, ne croyez-vous pas qu'il fût utile de faire plus ample connaissance avec ce voisin incommode qui sait placer dans chaque coin de l'Europe ici un espion, là une baïonnette? Le gouvernement russe touche à la Méditerranée par sa protection de la Porte-Ottomane, au Rhin par sa protection des cousins et beaux-frères d'Allemagne, et à l'Atlantique par sa protection de l'ordre en France.

Il faudrait, dis-je, apprécier à sa juste valeur ce protecteur universel, et voir, si cet étrange empire n'eut, en effet, d'autre raison d'existence que cette vocation hideuse que s'est donnée le gouvernement de St.-Pétersbourg, d'être une borne jetée au travers de la route royale de l'humanité.

L'Europe touche à un cataclysme terrible. Le monde du moyen âge finit; le monde féodal se meurt. Les révolutions politiques et religieuses s'affaissent sous le poids de leur impuissance; elles ont accompli de grandes choses, mais elles n'ont pas suffi à leur tâche; elles ont dépouillé le trône et l'autel de leur prestige, sans réaliser la liberté; elles ont allumé dans les cœurs des désirs sans offrir aucun moyen de les satisfaire. Parlementarisme, protestantisme, tout cela n'a été qu'ajournement, salut provisoire, endiguement, qui arrêta pour quelques moments la mort et la naissance. Ce temps est révolu. Depuis 1848, l'on s'aperçoit que ni les réminiscences du droit romain, ni une piètre légalité, ni une maigre philosophie déiste, ni un rationalisme religieux stérile, ne peuvent ajourner l'accomplissement des destinées sociales.

L'orage approche, on ne peut plus s'y méprendre; révolutionnaires et réacteurs en conviennent. Le vertige s'empare de tout le monde; une question lourde, une question de vie et de mort, opprime la Poitrine. On est inquiet, agité; on se demande si l'Europe, vieux Prothée, cet organisme usé, pourra trouver encore assez de force pour opérer sa régénération. On redoute la réponse, on frémit d'incertitude.

La question est grave en effet.

Oui, la vieille Europe, pourra-t-elle changer son sang atrophié et s'élancer à perte de vue dans cet avenir sans bornes qui nous entraîne d'une force irrésistible, passionnée, fatale, vers lequel nous nous précipiterons envers et contre tout, dussions-nous passer sur les ruines de nos maisons paternelles, disperser les trésors des civilisations écoulées et les richesses de la dernière culture?

Des deux côtés la position est également appréciée. L'Europe rentre dans la nuit morne et épaisse qui doit précéder l'aube de cette lutte décisive. Ce n'est plus une existence, c'est une attente, une anxiété. Tout est renversé. Plus de légalité, plus de justice, plus de simulacre de liberté; une inquisition laïque et irréligieuse règne en absolue; les lois sont remplacées par le code soldatesque d'une place assiégée. Une seule force morale préside, dicte et ordonne; c'est la peur; elle suffit. Toutes les questions sont repoussées au second plan devant le grand intérêt réactionnaire. Les gouvernements en apparence les plus opposés de principes se fondent fraternellement dans une seule police œcuménique. L'empereur de Russie, sans cacher sa haine contre les Français, récompense le préfet de la police de Paris; le roi de Naples, de sa main de geôlier, décore le président de la République. Le roi de Berlin, affublé d'un uniforme russe, court à Varsovie'se jeter dans les bras de sonennemi l'empereur d'Autriche sous la bénédiction tutélaire de Nicolas, ce tzar schismatique qui, à son tour, offre ses troupes au Pontife de Rome. Au milieu de ce sabbat, de cette nuit walkyrienne de la réaction, toute sécurité individuelle a disparu; aucune des garanties qui existent même dans les sociétés les moins avancées, en Chine, en Perse, n'est plus respectée dans les capitales du monde ex-civilisé.

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