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Том 7. О развитии революционных идей в России - Александр Герцен

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Chacun de ceux qui possèdent une terre dans la commune, c'est-à-dire chaque individu majeur et imposé, a voix dans les intérêts de la commune. L'ancien du village et ses adjoints sont choisis dans une réunion générale. On procède de même pour décider les procès entre les différentes communes, pour partager la terre et pour répartir les impôts. (Car c'est essentiellement la terre qui paie et non la personnel Le gouvernement compte seulement les têtes; la commune fait sa distribution de la somme totale en prenant pour unité le travailleur actif, c'est-à-dire le travailleur qui a une terre à son usage).

L'ancien (le starost) a une grande autorité sur chaque membre, mais non sur la commune; pour peu que celle-ci soit unie, elle peut très bien contrebalancer le pouvoir de l'ancien, l'obliger même à renoncer à sa place s'il ne veut pas se plier à leurs voeux. Le cercle de son activité est d'ailleurs exclusivement administratif; toutes les questions qui ne sont pas purement de police sont résolues, ou d'après les coutumes en vigueur, ou par le conseil des pères de famille, des chefs de maison ou enfin par la réunion générale. M. Haxthausen[18] a commis une grande erreur en disant que le président administre despotiquement la commune. Il ne peut agir despotiquement que si toute la commune est pour lui.

Cette erreur a conduit Haxthausen à voir dans ce starost l'image de l'autorité impériale. L'autorité impériale, résultat de la centralisation moscovite de la réforme de Pétersbourg, n'a pas de contre-poids, tandis que l'autorité du starost dépend de la commune.

Que l'on considère maintenant que chaque Russe qui n'est point citadin ou noble doit appartenir à une commune, et que le nombre des habitants des villes, par rapport à la population des campagnes, est extrêmement restreint et l'impossibilité d'un prolétariat nombreux devient évidente. Le plus grand nombre des travailleurs des villes appartient aux communes rurales pauvres, surtout à celles qui ont peu de terre, mais, comme il a été dit, ils ne perdent pas leurs droits dans la commune; ainsi les fabricants doivent nécessairement payer aux travailleurs un peu plus que ne leur rapporterait le travail des champs.

Souvent ces travailleurs se rendent dans les villes pour l'hiver seulement, d'autres y restent pendant des années; ees derniers forment entre eux de grandes associations de travailleurs; c'est une sorte de commune rurale mobilisée. Ils vont de ville en ville (les métiers sont presque libres), et leur nombre réuni dans la même association s'élève souvent jusqu'à plusieurs centaines, quelquefois même jusqu'à mille; il en est ainsi, par exemple, des charpentiers et des maçons à Pétersbourg et à Moscou, et des voituriers sur les grandes routes. Le produit de leur travail est administré par des directeurs choisis, et partagé d'après, l'avis de tous dans des assemblées générales.

Le seigneur peut réduire la terre concédée aux paysans, il peut choisir pour lui le meilleur sol; il peut agrandir ses bien-fonds, et, par là, le travail du paysan; il peut augmenter les impôts, mais il ne peut pas refuser aux paysans une portion de terre suffisante, et la terre, une fois appartenant à la commune, demeure complètement sous l'administration communale, la même en principe que celle qui régit les terres libres; le seigneur ne se mêle jamais dans ses affaires.

On a vu des seigneurs qui voulaient introduire le système européen du partage parcellaire des terres et la propriété privée. Ces tentatives provenaient pour la plupart de la noblesse des provinces de la Baltique; mais elles échouèrent toutes, et finirent généralement par le massacre des seigneurs ou par l'incendie de leurs châteaux; car tel est le moyen national auquel le paysan russe a recours pour faire connaître qu'il proteste[19].

L'effroyable histoire de l'introduction des colonies militaires a montré ce que c'est que le paysan russe quand on l'attaque dans sa dernière forteresse. Le libéral Alexandre fit emporter les villages d'assaut; l'exaspération des paysans grandit jusqu'à la fureur la plus tragique; ils égorgèrent leurs enfants pour les soustraire aux institutions absurdes qui leur étaient imposées par la baïonnette et la mitraille. Le gouvernement, furieux de cette résistance, poursuivit ces hommes héroïques; il les fit battre de verges jusqu'à la mort, et, malgré toutes ces cruatés et ces horreurs, il ne put rien obtenir La sanglante insurrection de la Staraïa Roussa, en 1831, a montré combien peu ce malheureux peuple se laisse dompter.

On dit que tous les peuples sauvages ont aussi commencé par une commune analogue; qu'elle a existé chez les Germains et les Celtes dans son complet développement, qu'on la trouve aux Indes, mais on ajoute que partout elle a dû disparaître avec les commencements de la civilisation.

La commune germaine et celtique est tombée devant deux idées sociales complètement opposées à la vie communale: la féodalité et le droit romains Nous, par bonheur, nous nous présentons, avec notre commune, à une époque où la civilisation anticommunale aboutit à l'impossibilité absolue de se dégager, par ses principes, de la contradiction entre le droit individuel et le droit social.

Mais, dit-on, par ce partage continu du sol, la vie communale trouvera sa limite naturelle dans l'accroissement de la population. Quelque grave en apparence que soit cette objection, il suffit, pour l'écarter, de répondre que la Russie possède encore des terres pour tout un siècle, et que, dans cent ans, la brûlante question de possession et de propriété sera résolue d'une façon ou d'autre.

Beaucoup d'écrivains, et parmi eux Haxthausen, disent que, suite de cette instabilité dans la possession, la culture du sol ne s'améliore point; cela peut bien être; mais les amateurs agronomes oublient que l'amélioration de l'agriculture, dans le système occidental de la possession, laisse la plus grande partie de la population dans une profonde misère, et je ne crois pas que la fortune croissante de quelques fermiers et le progrès de l'agriculture comme art, puissent être considérés, par l'agronomie elle-même, comme un juste dédommagement de l'horrible situation de prolétariat affamé.

La Russie agreste se pliant à tout en apparence, n'a réellement rien accepté de la réforme de Pierre Ier. Il sentait cette résistance passive; il n'aimait pas le paysan russe et n'entendait rien non plus à sa manière de vivre. Il fortifia, avec une légèreté coupable, les droits de la noblesse et resserra la chaîne du servage; dès lors, le paysan se renferma plus étroitement que jamais au sein de sa commune, et ne s'en écartait qu'en jetant autour de lui des regards défiants; il voit dans l'officier de police et le juge un ennemi, il voit dans le seigneur terrien une puissance brutale, contre laquelle il ne pouvait rien faire.

Il commença dès lors à désigner par le mot malheureux tout condamné par la loi; à mentir sous le serment et à nier tout, quand il était interrogé par un homme qui se présentait en uniforme et qui lui semblait le représentant du gouvernement allemand. Cent cinquante ans, loin de le réconcillier avec le nouvel ordre de choses, l'en ont encore éloigné davantage.

Le paysan russe a beaucoup supporté, beaucoup souffert, il souffre beaucoup à cette heure, mais il est resté lui-même. Quoique isoié dans sa petite commune, sans liaison avec les siens tous dispersés sur cette immense étendue du pays, il a trouvé dans une résistance passive et dans la force de son caractère, les moyens de se conserver; il a courbé profondément la tête, et le malheur a passé souvent au-dessus de lui sans le toucher; voilà pourquoi, malgré sa position, le paysan russe possède tant d'agilité, tant d'intelligence et de beauté, qu'à cet égard il a excité l’ étonnement de Gustine et d'Haxthausen.

<1850–1851>

О развитии революционных идей в России*

Перевод

Нашему другу МИХАИЛУ БАКУНИНУ

Введение

Dich stört nicht im Innern

Zu lebendiger Zeit

Unnützes Erinnern

Und vergeblicher Streit.[20]

Goethe.

…Я уезжал из России в середине студеной снежной зимы узким проселком, которым редко пользуются – служил он только для сообщения между Псковской губернией и Лифляндией. Эти две соседние области, мало связанные друг с другом и недоступные всякому внешнему влиянию, представляют контраст столь обнаженный, мы сказали бы даже столь преувеличенный, какого нигде больше не найти.

Это – распашка нови рядом с погребением, это – канун, соприкасающийся с завтрашним днем, это – трудное зарождение и тяжкая агония. Здесь – все пахнет известью, ничто не докончено, ничто не готово для жилья, всюду строительный лес, голые стены; там – все пахнет плесенью, все разрушается, все становится нежилым, всюду трещины, обломки, мусор.

Среди заснеженного ельника, на широких равнинах вдруг возникали русские деревеньки, четко выделяясь на ослепительно белом фоне. Вид этих убогих сельских общин таит в себе что-то, глубоко меня волнующее. Домишки жмутся друг к другу, предпочитая вместе сгореть, нежели разбрестись во все стороны. За домами теряются в бесконечной дали поля, без плетней и оград. Избушка – для человека, для семьи: земля – для всех, для общины.

Крестьянин, живущий в этих домишках, – все в том же сложении, в каком застигли его кочующие полчища Чингисхана. События последних веков пронеслись над его головой, даже не заставив его задуматься. Это промежуточное существование – между геологией и историей. У этой формации свой особый характер, образ жизни, физиология, но нет биографии. Через каждые два-три поколения крестьянин вновь отстраивает свою избенку из елового леса, которая, мало-помалу разрушаясь, пропадает так же бесследно, как и сам крестьянин.

Заговорите однако с ним, и вы тотчас же увидите, закат ли это жизни или детство, варварство ли это, следующее за смертью, или варварство, предшествующее жизни. Но с самого же начала говорите с ним его языком, успокойте его, покажите, что вы ему не враг. Я очень далeк от того, чтобы порицать русского крестьянина за его робость перед цивилизованным человеком. Цивилизованный человек, которого он знает – это ли его помещик, или чиновник. И крестьянин чувствует к нему недоверие, смотрит на него угрюмым взглядом, низко ему кланяется и отходит подальше; но он его не уважает. Он робеет не потому, что видит в нем существо высшего порядка, он робеет перед неодолимой силой. Он побежден, но он вовсе не лакеи. Его суровый демократический патриархальный язык не прошел науку передних. Мужественная красота его сохранилась нетронутой под двойным игом – царя и помещика. Крестьянин Великороссии и Малороссии обладает весьма проницательным умом и удивительной для севера, почти южной живостью. Он говорит хорошо и много: привычка жить всегда среди соседей сделала его общительным.

…Прибыв на одну из последних русских станций, мы стали ждать почтовых лошадей в маленькой комнате, где было жарко, как в теплице. Жена станционного смотрителя, неряшливая, растрепанная, крикливая женщина, настойчиво предлагала нам выпить чаю. Соскучившись рассматривать гравюру, хоть и очень интересную, – которая украшала стену над кожаной софой, я обрадовался, услышав шум перед домом.

Все же, чтобы покончить с гравюрой, я должен рассказать о ее сюжете, весьма характерном. Повидимому, она относилась к послепетровским временам. На ней был изображен Петр I, сидевший за столом, уставленным кушаньями и винными флягами. Князь Меньщиков, отвешивая глубокий поклон, представляет и предлагает ему молодую особу – будущую императрицу Екатерину I. Надпись гласила: «Верноподданный уступает возлюбленному государю самое драгоценное из всего, что имеет».

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